Rencontre urgente réclamée auprès de la ministre de l'Éducation
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Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ)11 mars, 2010, 10:00 ET
Des centaines de témoignages confirment : - le grave manque de ressources professionnelles dans les écoles - l'abandon des milliers d'élèves ayant besoin d'aide
MONTRÉAL, le 11 mars /CNW Telbec/ - La Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ), affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), a dévoilé aujourd'hui en conférence de presse à Montréal un document de 150 pages relatant les témoignages de centaines de professionnels de toutes les régions du Québec qui confirment leur nombre insuffisant dans les écoles, avec pour conséquence que des dizaines de milliers d'élèves ayant des difficultés ne reçoivent pas l'aide et le soutien dont ils ont besoin pour réussir.
La place d'un élève n'est pas sur une liste d'attente
Ce document en dit long sur l'état d'esprit de nombreux professionnels de l'éducation qui sont épuisés et découragés face à leur impuissance. Dans ce contexte, le président de la FPPE-CSQ, M. Jean Falardeau, a envoyé hier une lettre à la ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, Michelle Courchesne, demandant une rencontre "dans les plus brefs délais" afin de faire le point sur la situation.
M. Falardeau profitera alors de l'occasion pour remettre en mains propres à la ministre le document de 150 pages à l'aide duquel sa Fédération a brossé des portraits régionaux des services professionnels dans les écoles du Québec. Ces portraits ont été dévoilés au cours des dernières semaines dans le cadre d'une tournée des régions du Québec effectuée par la FPPE-CSQ sous le thème La place d'un élève n'est pas sur une liste d'attente.
Un gouvernement qui ne fait pas tout ce qu'il peut
Pour M. Falardeau, la gravité de la situation nécessite que la ministre aille beaucoup plus loin que les mesures annoncées le 9 septembre dernier lors du dévoilement de sa stratégie d'action visant la persévérance et la réussite scolaires.
"Avant de conclure, comme l'a fait Mme Courchesne, que l'école ne peut plus, à elle seule, assumer toute la responsabilité de hausser le niveau de persévérance et de réussite scolaires, il faudrait au moins tout d'abord s'assurer que l'école fait effectivement tout ce qu'elle peut pour y arriver. Les centaines de témoignages recueillis auprès de nos membres démontrent clairement que ce n'est pas le cas puisque des milliers d'élèves sont dans l'impossibilité d'avoir accès à l'aide professionnelle dont ils ont besoin. Et quoi qu'en dise Mme Courchesne, la "mobilisation des forces vives du milieu ne remplacera jamais les services spécialisés offerts notamment par un orthophoniste ou un orthopédagogue auprès d'un élève ayant des difficultés, si l'on veut l'aider à réussir", tient à rappeler le président de la FPPE-CSQ.
Les professionnels essentiels pour améliorer la réussite scolaire
M. Falardeau affirme que la ministre de l'Éducation s'illusionne et trompe tout le monde si elle croit que l'on peut améliorer la réussite scolaire de nos élèves, sans augmenter les ressources professionnelles dans nos écoles.
"La communauté entière peut bien se tenir derrière un élève dyslexique et lui dire qu'elle croit en lui et qu'elle est solidaire de ses efforts, comme nous invitait à le faire Mme Courchesne en septembre dernier, mais ce ne sera pas suffisant pour aider cet élève à réussir. Ce n'est pas de slogans creux qu'un tel élève a besoin, mais de l'aide professionnelle d'un orthophoniste et prétendre le contraire c'est succomber à la pensée magique", met en garde M. Falardeau.
Une ministre de l'Éducation qui torpille elle-même ses propres efforts
Dans cet esprit, les témoignages recueillis par la FPPE-CSQ dans le cadre de sa consultation sont sans équivoque : le constat du nombre insuffisant de professionnels et de nombreux élèves ayant des besoins, qui sont laissés à eux-mêmes est le même partout au Québec. D'une région à l'autre, la réalité demeure la même : le nombre des élèves ayant des difficultés est à la hausse pendant que les ressources professionnelles n'augmentent pas.
"En intensifiant notamment l'intégration des élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage (EHDAA) dans les classes régulières, sans augmenter les ressources professionnelles en conséquence, le ministère de l'Éducation a mis en place les conditions idéales pour faire de l'école québécoise une pépinière de futurs décrocheurs. Et plus la ministre Michelle Courchesne tarde à corriger la situation, plus elle contribue à torpiller elle-même ses propres efforts pour améliorer la réussite scolaire au Québec", accuse le président de la FPPE-CSQ.
Une embauche de 1 300 professionnels qui presse
M. Jean Falardeau souhaite donc rencontrer la ministre de l'Éducation le plus rapidement possible afin de la convaincre de corriger le tir.
"Si l'on veut s'assurer que tous les élèves ayant des difficultés puissent avoir accès à l'aide professionnelle dont ils ont besoin pour réussir, il faut procéder à court terme à l'embauche de 1 300 professionnels de l'éducation de plus pour offrir des services directs aux élèves. L'arrivée de ces ressources supplémentaires permettra premièrement de réduire la charge de travail trop élevée des professionnels déjà en poste, dont plusieurs songent à quitter le milieu scolaire. Deuxièmement, elle devrait rendre accessible à tous les élèves qui en ont besoin les services professionnels" explique M. Falardeau.
Vidéo et pétition en ligne
En attendant la rencontre avec la ministre Michelle Courchesne, la FPPE-CSQ a également lancé une courte vidéo visant à sensibiliser l'ensemble de la population sur les graves conséquences pour un jeune qui a des difficultés à l'école de ne pas recevoir l'aide professionnelle dont il a besoin.
Le porte-parole de l'opposition officielle, Pierre Curzi, accepté de déposer la pétition à l'Assemblée nationale à la fin avril. Cette pétition réclame du gouvernement qu'il augmente les services professionnels dans nos écoles. La population est invitée à se rendre sur le site de l'Assemblée nationale afin de signer la pétition en ligne.
Profils
La CSQ représente quelque 170 000 membres, dont près de 100 000 dans le secteur public. Elle est l'organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
La Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) représente 20 syndicats regroupant 6 000 membres répartis dans la quasi-totalité des commissions scolaires du Québec, francophones, anglophones, Crie et Kativik. Elle compte, parmi ses membres, différentes catégories de personnel, dans les secteurs administratif, pédagogique et les services directs aux élèves.
Renseignements: Claude Girard, Agent d'information CSQ, Cell.: (514) 237-4432, [email protected]
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