Rehaussement de la formation de la relève infirmière - La décision prendra cinq ans à implanter
MONTRÉAL, le 7 avril 2013 /CNW Telbec/ - L'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) réaffirme que le règlement sur les diplômes, qui prévoira que le DEC-BAC et le baccalauréat en sciences infirmières seront la nouvelle norme d'entrée à la profession infirmière, reconnaîtra tous les permis déjà émis pour les infirmières et infirmiers. Non seulement l'Ordre s'y engage, mais il rappelle aussi que ce fut le cas pour les autres professions qui ont rehaussé leur niveau de formation au Québec, comme les ergothérapeutes. De plus, une décision de modifier la norme d'entrée à la profession pour les étudiants qui entreront dans les programmes de formation après un décret en 2014 laisse une période de transition de cinq ans pour son application. En effet, ce ne sera qu'à compter de 2019, que les premiers permis d'infirmière seront délivrés en fonction de la nouvelle norme d'entrée à la profession.
Pour Mme Lucie Tremblay, présidente-directrice générale de OIIQ, « un délai de cinq ans pour régler les modalités entourant la reconnaissance des acquis et l'accès aux postes permettra à la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), aux autres syndicats infirmiers, aux employeurs ainsi qu'aux établissements d'enseignement de régler efficacement toutes les modalités nécessaires à une implantation harmonisée ».
Mme Tremblay rappelle que depuis l'an 2000 les autres provinces canadiennes ont progressivement adopté le baccalauréat comme norme d'entrée à la profession infirmière. Le mémoire déposé en juin 2012 à l'Office des professions du Québec par l'OIIQ le démontre : même si la nouvelle norme d'entrée s'appliquait pour les étudiants qui s'inscriront aux programmes de formation infirmière après 2014, le Québec ne comptera que 45 % d'infirmières bachelières en 2019 alors que l'Ontario, par exemple, en comptera quelque 70 %. Ce n'est qu'à partir de 2019, qu'un lent rattrapage s'amorcera pour le Québec.
« Les patients du Québec ont les mêmes besoins que ceux du reste du Canada et les professionnels de la santé ont les mêmes défis », affirme Mme Tremblay. Il est temps de prendre une décision, car le changement sera long à porter ses fruits.
Un dossier déjà bien documenté
En réponse à la position de la FIQ, Mme Tremblay, affirme : « nous comprenons les préoccupations de la FIQ, mais nous savons aussi qu'elle connaît déjà très bien le dossier. Le mémoire de l'OIIQ a répondu aux préoccupations soulevées et constitue une bonne base pour la transition ». Par ailleurs, l'OIIQ a eu des rencontres avec la FIQ depuis 2010 sur le sujet afin de partager les expériences des autres provinces et identifier les enjeux liés à ce changement incontournable pour répondre aux besoins grandissants de la population. Elle ajoute : « Il ne fait aucun doute pour nous que ce syndicat infirmier expérimenté saura conclure avec le gouvernement du Québec des ententes respectueuses des acquis et des compétences des infirmières et des infirmiers ».
Penser à la population
« Il faut penser aux besoins de la population en matière de santé et de soins pour les 40 prochaines années et favoriser la collaboration interprofessionnelle », rappelle Lucie Tremblay. Elle ajoute : « la meilleure façon de protéger l'intérêt du public, celui des infirmières et des infirmiers et d'assurer l'avenir de la relève, c'est le prolongement de la formation au niveau universitaire. » Elle appelle également à l'unification des infirmières autour de cet enjeu pour elles-mêmes et pour la population.
Rappelons que, dans le reste du Canada et dans d'autres pays, comme l'Angleterre, l'Australie, la France et la Norvège, la formation infirmière pour l'entrée dans la profession est plus longue d'environ deux ans qu'au Québec et le diplôme universitaire est exigé.
Une pertinence démontrée
Selon la présidente de l'OIIQ, il est indéniable que la pertinence de rehausser la formation de la relève infirmière fait de plus en plus consensus dans tous les milieux, incluant chez les infirmières. En effet, l'Ordre a sondé, à l'hiver 2011 quelque 2500 membres. Il en ressort que 74 % des répondants représentatifs des infirmières et infirmiers québécois croient que la formation de la relève doit être rehaussée.
Par ailleurs, toujours dans le même sondage, les répondants s'entendent à 98 % sur le fait que les infirmières sont appelées à assumer des responsabilités importantes dès le début de leur carrière et 93 % considèrent que les besoins des patients sont de plus en plus complexes. Les mesures de transition proposées par l'OIIQ, dont le statut d'interne pour les personnes qui souhaitent travailler tout en étudiant à l'université après trois ans d'études collégiales, reçoivent un appui massif à hauteur de 84 %.
À propos de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
L'OIIQ est un ordre professionnel régi par la Loi sur les infirmières et les infirmiers et par le Code des professions. Au 31 mars 2012, il comptait 72 168 membres et quelque 15 000 étudiants immatriculés. Sa principale mission est d'assurer la protection du public par la surveillance de l'exercice de la profession infirmière. L'OIIQ a également pour mandat de promouvoir une pratique infirmière de qualité et de contribuer au maintien des compétences des membres.
SOURCE : ORDRE DES INFIRMIERES ET INFIRMIERS DU QUEBEC
Véronique Désilets
Relations médias
Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
Tél. : 514 895-1987
Lien utile :
http://www.oiiq.org/lordre/dossiers-strategiques/formation-de-la-releve-1
Consulter le graphique 1 et le graphique 4
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