Régions de Québec, de la Rive-Sud de Québec et de Beauce-Appalaches - Le
manque de professionnels dans les écoles a de graves conséquences pour les
élèves et le personnel
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FEDERATION DES PROFESSIONNELLES ET PROFESSIONNELS DE L'EDUCATION DU QUEBEC02 mars, 2010, 10:00 ET
QUÉBEC, le 2 mars /CNW Telbec/ - À l'instar de ce qui se passe ailleurs au Québec, le manque de professionnelles et de professionnels de l'éducation dans les écoles des régions de Québec, de la Rive-Sud de Québec et de Beauce-Appalaches a de graves conséquences, tant sur de nombreux élèves en difficulté, dont la situation se dégrade, que sur le personnel, dont plusieurs sont épuisés et vont jusqu'à remettre en question leur carrière en éducation.
Telle est l'une des conclusions qui ressortent d'une vaste consultation menée par la Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec FPPE-CSQ, affiliée à la Centrale des syndicats du Québec, auprès de ses membres. Les résultats de la consultation pour les régions de Québec et de Beauce-Appalaches ont été dévoilés aujourd'hui en conférence de presse par le président de la FPPE-CSQ, M. Jean Falardeau, accompagné de Mme Lise Therrien, présidente du Syndicat du personnel professionnel des commissions scolaires de la région de Québec (SPPREQ), de M. Claude Boisvert, président du Syndicat des professionnelles et professionnelles des Commissions scolaires de la Rive-Sud de Québec (SPCSRSQ), et de Mme Élaine Robitaille, présidente du Syndicat des professionnelles et professionnels des commissions scolaires de Beauce-Appalaches (SPPBA).
Un problème généralisé
Le président de la FPPE-CSQ soutient que le manque de professionnelles et de professionnels de l'éducation est un problème généralisé dans l'ensemble des commissions scolaires de ces régions.
"La situation est particulièrement dramatique pour les orthophonistes, les psychoéducatrices et psychoéducateurs, les psychologues, ainsi que les conseillères et conseillers d'orientation. Le personnel professionnel n'est pas suffisamment nombreux pour pouvoir venir en aide au nombre élevé d'élèves ayant des besoins, ce qui a pour conséquence que plusieurs, qui ne seront jamais rencontrés par un professionnel, se retrouvent seuls avec des difficultés qui empirent, leur réussite scolaire est fortement hypothéquée et ils sont en bonne voie de devenir des décrocheurs", dénonce M. Jean Falardeau.
Une pression énorme pour le personnel
M. Falardeau déplore que cette situation fasse retomber une énorme pression sur les épaules du personnel professionnel.
"Outre le fait qu'ils doivent conjuguer quotidiennement avec une charge de travail beaucoup trop lourde et qu'ils sont obligés, malgré eux, de s'occuper uniquement des élèves dont les situations paraissent les plus urgentes, les professionnelles et professionnels de l'éducation vivent également avec le sentiment d'insatisfaction, sinon de culpabilité, de ne pas pouvoir aider tous les élèves en difficulté. Surtout qu'ils connaissent très bien les conséquences que leurs difficultés risquent d'avoir sur l'avenir de ces jeunes", explique M. Falardeau.
Un recours au privé de plus en plus fréquent
Pour sa part, la présidente du SPPREQ souligne que de plus en plus de parents se tournent vers le secteur privé pour obtenir des services.
"Les listes d'attente s'allongent et il devient de plus en plus difficile d'assurer un service et un suivi individuel. Les parents sont de plus en plus nombreux à recourir au privé pour obtenir des services, mais cela coûte cher et plusieurs n'en ont tout simplement pas les moyens. Nous nous retrouvons donc dans un système à deux vitesses où dans de nombreux cas, c'est maintenant votre capacité de payer qui décide si votre enfant pourra ou non recevoir l'aide dont il a besoin. C'est extrêmement inquiétant", mentionne Mme Lise Therrien.
Des décrocheurs qui pourraient être évités
De son côté, le président du SPCSRSQ s'insurge du fait qu'un grand nombre d'élèves qui décrochent seraient fort probablement demeurés à l'école, si seulement ils avaient pu rencontrer un professionnel.
"Aussi longtemps que nous ne serons pas en nombre suffisant pour nous permettre de faire de la prévention, nos écoles demeureront un terreau fertile pour le décrochage scolaire. Et les beaux discours de la ministre de l'Éducation n'y changeront rien. Pour faire des économies à court terme, le gouvernement s'entête à ne pas investir plus pour l'embauche de professionnelles et de professionnels de l'éducation alors qu'à moyen et long terme, cette décision nous coûte des milliards de dollars comme société et des milliers d'élèves en paient le prix avec un avenir aux chances réduites", relate M. Claude Boisvert.
Un gouvernement qu'il faut ramener à l'ordre
Finalement, la présidente du SPPBA espère que les différents acteurs de l'éducation, dont particulièrement les parents, élèveront la voix pour obliger le gouvernement à assumer ses responsabilités afin de donner des chances égales à la réussite scolaire à toutes et à tous.
"Aucun gouvernement ne devrait avoir le droit de faire des économies en hypothéquant l'avenir d'un élève, et encore moins en mettant en péril l'avenir de milliers d'élèves. C'est pourtant ce qui se passe depuis des années et les choses se détériorent toujours plus. Cela a assez duré et nous devons le crier haut et fort", conclut Mme Élaine Robitaille.
Profils
La CSQ représente quelque 170 000 membres, dont près de 100 000 dans le secteur public. Elle est l'organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
La Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) représente 20 syndicats regroupant 6000 membres répartis dans la quasi-totalité des commissions scolaires du Québec, francophones, anglophones, Crie et Kativik. Elle compte, parmi ses membres, différentes catégories de personnel, dans les secteurs administratif, pédagogique et les services directs aux élèves.
Renseignements: Claude Girard, Agent d'information CSQ, Cell.: (514) 237-4432, [email protected]
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