Rehaussement de la formation de la relève infirmière - L'OIIQ déçu du report de la décision du gouvernement du Québec
WESTMOUNT, QC, le 8 janv. 2014 /CNW Telbec/ - L'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) exprime une profonde déception et une grande incompréhension à l'égard du gouvernement du Québec, en réaction à sa position de reporter encore une fois la décision d'implanter le baccalauréat comme norme d'entrée à la profession infirmière. Ce report survient en dépit de la conclusion du rapport du président du Groupe de travail sur la relève infirmière, le Dr Pierre Durand. Le rapport conclut : « (…) nous tenons à réitérer l'importance de rehausser la formation des infirmières de la relève au niveau universitaire. Ce rehaussement nous apparaît comme un incontournable pour répondre aux besoins évolutifs de la population et pour améliorer la performance du système de santé québécois. Rappelons que, sur 34 pays de l'OCDE, le réseau de santé et des services sociaux se situe au 23e rang quant à l'accès, l'efficacité et l'efficience. Les pays les plus performants ont utilisé la contribution des infirmières pour se hisser parmi les premiers ». On y lit également : « Le président demeure persuadé que la proposition de l'OIIQ est la meilleure proposition pour permettre aux infirmières de la relève de faire face aux défis du réseau de la santé et des services sociaux et pour répondre aux besoins de la population québécoise. »
Pour Lucie Tremblay, présidente-directrice générale de l'OIIQ, « Le gouvernement du Québec disposait de tous les éléments pour prendre la décision maintenant de fixer la norme d'entrée à la profession infirmière au niveau du baccalauréat et amorcer immédiatement les travaux de transition. C'est sa responsabilité et le rapport est clair sur la pertinence d'aller de l'avant avec le baccalauréat comme norme d'entrée à la profession. L'OIIQ a produit une documentation rigoureuse et abondante traitant de tous les aspects pour étayer la décision qu'il s'agisse du maintien de l'effectif, de la disponibilité des programmes d'études en région, de leur attractivité, des coûts, des bénéfices, du rôle de l'infirmière, de la reconnaissance des permis actuels, de l'acceptabilité de la norme par les infirmières actuelles et par le public ».
L'OIIQ rappelle que le Québec est la seule province à s'écarter du standard du baccalauréat pour accéder à la profession infirmière. Pendant ce temps d'indécision, le décalage se creuse et le recul du Québec s'accentue. Devant cette décision qui tarde, l'OIIQ examinera d'autres solutions qui lui permettront de s'acquitter de son mandat en validant, pour l'accès à la profession, l'adéquation entre la formation et toutes les compétences attendues pour exercer les activités prévues par la Loi sur les infirmières et les infirmiers.
Pour l'Ordre, ce nouveau report est très décevant, car le ministre de la Santé a affirmé à maintes reprises, en privé comme en public, notamment lors de la dernière Assemblée générale annuelle de l'OIIQ, que le statu quo n'est pas acceptable et que la formation de la relève infirmière doit être rehaussée.
L'OIIQ rappelle qu'à trois reprises lors d'assemblées générales annuelles consécutives, les 900 délégués élus et provenant de partout au Québec ont appuyé massivement cette demande de changement de norme d'entrée à la profession. L'OIIQ a aussi reçu l'appui de plus de 120 organisations en santé.
Lucie Tremblay ajoute : « Le Conseil d'administration de l'OIIQ demeure convaincu que le rehaussement de la norme d'entrée au baccalauréat pour la relève infirmière est la meilleure voie à suivre pour assurer la protection du public — qui inclut l'accès aux soins — et pour être en mesure d'offrir des soins adéquats à la population au cours des trente prochaines années. »
À propos de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
L'OIIQ est un ordre professionnel régi par la Loi sur les infirmières et les infirmiers et par le Code des professions. Au 31 mars 2013, il comptait 72 365 membres et quelque 15 000 étudiants immatriculés. Sa principale mission est d'assurer la protection du public par la surveillance de l'exercice de la profession infirmière. L'OIIQ a également pour mandat de promouvoir une pratique infirmière de qualité et de contribuer au maintien des compétences des infirmières.
Document d'information complémentaire
au communiqué du 8 janvier 2014
Les arguments, en bref
Pénurie et maintien de l'effectif | L'effectif infirmier ne baissera pas sous le nombre actuel. De plus, le statut d'interne permet une entrée importante de ressources dans les établissements de santé. |
Attractivité des programmes | Partout où elle a été implantée, la norme du baccalauréat a eu un effet positif sur l'attractivité. Le statut d'interne permet de concilier études et travail. |
Maintien des permis actuels | Les permis seront respectés. Les règlements l'exigent. |
Caractère unique du système d'éducation québécois |
Il manque deux ans de formation aux infirmières du Québec, quel que soit l'angle sous lequel on regarde la formation. Au-delà des heures, la formation universitaire est nécessaire pour couvrir les 17 activités réservées à l'infirmière par la Loi sur les infirmières et les infirmiers. |
Attrait régional | Le baccalauréat étant accessible partout au Québec, les étudiants pourront étudier dans leur région. Ce faisant, la rétention régionale s'améliorera. L'expérience de la Gaspésie est probante. |
Coûts-bénéfices | L'étude coûts-bénéfices de l'OIIQ, en collaboration avec Claude Montmarquette de Cirano, montre des gains variant entre 480 et 800 millions sur une période de huit ans (de 2019 à 2027). |
Intérêt des bachelières pour les soins du patient au chevet |
La pratique infirmière est large. Le champ d'exercice lui confère 17 activités réservées. Le DEC-BAC, tout comme le baccalauréat, prépare les infirmières à travailler au chevet du patient. |
Acceptabilité (données d'un sondage CROP réalisé en janvier 2012 auprès de 2522 membres de l'OIIQ) |
93 % des 2500 infirmières sondées reconnaissent que les soins sont complexes et considèrent à 98 % que la relève infirmière est appelée à accepter des responsabilités importantes en début de carrière; 74 % sont d'accord pour le rehaussement de la formation; 61 % sont d'accord pour le baccalauréat comme norme d'entrée. Plus elles sont scolarisées et plus elles sont âgées, plus elles y sont favorables, respectivement à 78 % et à 67 %. Dans un autre sondage CROP auprès de la population, on a établi que 69 % de la population considère que les infirmières devraient avoir la même formation qu'ailleurs au Canada et ce pourcentage atteint 75 % chez les 55 ans et plus. |
SOURCE : Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
Lise Provost, M. Sc., M. Éd.
Attachée de presse
Direction principale, Stratégie, services et communication
Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
514 935-2505, poste 225
514 895-1987
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