REMBRANDT - Gravures du Museum Boijmans Van Beuningen - Un grand maître de l'art hollandais à l'honneur à Québec! English
QUÉBEC, le 24 avril 2024 /CNW/ - Incontournable et intemporel, l'œuvre de Rembrandt van Rijn (1606-1669), grand maître de l'art européen du 17e siècle, sera présenté au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) du 25 avril au 2 septembre 2024.
En exclusivité canadienne à Québec, grâce à un prêt exceptionnel d'un prestigieux musée des Pays-Bas, l'exposition internationale Rembrandt. Gravures du Museum Boijmans Van Beuningen, d'une ampleur rarement vue au Canada, réunit quelque 80 eaux-fortes d'un des plus grands graveurs de tous les temps, dans une expérience intime inoubliable. L'art de transcender les siècles
Figure majeure du Siècle d'or néerlandais, Rembrandt a apporté une contribution décisive à l'épanouissement de l'art baroque, il est reconnu notamment pour son traitement très personnel du clair-obscur et pour son humanisme d'une grande modernité. Célébré pour sa puissance d'imagination et sa grande richesse émotive, l'art de l'artiste est universellement admiré depuis le 17e siècle.
Rembrandt accède à la notoriété de son vivant grâce à son œuvre gravé, beaucoup plus largement diffusé en Europe que ses peintures et ses dessins. Son trait d'une formidable souplesse et sa maîtrise exceptionnelle de la lumière susciteront l'admiration de générations d'adeptes, d'artistes, de collectionneuses et de collectionneurs.
Alors qu'il a reçu une formation de peintre, Rembrandt apprend la gravure en autodidacte. En s'inspirant volontiers du travail de ses contemporains, il finira par réinventer la technique. Poussé par l'ambition de se tailler une place parmi ses prédécesseurs les plus illustres, l'artiste révolutionnera l'art de la gravure, en adoptant une approche résolument expérimentale et en exploitant le procédé au maximum de ses possibilités. Comme Albrecht Dürer, Käthe Kollwitz ou encore Francisco de Goya et Pablo Picasso, Rembrandt s'inscrit parmi les plus grands maîtres de l'histoire de la gravure européenne. Il exécuta certaines des œuvres les plus célèbres du médium, et son impact sur la discipline demeure toujours pertinent aujourd'hui.
Rembrandt a créé quelque 300 gravures entre 1625 et 1665. La plupart de ces œuvres sont exécutées à l'eau-forte, une technique complexe où l'image est creusée sur une plaque de cuivre à l'aide d'un acide. Chez Rembrandt, l'eau-forte est un art à part entière - à l'égal de la peinture - faisant l'objet de recherches passionnées durant plus de 30 ans. Presque toutes ses estampes sont d'ailleurs des créations originales, indépendantes de ses toiles. D'ailleurs, l'une des zones de l'exposition vient expliquer le processus de création des œuvres afin d'apprécier toute la complexité de cette technique, parfaitement maîtrisée par le Hollandais.
Tous les sujets abordés au fil du temps par Rembrandt sont présentés dans l'exposition : portraits et autoportraits, scènes religieuses et mythologiques, scènes de genre, paysages, nus et feuilles d'études. Ses autoportraits permettent de reconstituer la biographie de l'artiste, alors que ses estampes religieuses proposent une interprétation inédite et vraiment spectaculaire de la Bible. Certaines de ses œuvres religieuses s'inscrivent d'ailleurs parmi les plus ambitieuses de l'artiste. Ses paysages révèlent un créateur d'une grande sensibilité, tandis que ses portraits et ses scènes de genre montrent toute la diversité de la société hollandaise de l'époque. Chez Rembrandt, tous les thèmes ou presque seront prétexte à l'innovation.
La plupart des gravures de Rembrandt ont été réalisées à l'eau-forte, une technique selon laquelle l'image est creusée sur une plaque de cuivre à l'aide d'un acide (l'aqua fortis des anciens alchimistes). Le principe est le suivant : sur la plaque préalablement recouverte d'un vernis, l'artiste dessine son motif à la pointe métallique. Puis, la plaque est placée dans un bain d'acide qui « mord » les zones mises à découvert par le dessin, laissant les autres parties intactes. Elle est ensuite encrée en creux, puis mise sous presse de façon à en tirer plusieurs épreuves sur papier.
