Rehaussement de la formation de la relève infirmière - L'OIIQ presse le gouvernement du Québec de prendre une décision
QUÉBEC, le 28 oct. 2013 /CNW Telbec/ - L'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) demande au gouvernement du Québec de fixer, d'ici au mois de décembre 2013, la norme d'entrée dans la profession infirmière au DEC-BAC ou au baccalauréat, qu'il a instamment demandé dans son mémoire déposé à l'Office des professions du Québec (OPQ), en juin 2012. Les 900 délégués réunis en assemblée générale aujourd'hui à Québec ont donné un appui massif à la démarche de l'OIIQ. « Le gouvernement du Québec a tout en main pour donner une suite positive et rapide à notre demande », déclare Lucie Tremblay, présidente-directrice générale de l'OIIQ. « Il s'agit d'une décision politique qui exige un certain courage, semble-t-il, mais il est certain qu'elle sera décisive pour les patients et pour la transformation du système de santé », ajoute-t-elle.
« Pourquoi la formation pour accéder à la profession infirmière compte-t-elle deux ans de moins ici que dans toutes les autres provinces ? Pourquoi les patients n'auraient-ils pas droit à des soins donnés par une relève infirmière formée comme dans le reste du Canada ? demande la présidente de l'OIIQ. Il s'agit d'une forme d'iniquité puisque les patients souffrent des mêmes maladies et des mêmes problèmes de santé qu'ils résident en Ontario, au Nouveau-Brunswick, à Terre-Neuve, ou au Québec. »
Après plus de deux ans de travaux — dont une année ponctuée de la participation à dix jours de rencontres du Groupe de travail interministériel-partenaires annoncé en octobre 2012 par le Dr Réjean Hébert, ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec —, l'OIIQ constate que sa recommandation demeure la meilleure solution pour une relève infirmière qualifiée. « Nous avons présenté une demande de changement réglementaire à l'OPQ selon le canevas requis. Nous avons aussi répondu de façon détaillée et documentée aux inquiétudes liées à tous les aspects soulevés pendant les rencontres du Groupe de travail, qu'il s'agisse de la pénurie, de la disponibilité des programmes d'études en région, de leur attractivité, des coûts, des bénéfices, du rôle de l'infirmière, de la reconnaissance des permis actuels, de l'acceptabilité de la norme par les infirmières actuelles et par le public », déclare Lucie Tremblay. Elle poursuit : « Le conseil d'administration de l'OIIQ demeure convaincu que le rehaussement de la norme d'entrée au baccalauréat pour la relève infirmière est la meilleure voie à suivre pour assurer la protection du public et pour être en mesure d'offrir des soins adéquats à la population au cours des trente prochaines années. »
Un mandat modifié, un rapport qui se fait attendre
Le 25 juin 2013, le MSSS a modifié le mandat du Groupe de travail pour qu'il se penche sur d'autres scénarios que celui de l'OIIQ. Aucune des propositions avancées n'a fait l'objet d'études aussi détaillées que celle de l'OIIQ. En fait, selon la présidente de l'Ordre, plusieurs participants du Groupe de travail apportent des considérations toutes autres que l'adéquation entre la formation et les compétences requises pour exercer la profession infirmière.
Assouplissements pour la mise en œuvre
Parmi les assouplissements que l'OIIQ préconise après avoir entendu les parties prenantes au dossier, le report pour les admissions dans les programmes, la modulation du nouveau statut d'interne et une phase de planification devraient dissiper les préoccupations. « Ce n'est qu'à compter de 2020 que la norme s'appliquerait, mais il ne faut pas continuer à différer la décision, car les changements sont longs à s'opérer », affirme Lucie Tremblay. Pour illustrer son propos, elle indique que ce ne sera que vers le milieu du siècle que la transformation sera achevée.
Quant au statut d'interne qui allie le travail et les études, « il permet de faire de ce programme, LE programme le plus attractif pour les étudiants », affirme Lucie Tremblay. Elle précise : « Il ne faut pas l'abandonner, car il a recueilli une forte adhésion des étudiants et des infirmières que nous avons sondés. Il pourrait cependant être modulé pour répondre davantage aux besoins des milieux de soins et de l'enseignement. »
Chose certaine, la majorité des participants au Groupe de travail ont reconnu la nécessité de rehausser la formation de la relève infirmière. « Je les invite à se concentrer sur les bénéfices qu'apportera une relève infirmière formée au baccalauréat pour les patients », conclut Lucie Tremblay.
Un programme plus attractif
Partout où la formation infirmière a été rehaussée, l'attractivité des études en sciences infirmières a augmenté. C'est ce que l'on a observé dans les autres provinces et dans d'autres pays comme la Suisse romande. « Il est vrai, déclare Lucie Tremblay, que le Québec a un système d'éducation particulier et nous le respectons. À preuve, l'OIIQ propose le maintien du DEC-BAC comme cheminement et il en fait la promotion depuis de nombreuses années ».
À propos de l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
L'OIIQ est un ordre professionnel régi par la Loi sur les infirmières et les infirmiers et par le Code des professions. Au 31 mars 2013, il comptait 72 365 membres et quelque 15 000 étudiants immatriculés. Sa principale mission est d'assurer la protection du public par la surveillance de l'exercice de la profession infirmière. L'OIIQ a également pour mandat de promouvoir une pratique infirmière de qualité et de contribuer au maintien des compétences des infirmières.
Document d'information complémentaire - Les arguments, en bref
Pénurie et maintien de l'effectif | L'effectif infirmier ne baissera pas sous le nombre actuel. De plus, le statut d'interne permet une entrée importante de ressources dans les établissements de santé. |
Attractivité des programmes | Partout où elle a été implantée, la norme du baccalauréat eut un effet positif sur l'attractivité. Le statut d'interne permet de concilier études et travail. |
Maintien des permis actuels | Les permis seront respectés. Les règlements l'exigent. |
Caractère unique du système d'éducation québécois | Il manque deux ans de formation aux infirmières du Québec, quel que soit l'angle sous lequel on regarde la formation. Au-delà des heures, la formation universitaire prépare au jugement clinique et développe la capacité de coordonner les soins. |
Attrait régional | Le baccalauréat étant accessible partout au Québec, les étudiants pourront étudier dans leur région. Ce faisant, la rétention régionale s'améliorera. L'expérience de la Gaspésie est probante. |
Coûts-bénéfices | L'étude coûts-bénéfices de l'OIIQ, en collaboration avec Claude Montmarquette de Cirano, montre des gains variant entre 480 et 800 millions sur une période de huit ans (de 2019 à 2027). |
Intérêt des bachelières pour les soins du patient au chevet | La pratique infirmière est large. Le champ d'exercice lui confère 17 activités réservées. Le DEC-BAC, tout comme le baccalauréat, prépare les infirmières à travailler au chevet du patient. |
Acceptabilité (données d'un sondage CROP réalisé en janvier 2012 auprès de 2522 membres de l'OIIQ) |
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SOURCE : Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
Lise Provost, M. Sc., M. Éd.
Attachée de presse
Direction principale, Stratégie, services et communication
514 935-2505, poste 225 Portable : 514 895-1987
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