Réforme du régime de santé et de sécurité du travail - Le pacte social entre le Québec et ses travailleurs est en péril
QUÉBEC, le 29 janv. 2021 /CNW Telbec/ - À l'issue des consultations publiques sur le projet de loi no 59, Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail, auxquelles ont participé une trentaine de groupes de tous horizons, le Parti Québécois garde d'immenses réserves; aux yeux de son porte-parole, le député de Bonaventure, Sylvain Roy, si le projet de loi est adopté tel quel, le Québec et ses travailleurs reculeront de 40 ans.
EN BREF
Dans sa forme actuelle, le projet de loi no 59 est problématique à plusieurs égards. Le Parti Québécois réclame, entre autres :
- Une révision en profondeur de la classification des milieux de travail selon le niveau de risque, actuellement complètement déconnectée de la réalité;
- Une réelle bonification des mécanismes de prévention et de sécurité, notamment pour le secteur de la construction.
Selon Sylvain Roy, bien que le gouvernement tente de faire croire que le projet de loi no 59 vise à améliorer la santé et la sécurité des travailleurs, la réalité est tout autre. « D'abord, telle qu'elle est présentée, la classification des milieux de travail selon le niveau de risque est un réel problème. D'après le projet de loi, le milieu le plus dangereux est tout simplement celui qui accorde le plus d'indemnisations - alors qu'on sait que la plupart des employeurs vont s'efforcer de limiter le nombre de réclamations. C'est ainsi qu'on en arrive à classer "à risque faible" les milieux hospitaliers et les lieux de fabrication de produits chimiques, par exemple, ainsi que la plupart des milieux de travail et des corps de métier traditionnellement féminins », a-t-il fait remarquer.
Le problème se pose également lorsqu'on aborde la question des mécanismes de prévention. « Certes, le projet de loi élargit leur application - ils couvriront désormais 94 % des secteurs, plutôt que 25 %. Mais ces mécanismes seront néanmoins affaiblis, et ce, pour deux raisons principales : leur portée se voit diminuée dans certains secteurs prioritaires, et les ressources qu'on leur alloue sont nettement insuffisantes. On risque donc de se retrouver, à terme, avec une prévention à géométrie variable, selon la philosophie ou la rentabilité de chacune des entreprises, ainsi qu'une hausse des accidents, voire des décès, en milieu de travail », a poursuivi le député.
Pour mieux illustrer son propos, Sylvain Roy prend l'exemple des chantiers de construction. « On coupe de moitié les heures de formation des agents de sécurité - qui deviennent d'ailleurs des "coordonnateurs". Les stages sont désormais optionnels. Plus aucune expérience n'est nécessaire pour être embauché, alors qu'on exigeait, jusqu'à maintenant, 10 ans. Et c'est sans compter que les chantiers de moyenne envergure - pour les projets dont la valeur se situe entre 8 M$ et 25 M$ - n'ont plus l'obligation de recruter une personne qualifiée entièrement dédiée à la santé et à la sécurité des travailleurs. Clairement, on ne parle pas, ici, d'avancées en matière de sécurité! »
« En résumé, le projet de loi no 59 représente un réel danger. Il doit être amendé, et de façon importante. Autrement, le Québec reculera de plusieurs décennies en matière de santé et de sécurité du travail. Ce serait l'équivalent d'une trahison envers nos travailleuses et nos travailleurs, qui comptent sur nous et nous font confiance », a conclu le porte-parole du Parti Québécois, qui promet de revenir à la charge en abordant d'autres aspects problématiques du projet de loi no 59.
SOURCE Aile parlementaire du Parti Québécois
Laura Chouinard-Thuly, Attachée de presse, Aile parlementaire du Parti Québécois, 514 880-9594
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