Parmi les différentes techniques de l'estampe, l'eau-forte est le moyen d'expression favori des peintres, puisqu'elle permet d'obtenir des effets proches de ceux de la plume et accorde une liberté d'exécution semblable à celle du dessin. L'eau-forte est connue dès la fin du 15e siècle, mais les innovations de Rembrandt lui donnent un essor remarquable.
Les œuvres sélectionnées pour l'exposition de Québec offrent un panorama qui rend manifeste la virtuosité exceptionnelle de Rembrandt comme graveur dans toutes ses dimensions : humaine, esthétique et technique. L'exposition comprend d'ailleurs les plus grands chefs-d'œuvre de l'artiste ainsi que plusieurs autres pièces de très haute qualité.
Parmi ces gravures incontournables : Le Christ bénissant les enfants et guérissant les malades (vers 1648), une des estampes les plus célèbres de tous les temps, prouve la grande maîtrise de Rembrandt. L'œuvre est d'une grande virtuosité : les traits extrêmement variés et les subtils effets de lumière en feront un succès immédiat. Cette gravure, qu'on surnomme « La pièce aux cent florins », a atteint un prix inégalé sur le marché de l'art du vivant de l'artiste. Il faut rappeler qu'à cette époque, pour 100 florins (la monnaie de l'époque aux Pays-Bas), il était possible de se procurer un tableau à l'huile de l'artiste, alors que les estampes valaient en général quelques sous!
Les Trois Croix (1653) figure parmi les gravures les plus expérimentales et les plus surprenantes de Rembrandt. Cette estampe n'a pas été réalisée à l'eau-forte, mais plutôt incisée directement à la pointe sèche dans la plaque de cuivre. La lumière exceptionnelle fait émerger les silhouettes de l'obscurité profonde, un effet extrêmement difficile à obtenir. L'œuvre est structurée par de puissants contrastes d'ombre et de lumière qui contribuent à créer une atmosphère inspirée et visionnaire.
Pour sa part, Le Moulin (1641) est remarquable notamment pour la finesse des détails représentés par Rembrandt dans cette œuvre. Dans la manière de représenter ce paysage, ce fils de meunier, qui connaissait fort bien les moulins à vent des Pays-Bas, a réussi à rendre cette gravure particulièrement touchante. L'estampe connaîtra un grand succès, et Rembrandt en lui-même fera plusieurs tirages.
La mère de Rembrandt lui servira de modèle dans plusieurs eaux-fortes dont : Tête de la mère de Rembrandt avec une coiffe en étoffe, regardant vers le bas (1633). Il ne cherchera pas à idéaliser cette mère de 10 enfants, âgée de 65 ans lors de la réalisation de cette œuvre. Dans les faits, Rembrandt n'exécutait pas son portrait, mais plutôt des « tronies », c'est-à-dire des études de tête qui lui permettaient d'explorer la représentation d'expressions et d'émotions diverses.
Parmi les aspects les plus étonnants de la production de Rembrandt, il faut mentionner Trois Études de têtes, dont l'une endormie (1637). Il s'agit bien d'une estampe et non pas d'un dessin. Ces visages de femmes aux expressions variées sont en tous points semblables aux croquis que Rembrandt dessine à la même époque. Il existe plusieurs pièces de ce genre dans la production gravée de l'artiste, et Rembrandt les considérait bel et bien comme des œuvres achevées.
Dans cette autre œuvre surprenante, Adam et Ève (1638), Rembrandt a choisi de montrer Adam et Ève à un certain âge, avec des corps beaucoup moins idéalisés qu'on le voyait généralement dans l'art de son temps. L'artiste veut ainsi montrer les conséquences de leur péché, et l'expulsion du jardin d'Eden telle que la décrit la Genèse. Les gestes et les mimiques des personnages expriment l'hésitation, le jugement et le scepticisme. Rembrandt ajoute ainsi une dimension psychologique au récit de l'Ancien Testament.
Cette scène champêtre et sereine, Saint Jérôme écrivant sous un saule (1648), est l'une des sept représentations que Rembrandt fera de ce personnage entre 1629 et 1654. Comme en témoigne l'intérêt de Rembrandt envers cet intellectuel, saint Jérôme jouissait d'une renommée exceptionnelle en pays protestant.
C'est au début du 18e siècle que l'estampe La Grande Mariée juive (1635) a reçu ce titre. Les spécialistes estiment maintenant que l'œuvre représente Esther, héroïne de l'Ancien Testament. Le modèle en a vraisemblablement été Saskia, la femme de Rembrandt. L'éclairage homogène et l'attention soignée portée au rendu des textures sont fascinants et montrent à quel point l'artiste maîtrisait taille simple et tailles croisées, tout en combinant habilement diverses techniques : eau-forte, pointe sèche et burin.
