Rencontre des partenaires en éducation - L'Alliance sociale souhaite un
consensus clair pour stopper la hausse des droits de scolarité
QUÉBEC, le 5 déc. /CNW Telbec/ - Lors de la Rencontre des partenaires en éducation, qui se tiendra demain à Québec, l'Alliance sociale souhaite un consensus clair quant à la nécessité de préserver l'accessibilité aux études universitaires et de stopper la hausse des droits de scolarité.
La rencontre propose entre autres aux participants de trouver des solutions pour renflouer les coffres des universités québécoises. Le gouvernement libéral évoque depuis le dernier budget la possibilité d'augmenter la contribution étudiante au-delà de son niveau de 2012 (2 168 $ par année). Pour l'Alliance sociale, il est clair que les étudiants collaborent déjà beaucoup. À titre d'exemple, ceux-ci ont triplé leur contribution au réseau universitaire depuis la fin des années 80 et la situation financière des étudiants s'est considérablement détériorée comme le démontre l'étude Sources et modes de financement des étudiants de premier cycle, menée pour le compte de la FEUQ.
Pour l'Alliance sociale, le financement adéquat des universités passe par une fiscalité progressive. En ce sens, il est déplorable que la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, accompagnée par le ministre des Finances, Raymond Bachand, refuse d'entrée de jeu de discuter de l'impôt sur le revenu des particuliers les mieux nantis et des entreprises. L'Alliance sociale fera bloc lors de cette rencontre et lors des consultations prébudgétaires pour revendiquer une fiscalité plus progressive.
Le mythe des prêts et bourses
Selon l'Alliance sociale, les prêts et bourses ne pourront pas combler le manque à gagner créé par une nouvelle hausse des droits de scolarité. En effet, une récente publication du Conseil supérieur de l'éducation (CSE) démontre que les enfants des ménages gagnant moins de 25 000 $ par année sont ceux qui fréquentent le moins l'université, deux fois moins que leurs homologues de ménages gagnant 100 000 $ et plus. Ce sont les enfants provenant de familles qui gagnent entre 25 000 $ et 50 000 $ qui ont le plus à perdre d'une hausse des droits de scolarité. La raison est fort simple : la classe moyenne est exclue du programme de prêts et bourses. Déjà en novembre 2008, le ministère de l'Éducation constatait qu'il manquait 238,9 M$ à ce programme pour qu'il corresponde au réel coût de la vie.
L'Alliance sociale continue de dénoncer le fait que les transferts fédéraux dédiés à l'éducation supérieure n'ont jamais été restaurés depuis la coupe drastique du milieu des années 90. On compte toujours à cet égard un manque à gagner de 800 millions $ pour le Québec seulement. Par ailleurs, en dépit de la création du Programme canadien de bourses aux étudiants (PCBE), les étudiants québécois n'ont toujours pas vu l'ombre d'une bonification de leur aide gouvernementale cette année, bien que le gouvernement du Québec ait reçu 235 M$ en 2009-2010 plutôt que les 205 M$ versés en 2008-2009.
Remettre l'éducation au sommet des priorités du gouvernement
Enfin, l'Alliance sociale souhaite démontrer l'importance de l'éducation postsecondaire pour le Québec. Des progrès hors du commun ont été réalisés au Québec depuis les années 60, mais l'accessibilité aux études demeure fragile et risque de diminuer si on augmente les droits de scolarité.
Une récente étude de la FEUQ démontrait que 45 % des jeunes universitaires sont des étudiants de première génération. Cette statistique passe à 70 % pour les régions. De plus, dans un contexte où 70 % des nouveaux emplois nécessiteront une formation postsecondaire, le gouvernement doit tout mettre en œuvre pour favoriser l'accès aux études universitaires. L'Alliance sociale rappelle que cette idée avait d'ailleurs fait consensus au sommet économique de Lévis en février 2010.
L'Alliance sociale compte faire de ces questions d'accessibilité et de démocratisation l'axe majeur de ses interventions lors de cette rencontre.
Membres de l'Alliance sociale : FTQ, CSN, CSQ, CSD, SFPQ, APTS, SPGQ, FEUQ, FECQ
Renseignements:
Jean Laverdière, FTQ : 514 893-7809 ; Michelle Filteau, CSN : 514 894-1326 ; Marjolaine Perreault, CSQ : 514 235-5082 ; Normand Pépin, CSD : 514 292-9973 ; Éric Lévesque, SFPQ : 418 564-4150 ; Francis Boucher, APTS : 514 609-2906 ; Michel Monette, SPGQ : 418 780-5070 ; Mathieu Le Blanc, FEUQ : 514 609-3380 ; Mathieu Morin, FECQ : 514 554-0576
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