Règlement sur le prélèvement des eaux : 165 municipalités exigent une meilleure protection de leur source d'eau potable
MONTRÉAL, le 11 juin 2015 /CNW Telbec/ - Les mairesses et maires de Saint-Edmond-de-Grantham, Ristigouche Sud Est, Sorel-Tracy et Mercier se sont fait les porte-parole des 165 municipalités qui ont déposé aujourd'hui une requête commune au ministre du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte aux changements climatiques afin qu'une dérogation leur soit octroyée dans le but qu'elles puissent imposer des normes plus sévères que celles qui prévalent actuellement pour la protection de leurs sources d'eau potable.
Rappelons que le 14 août dernier entrait en vigueur le Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection et ce règlement provincial remplace les règlements municipaux qui jusqu'alors imposaient des distances séparatrices minimales de 2 km entre les sources d'eau potable et les puits gaziers ou pétroliers. Le règlement provincial a réduit ces distances à 500 mètres de la tête de puits et à 400 mètres sous la base des sources d'eau.
« Les représentants du ministre nous ont assuré que nous aurions avec les experts du ministère une rencontre en septembre prochain et nous en sommes heureux, car nous avons de nombreux arguments à faire valoir. Nous voulons travailler positivement avec les autorités du ministère, mais nous ne lâcherons pas le morceau », a rappelé la mairesse de Saint-Edmond-de-Grantham, une élue impliquée dans ce dossier depuis quelques années déjà.
Pour le maire de Ristigouche Sud Est, une petite municipalité gaspésienne de 168 habitants poursuivie par la société Gastem pour avoir imposé de telles normes de protection de ses sources d'eau potable, le gouvernement doit agir sans retard dans ce dossier. « Nous avons fait les frais du retard du gouvernement à imposer des normes satisfaisantes et celles qui sont en vigueur actuellement ne protègent pas véritablement nos sources d'eau potable. Le gouvernement doit nous écouter et écouter nos experts car sans eau, il ne peut y avoir aucun développement de nos communautés ».
Pour leur part la mairesse de Mercier et le maire de Sorel-Tracy ont voulu lancer des mises en garde. « Les développements pétroliers et gaziers actuels mettent à risque nos sources d'eau potable et l'expérience de Mercier devrait servir de mise en garde, car les hydrocarbures et l'eau ne font pas bon ménage », rappelle Lise Michaud, la mairesse de Mercier où les sources d'eau potable ont été contaminées par des hydrocarbures il y a plus de 40 ans et le demeurent encore aujourd'hui.
Serge Péloquin, le maire de Sorel-Tracy, a exprimé de son côté son inquiétude en regard du stockage et du transport des hydrocarbures sur les territoires municipaux. « C'est clair que nous n'avons pas les moyens de faire face à un déversement où à une contamination de nos sources d'eau potable alors que les risques se multiplient. Nos concitoyens ont donc raison d'être inquiets. »
Lors de cette rencontre avec les médias, les élu-e-s municipaux étaient accompagnés de représentants d'un collectif de scientifiques indépendants qui soutient les démarches actuelles des municipalités. L''ingénieur et géologue Marc Durand, l'ingénieure et hydrogéologue Chantal Savaria, la biologiste Céline Marier, le biophysicien Marc Brullemans et le juriste et sociologue Richard E. Langelier ont déposé un document commun d'analyse fort critique des normes règlementaires actuelles.
Jacques Tétreault, du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec (RVHQ) et Martine Chatelain de la Coalition Eau Secours ont aussi exprimé leur soutien à la démarche des édiles municipaux.
SOURCE Coalition Eau Secours!
Richard E. Langelier, Juriste et sociologue, (514) 273-1583
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