L'exposition montre aussi quelques œuvres d'autres artistes dont Rembrandt s'est inspiré, ainsi que des travaux de certains de ses élèves et collaborateurs. On peut également voir quelques tirages posthumes des œuvres du maître, et ainsi comparer les estampes originales à des versions plus tardives. L'adepte de gravures n'aura jamais été aussi comblé.
Cette exposition d'envergure permet au MNBAQ de mettre en lumière une sélection d'œuvres de ses collections, car l'art de Rembrandt a été une source d'inspiration pour un grand nombre d'artistes depuis le 17e siècle. Tout au long de l'exposition, le public pourra ainsi apprécier des œuvres de créatrices et de créateurs québécois, qui se sont inspirés de Rembrandt ou de l'art hollandais du Siècle d'or, que ce soit sur le plan de l'iconographie ou du style. Ces œuvres montrent avec éloquence comment les images et les idées ont circulé entre l'Europe et l'Amérique, permettant d'établir un dialogue fécond entre des œuvres de différentes époques, voire jusque dans l'art contemporain. Ces parallèles sont présentés sur des panneaux distincts des murs consacrés aux gravures de Rembrandt.
La quinzaine d'œuvres des collections du MNBAQ qui agrémentent l'exposition sont réalisées par : Martin Bourdeau, Clarence Gagnon, Betty Goodwin, Cornelius Krieghoff, Joseph Légaré, Adrian Melaer, Ernst Neumann, William Notman, Amélie Proulx, Jocelyn Robert, Robert Savoie, Harven van Steenwyck.
Tous ceux et celles qui désireront approfondir leur visite de l'exposition pourront la parcourir avec l'audioguide créé par le MNBAQ. C'est à travers 25 stations que les visiteuses et les visiteurs pourront découvrir tout le génie créatif du maître ainsi que les raisons qui font, qu'encore aujourd'hui, l'œuvre imprimé de cet artiste fascine toujours autant par sa modernité. Le parcours, offert gratuitement en français et en anglais pour les appareils mobiles, met en lumière les gravures phares rassemblées au MNBAQ, les thèmes explorés durant la prolifique carrière de Rembrandt et ses sources d'inspiration ainsi que la vie personnelle de cet artiste ambitieux et passionné. Un voyage fascinant au cœur de la vie de Rembrandt.
Pour écouter : https://www.mnbaq.org/activite/audioguide-rembrandt-gravures-du-museum-boijmans-van-beuningen-1295
1606
Naissance de Rembrandt Harmenszoon van Rijn à Leyde (Pays-Bas). Il est le neuvième de 10 enfants du meunier Harmen Gerritszoon van Rijn et de Neeltgen Willemsdochter van Zuytbroeck, fille de boulanger. Le nom de famille van Rijn signifie « du Rhin », en référence au fleuve qui borde le moulin familial.
1620
Rembrandt entre à l'Université de Leyde après avoir fréquenté l'École latine de la ville durant quelques années.
1624
Après avoir terminé son apprentissage chez le peintre Jacob van Swanenburg, puis dans l'atelier de Pieter Lastman, peintre d'histoire à Amsterdam, Rembrandt s'établit comme artiste indépendant à Leyde et signe ses premières œuvres.
1628
Rembrandt réalise ses premières gravures datées - deux portraits de sa mère - et ses premiers autoportraits.
1631
Rembrandt s'installe à Amsterdam, ville florissante et cosmopolite, chez le marchand de tableaux Hendrick Uylenburgh.
1632
Rembrandt reçoit sa première commande importante, La Leçon d'anatomie du professeur Tulp (La Haye, Mauritshuis).
1633
Rembrandt commence à signer ses œuvres de son seul prénom, à l'exemple des grands peintres de la Renaissance italienne comme Léonard, Michel-Ange et Raphaël.
1634
Rembrandt épouse Saskia Uylenburgh, riche héritière d'un bourgmestre de Leeuwarden et nièce de son marchand de tableaux. Il est reçu bourgeois d'Amsterdam et membre de la guilde des peintres de la ville. Son atelier accueille de nombreux élèves.
1639
Rembrandt et Saskia achètent à crédit une somptueuse demeure au cœur d'Amsterdam, l'actuelle Rembrandthuis (Musée de la maison de Rembrandt). L'artiste collectionne avidement les œuvres d'art et les curiosités.
