Renégociations de l'ALÉNA - La CSN sur place pour faire valoir ses propositions
OTTAWA, le 22 sept. 2017 /CNW Telbec/ - Alors que les négociateurs du Canada, des États-Unis et du Mexique se rencontreront pour une 3e ronde à partir de demain dans la capitale fédérale, la CSN tient à faire valoir ses propositions pour que les échanges commerciaux nord-américains servent réellement les intérêts des populations des trois pays. La vice-présidente de la CSN, Caroline Senneville, dirigera la délégation de la CSN, qui participera également à la réunion multinationale de la société civile et au rassemblement sur la Colline parlementaire à 10h30.
« Alors que le gouvernement canadien souhaite que la nouvelle mouture de l'ALÉNA soit « progressiste », nous tenons à insister sur les principaux changements qu'il conviendrait d'apporter pour que l'accord soit réellement bénéfique pour les populations du Québec et du Canada, d'affirmer Caroline Senneville. Nous l'avons dit à plusieurs reprises, le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et État prévu au chapitre 11 doit être aboli. Le Canada, qui fait face à des poursuites valant des milliards, ne peut plus se contenter de simples réformes ».
Pour des emplois décents
Pour la CSN, le nouveau chapitre sur le travail doit aller beaucoup plus loin que tout ce qui a été négocié jusqu'à ce jour. « Nous voyons d'un très bon œil l'inclusion de mesures qui interdiraient les législations de type Right-to-Work aux États-Unis. Pour inverser la tendance qui amène une dégradation des conditions de travail, il faut aussi s'assurer que des mesures contraignantes garantissent le respect des droits fondamentaux du travail », a poursuivi la vice-présidente de la CSN. Rappelons que les organisations de la société civile de l'Amérique du Nord avaient proposé en mai dernier d'augmenter les salaires dans les trois pays et de mettre en place des mécanismes permettant l'accès à l'emploi décent et à la négociation collective transnationale.
Parallèlement, afin de maintenir nos emplois dans le secteur agricole et notre souveraineté alimentaire, le Canada doit continuer à protéger le système de gestion de l'offre. Pour continuer à protéger nos populations et assurer notre développement, le Canada doit maintenir l'exclusion des services publics de santé et d'éducation dans cette négociation ainsi que les marchés publics des provinces et municipalités. À l'heure où les technologies numériques transforment la manière de créer, de produire et de diffuser les livres, la musique, les films et les séries télévisées, le Canada doit plus que jamais travailler au maintien de l'exclusion culturelle dans l'ALENA.
« Des conflits comme celui du bois d'œuvre ont démontré à quel point les relations avec les États-Unis sont souvent asymétriques. Alors qu'on craint des baisses de taxes pour les entreprises aux États-Unis qui désavantageraient celles situées de notre côté de la frontière, il faut à tout prix éviter de signer un accord qui aurait un impact négatif sur l'emploi, ce qui pénaliserait encore davantage les populations », a soutenu Caroline Senneville
« En 2017, nous savons que la croissance des inégalités et la crise des changements climatiques exigent des changements importants dans nos politiques et nos pratiques. Les exportations sont importantes pour une économie comme celle du Québec, mais on ne peut plus ignorer ces impératifs dans le cadre des négociations commerciales », de souligner Caroline Senneville. D'où l'importance d'exclure les services publics des négociations de l'ALÉNA.
SOURCE CSN
Louis-Serge Houle, directeur du Service des communications de la CSN, 514 792-0795, [email protected], twitter.com/LSHoule
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