Réfugiés syriens - La CAQ fait adopter une motion demandant au fédéral de repousser l'échéancier
QUÉBEC, le 17 nov. 2015 /CNW Telbec/ - Francisation des enfants, capacité d'accueil dans le réseau de la santé, ressources alimentaires, logement social : les libéraux ont bien des réponses à fournir aux Québécois à la veille de l'arrivée de près de 6 000 réfugiés syriens au Québec. À l'Assemblée nationale, mardi, la Coalition Avenir Québec a soulevé des questions importantes sur différents volets liés à cette opération majeure.
D'ailleurs, la CAQ est parvenue à faire adopter une motion, déposée par la porte-parole en matière d'immigration et députée de Montarville, Nathalie Roy, pour que l'Assemblée nationale demande au nouveau gouvernement fédéral « de prendre le temps requis » afin qu'il s'assure de la mise en place des mesures de sécurité et d'accueil appropriées. Pour la CAQ, compte tenu des déclarations des ministres Kathleen Weil et Pierre Moreau, cela signifie bien de repousser l'échéancier d'accueil des migrants syriens.
Délai trop restreint
Lors de la période des questions, le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, a indiqué que malgré l'ouverture et la bonne volonté des Québécois, l'échéancier du 1er janvier pour recevoir autant de réfugiés Québec est trop serré. Pour lui, il faut dire oui à la compassion, mais non à l'improvisation.
« Soyons très clairs : tout le monde ici est d'accord qu'il faut accueillir les réfugiés syriens. Le premier ministre ne doit pas faire preuve de naïveté. Les délais paraissent irréalistes aux yeux de plusieurs et je ne suis pas le seul à soulever des questions : deux de ses ministres et les maires des deux plus grandes villes du Québec ont des inquiétudes. Le ministre de la Sécurité publique a lui-même dit qu'il est irréaliste de s'assurer d'ici le 31 décembre que toutes les vérifications de sécurité auront été faites par le gouvernement fédéral », a rappelé François Legault.
Mobilisation sans précédent des ressources en soins de santé
Pour sa part, le porte-parole de la Coalition Avenir Québec en matière de santé et député de Lévis, François Paradis, a mentionné que le Québec se trouve devant l'une des plus grandes crises humanitaires depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Des réfugiés vont arriver au Québec dans un état de santé inconnu. Des vérifications médicales seront nécessaires et des centaines de réfugiés vont devoir être soignées en tenant compte aussi de la barrière linguistique, a souligné M. Paradis.
« Les défis logistiques sont sans précédent pour le réseau de la santé. La moindre des choses est de savoir si le ministre de la Santé et la ministre responsable des Services sociaux ont procédé à une évaluation pour déterminer les besoins permettant d'accueillir rapidement et efficacement tous ces réfugiés. Des dizaines d'hôpitaux, de cliniques, de médecins, d'infirmières, de pharmaciens, de bénévoles et d'organismes communautaires devront être déployés rapidement pour fournir des soins à ces milliers de réfugiés. Or, nos urgences débordent déjà et ce n'est pas facile de trouver et d'avoir accès à un médecin de famille », a déclaré le député de Lévis, en ajoutant que des milliers de cartes d'assurance maladie devront être émises très rapidement.
« L'hiver arrive, les grands froids aussi. Il faudra donc loger, nourrir et habiller convenablement tous ces réfugiés. Ça veut dire trouver des bottes, des manteaux, des gants et des tuques aux enfants, mais surtout trouver des logements pour toutes ces familles », a poursuivi François Paradis.
Équiper convenablement nos écoles
Le critique en matière d'éducation et député de Chambly, Jean-François Roberge, a quant à lui tenté de savoir la part que le ministre de l'Éducation a réclamée au gouvernement fédéral pour que les écoles du Québec soient prêtes, dès le 1er janvier, à franciser et intégrer convenablement les enfants syriens.
« Dans le cadre de ma tournée en éducation, j'ai visité l'école Alex Manooguian qui accueille des jeunes réfugiés syriens. Le directeur m'a expliqué que ces jeunes arrivent au Québec très mal en point, marqués par ce qu'ils ont vécu là-bas. En plus des services de francisation, ils ont besoin d'accompagnement psychologique dans leur langue. Les besoins sont immenses », a expliqué Jean-François Roberge.
Il a indiqué que les présidentes des commissions scolaires de Montréal et Marguerite-Bourgeoys lui ont confié que les écoles ne sont pas aptes à recevoir une vague de milliers d'enfants syriens. « Sur le terrain, on n'est pas prêts. Dans les derniers jours, j'ai discuté avec elles et elles m'ont dit qu'elles ont subi de plein fouet les coupes libérales en éducation. Il n'y a même pas assez de personnel présentement pour aider les élèves en difficulté », a conclu M. Roberge.
SOURCE Aile parlementaire de la Coalition Avenir Québec
Émilie Toussaint, Attachée de presse, Aile parlementaire de la Coalition Avenir Québec, 418-446-1383, [email protected]
Partager cet article