1642
Saskia meurt de la tuberculose à l'âge de 30 ans, moins d'un an après la naissance de son fils Titus. Rembrandt termine La Ronde de nuit (Amsterdam, Rijksmuseum).
1648
Rembrandt publie sa gravure la plus célèbre, La Pièce aux cent florins.
1653
Après des années de dépenses extravagantes, l'artiste sollicite des prêts de ses amis pour faire face à ses difficultés financières. Il exécute Les Trois Croix, l'un des sommets de son œuvre gravé.
1654
Naissance de Cornelia, fille de l'artiste et d'une jeune servante, Hendrickje Stoffels. Accusée de concubinage, Hendrickje est traduite devant la cour ecclésiastique.
1656
Faillite de l'artiste et inventaire de ses biens. Son importante collection d'œuvres d'art, qui comprend notamment plusieurs milliers de gravures d'artistes du Nord et de l'Italie, sera liquidée au cours des deux années suivantes.
1658
Rembrandt et sa famille s'installent dans une modeste maison du quartier du Jordaan. Après la faillite de l'artiste, son jeune fils Titus et sa conjointe Hendrickje acquièrent l'exclusivité de la vente de ses œuvres.
1662
Rembrandt peint sa dernière commande importante, Les Syndics des drapiers (Rijksmuseum).
1663
Hendrickje meurt de la peste.
1665
Rembrandt réalise sa dernière estampe, un portrait de Jan Antonides van der Linden.
1667
Le duc florentin Cosme III de Médicis rend visite à Rembrandt et le qualifie de « peintre illustre ».
1668
Mariage de Titus, qui meurt à l'automne de la même année.
1669
Mort de Rembrandt à l'âge de 63 ans. Ses derniers tableaux sont des autoportraits.
Les œuvres de cette exposition proviennent du réputé cabinet d'estampes du Museum Boijmans Van Beuningen de Rotterdam, aux Pays-Bas. Le Museum a vu le jour en 1849. Sa collection est constituée de plus de 150 000 œuvres d'art créées de 1350 à aujourd'hui, et ses ensembles consacrés à la peinture flamande et hollandaise, à l'impressionnisme et au surréalisme, figurent parmi les plus importants d'Europe. Le musée est actuellement fermé pour plusieurs années en raison de travaux de rénovation majeurs. Dans la foulée, l'institution inaugurait en 2021 le premier dépôt d'œuvres d'art au monde où l'ensemble de la collection est accessible au public.
Pour en savoir plus :
https://www.boijmans.nl/en
Cette exposition est rendue possible grâce à un prêt exceptionnel d'œuvres d'art du Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam (Pays-Bas). Elle bénéficie du soutien financier du gouvernement du Québec et de la Ville de Québec dans le cadre de l'Entente de développement culturel. La contribution provient de la Mesure d'aide financière à l'intention des musées d'État pour des expositions internationales majeures.
Le Musée national des beaux-arts du Québec est une société d'État subventionnée par le gouvernement du Québec.
Commissariat
Peter van der Coelen
Conservateur des dessins et des estampes,
Museum Boijmans Van Beuningen
André Gilbert
Commissaire d'expositions, MNBAQ
Gestion
Sandra TATSAKIS
Directrice des expositions itinérantes, Museum Boijmans Van Beuningen
Mandy PRINS
Chargée de projets, Museum Boijmans Van Beuningen
Yasmée Faucher
Cheffe du Service de la muséographie, MNBAQ
Marie-Hélène Audet
Cheffe du Service de la médiation, MNBAQ
Catherine GAUMOND
Cheffe du Service de la restauration, de l'imagerie et de l'innovation numérique, MNBAQ
Isolda GAVIDIA
Registraire et conservatrice de la collection Rencontres, MNBAQ
Audioguide
Andréanne LESAGE, Responsable de la médiation adulte, MNBAQ
Design et graphisme
LA BANDE À PAUL
Rembrandt. Gravures du Museum Boijmans Van Beuningen
Pavillon Pierre Lassonde du MNBAQ
Du 25 avril au 2 septembre 2024
SOURCE Musée national des beaux-arts du Québec
RELATIONS DE PRESSE : Linda Tremblay, Responsable des relations de presse, MNBAQ, 418 262-4681, [email protected] ; Montréal : Rosemonde Gingras, Rosemonde Communications, 514 458-8355, [email protected] ; RENSEIGNEMENTS : 418 643-2150 ou 1 866 220-2150, mnbaq.org
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