Rehaussement de la formation de la relève infirmière - Des bénéfices de 930 millions $ à 1,3 milliard $
WESTMOUNT, QC, le 25 juin 2013 /CNW Telbec/ - L'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) publie une analyse coûts-bénéfices sur le rehaussement de la formation de la relève infirmière qui démontre que le système de santé du Québec pourrait réaliser un gain d'efficacité variant entre 930 millions de dollars et 1,31 milliard de dollars pour la période 2019-2027. Ces bénéfices, engendrés par un effectif infirmier formé au baccalauréat à compter de 2019, découleraient notamment de soins donnés au patient dans la communauté et à domicile, d'une meilleure complémentarité médecins-infirmières et d'une autonomie accrue des infirmières et infirmiers.
Même en déduisant les coûts de formation pour les nouvelles infirmières, le gouvernement québécois bénéficierait d'une valeur ajoutée, en économies ou en soins supplémentaires, variant entre 498 millions de dollars et 880 millions de dollars, pour la période 2019-2027.
Une étude bien accueillie par les spécialistes
Cette analyse a fait l'objet d'un forum de discussion organisé conjointement avec le Centre interuniversitaire de recherche en analyse des organisations (CIRANO) sous le leadership de M. Claude Montmarquette, économiste et président de l'organisme. Plusieurs économistes et experts de la scène universitaire ont participé à ce forum. Il en ressort qu'une masse critique d'infirmières formées au baccalauréat pourrait devenir la clé de la transformation du système de santé. Cette formation permettrait une évolution des rôles et surtout une meilleure accessibilité des soins en première ligne. Toutes les infirmières de la relève seraient en mesure d'accroître le suivi des maladies chroniques dans la communauté, d'établir des plans de traitement et de suivi auprès d'une population vieillissante. En 2030, 26 % des Québécois auront 65 ans ou plus. « Le rehaussement de la formation de la relève infirmière favorisera l'utilisation optimale des compétences de chacun au profit du patient », précise Lucie Tremblay, présidente-directrice générale de l'OIIQ.
Une profession, une formation
Pour l'OIIQ, cette démonstration s'ajoute au mémoire La relève infirmière du Québec : une profession, une formation, déposé à l'Office des professions du Québec en juin 2012. On y documente la pertinence du rehaussement de la formation de la relève infirmière pour la protection du public, l'accessibilité des soins et pour leur qualité. « Tout en demeurant centrés sur notre mandat de protection du public, nous avons voulu cerner l'impact socioéconomique de la proposition de l'OIIQ. Le baccalauréat est une qualification qui a démontré ailleurs une rentabilité assurée. L'analyse coûts-bénéfices s'est concentrée sur la recherche de performance de l'infirmière bachelière au Québec. Elle démontre des gains pour la population et pour le système de santé qui doit se renouveler pour offrir des services de qualité et faire face à la demande croissante », déclare Lucie Tremblay.
Le virage vers les soins dans la communauté repose sur le rehaussement de la formation
Des exemples probants au Québec renforcent la thèse de l'OIIQ selon laquelle l'infirmière, lorsque placée au centre de la coordination des soins, peut engendrer des gains significatifs. Dans la région de Chaudière-Appalaches, l'arrivée d'infirmières qui font le suivi de malades chroniques complexes a beaucoup réduit leurs hospitalisations (entre 21 % et 44 %), leurs consultations aux urgences (entre 27 % et 50 %) et leurs besoins de tests de laboratoire (entre 21 % et 60 %).
Actuellement, les maladies chroniques représentent 87 % des incapacités et 67 % des coûts directs des soins de santé. Les Québécois auront besoin de s'appuyer sur une main-d'œuvre infirmière formée au baccalauréat. Plus d'une centaine de décideurs du réseau de la santé ont reconnu ce besoin et ont appuyé la démarche de l'OIIQ.
Selon l'étude de l'OIIQ, le gouvernement disposerait d'un levier pour rendre les soins plus accessibles, diminuer les coûts en milieu hospitalier et réussir son virage vers les soins de proximité. Il ne fait aucun doute pour l'OIIQ que la profession infirmière est appelée à prendre une place prépondérante dans les soins à domicile, auprès d'une population vieillissante et auprès des malades chroniques. « Le gouvernement réussira son projet de virage dans la communauté si, et seulement si, un effectif infirmier suffisant formé aux interventions dans la communauté est à l'œuvre. Or, cette formation est dispensée au baccalauréat, tout comme les soins critiques et l'approfondissement des soins en santé mentale », ajoute Lucie Tremblay.
Plus que des économies directes : un choix de société
Par ailleurs, une plus grande proportion de l'effectif constitué d'infirmières bachelières formées pour exercer des rôles de pointe en matière d'accès aux soins et de suivis minimiserait certaines externalités économiques négatives liées à la maladie et apporterait un plus grand bien-être à la population, une meilleure qualité de vie et une meilleure capacité de vaquer à ses occupations professionnelles, familiales et personnelles. Ces bénéfices pour la société québécoise sont estimés entre 1,29 milliard de dollars et 4 milliards dollars.
À propos de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
L'OIIQ est un ordre professionnel régi par la Loi sur les infirmières et les infirmiers et par le Code des professions. Au 31 mars 2013, il comptait 72 365 membres et quelque 15 000 étudiants immatriculés. Sa principale mission est d'assurer la protection du public par la surveillance de l'exercice de la profession infirmière. L'OIIQ a également pour mandats de promouvoir une pratique infirmière de qualité et de contribuer au maintien des compétences des infirmières.
SOURCE : ORDRE DES INFIRMIERES ET INFIRMIERS DU QUEBEC
Véronique Désilets
Relations médias
Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
514 935-2012, poste 6225
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