Régions des Laurentides et de Lanaudière - Les professionnels de l'éducation
en nombre insuffisant pour aider tous les élèves en difficulté
JOLIETTE, QC, le 10 mars /CNW Telbec/ - L'état des services professionnels dans les écoles des régions des Laurentides et de Lanaudière est extrêmement inquiétant alors que la somme des besoins des élèves en difficulté dépasse largement les capacités des professionnelles et professionnels de l'éducation en fonction, qui ne sont pas suffisamment nombreux et dont plusieurs croulent sous une charge de travail trop lourde et envisagent de quitter le secteur de l'éducation.
Ce constat ressort d'une vaste consultation menée par la Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) dont les résultats pour les régions des Laurentides et de Lanaudière ont été dévoilés aujourd'hui en conférence de presse par le président, M. Jean Falardeau. Il était accompagné du président du Syndicat des professionnelles et professionnels de l'éducation de Laurentides-Lanaudière (SPPÉLL), M. Gaétan Préville.
Un bilan inquiétant
Le président de la FPPE-CSQ soutient qu'aucune commission scolaire de ces régions ne présente un bilan reluisant pour ce qui est des services professionnels.
"Dans les quatre commissions scolaires Rivière-du-Nord, Des Samares, Laurentides et Pierre-Neveu, le personnel professionnel est nettement insuffisant, ce qui a pour conséquence que la plupart du temps, on privilégie les urgences et on court en quelque sorte pour éteindre des feux. Pendant ce temps, de nombreux élèves qui ont également besoin d'aide ne reçoivent pas le soutien dont ils ont besoin, ce qui fait que leurs difficultés vont s'aggraver et nécessiter une intervention plus lourde et plus complexe, faute d'avoir été aidés à temps", explique M. Jean Falardeau.
Des insuffisances qui se multiplient partout
M. Falardeau ajoute que dans certaines écoles, les élèves dans le besoin peuvent devoir attendre plusieurs mois et même plus d'un an pour être évalués et que des solutions à leurs difficultés soient proposées.
"Faute de ressources et de temps, le personnel professionnel ne suffit pas à la tâche. Plusieurs élèves ne sont pas évalués assez tôt durant leur parcours scolaire, ce qui fait qu'ils deviennent de potentiels décrocheurs. Il y a de nombreux retards pour les diagnostics en multidisciplinaire de troubles spécifiques d'apprentissage de la lecture comme la dyslexie, débordement avec les enfants en difficulté de comportement, d'ordre affectif ou TDAH (trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité) à la fois pour les diagnostics, les recommandations pour des interventions plus ciblées et plus efficaces, de même que l'octroi de mesures d'aide aux enfants. Il est impossible de rencontrer tous les élèves référés et certains services professionnels, tels que l'orthophonie, la psychologie ou l'orthopédagogie, sont insuffisants ou presque inexistants dans certaines écoles", dénonce le président de la FPPE-CSQ.
Des milliers d'élèves abandonnés... faute de ressources
M. Falardeau précise que dans certains milieux, les ressources professionnelles sont à ce point débordées que l'on intervient principalement auprès des élèves qui dérangent ou présentent des traits suicidaires, les autres étant laissés à eux-mêmes.
"Ça n'a aucun sens ce qui se passe. Il n'y a pas que le personnel professionnel qui est affecté par la situation et la surcharge de travail que cela entraîne. C'est également le cas des enseignantes et des enseignants qui sont à bout de souffle puisqu'une clientèle de plus en plus lourde est souvent intégrée en classe régulière. Le pire, c'est qu'on continue de couper année après année dans les services professionnels", constate M. Falardeau.
Une situation propice à l'épuisement professionnel
Pour sa part, le président du SPPÉLL se dit choqué de constater que de nombreux professionnels sont obligés, bien malgré eux, de refuser des demandes d'aide.
"C'est extrêmement frustrant et même angoissant de ne pas pouvoir apporter notre aide à tous les élèves qui en ont besoin. Malheureusement, il y a une limite à ce qu'une personne est capable de faire, même si elle voudrait bien pouvoir en faire plus. Le fait que nous sommes en nombre insuffisant nous place dans une situation extrêmement difficile, qui crée une énorme tension et qui explique que plusieurs se retrouvent en épuisement professionnel et ne pensent qu'à quitter la profession pour se libérer une fois pour toutes de la pression", rapporte M. Gaétan Préville.
Un gouvernement qui doit agir
MM. Jean Falardeau et Gaétan Préville croient que les différents acteurs du monde de l'éducation de ces régions, et plus particulièrement les parents, doivent s'unir pour dénoncer cette situation et réclamer d'une même voix que le gouvernement du Québec leur accorde les ressources professionnelles nécessaires pour assurer à tous leurs élèves des chances égales à la réussite scolaire.
Profils
La CSQ représente quelque 170 000 membres, dont près de 100 000 dans le secteur public. Elle est l'organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
La Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) représente 20 syndicats regroupant 6000 membres répartis dans la quasi-totalité des commissions scolaires du Québec, francophones, anglophones, Crie et Kativik. Elle compte, parmi ses membres, différentes catégories de personnel, dans les secteurs administratif, pédagogique et les services directs aux élèves.
Renseignements: Claude Girard, Agent d'information CSQ, Cell.: (514) 237-4432, [email protected]
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