MONTRÉAL, le 21 août 2023 /CNW/ - À l'aube de la rentrée, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et ses fédérations du réseau scolaire rappellent que les enjeux qui affectent le réseau d'éducation et qui se répercutent sur les services offerts sont indissociables des négociations du secteur public qui sont en cours.
« Chaque année, la rentrée scolaire est synonyme d'excitation et d'entrain, chez les élèves comme chez le personnel. Maintenant, une fois l'effervescence un peu évanouie, les enjeux de fond, eux, demeurent. Là-dessus, pas de renouveau. Et pourtant… On aimerait bien réinventer la roue, mais le fait est que cette année scolaire s'ouvre à nouveau dans un contexte de pénurie de personnel, dans l'ensemble des catégories d'emploi du réseau. N'en déplaise au gouvernement, qui souhaiterait bien avoir une formule gagnante, magique et simple, les enjeux de pénurie et d'attraction ont un dénominateur commun : les conditions de travail », de faire valoir le président de la CSQ, Éric Gingras.
Réunies dans le cadre d'une conférence de presse conjointe, les présidences de la CSQ, Éric Gingras, de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ), Josée Scalabrini, de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), Éric Pronovost, et de la Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ), Jacques Landry, insistent sur le fait qu'il est impossible de dissocier les défis du réseau scolaire des négociations pour améliorer les conditions de travail du personnel qui y œuvre.
« À pareille date l'an dernier, on disait que les appels à tous pour renflouer le personnel de nos écoles et de nos centres finissent par avoir un impact sur le moral du personnel - enseignant, de soutien scolaire et professionnel -, s'ils ne sont pas assortis de mesures structurantes pour véritablement valoriser le travail, les compétences et le professionnalisme du personnel du réseau scolaire et pour rendre tous les postes de travail du réseau plus attrayants et plus compétitifs. C'est exactement ce qui s'est passé tout au long de la dernière année, et pas une semaine ne s'est passée sans que le sujet, sous un angle ou un autre, ne se retrouve dans l'actualité. Aujourd'hui, plus personne ne doute du fait que les conditions de travail du personnel du réseau sont le point de départ pour briser le cycle infernal de la pénurie. Pour nous, c'est clair : LA priorité en éducation cet automne pour amener du changement et des impacts concrets dans les milieux, dans le quotidien du personnel et dans les services offerts, c'est la négociation », explique Éric Gingras.
Autre élément qui apparaît certain pour la Centrale : le projet de loi no 23, déposé par le ministre de l'Éducation en mai dernier, ne répond pas aux priorités du réseau de l'éducation et n'apporte pas de solutions aux défis auxquels fait face le réseau scolaire et qui demandent pourtant une réponse urgente. En accordant beaucoup plus de pouvoir au ministre de l'Éducation, il ne favorisera pas non plus l'engagement des acteurs du réseau. Pourquoi ce projet de loi? C'est la question que nous nous posons tous! Il a été déposé à un moment où personne ne l'attendait et, surtout, sans aucune consultation préalable. Pour la CSQ, c'est un mauvais message à envoyer au réseau.
« Et pourtant, nous sommes bien placés pour savoir qu'il faut plus qu'un ministre pour assurer la réussite éducative! À la CSQ, nous représentons du personnel dans toutes les catégories d'emploi, dans tout le réseau, partout au Québec, ce qui nous donne une vue d'ensemble des différents enjeux. Le réseau scolaire est un écosystème au sein duquel chaque catégorie de personnel constitue un maillon interdépendant des autres. C'est ça, la force du réseau. Il serait peut-être temps, justement, de l'utiliser et de la valoriser plutôt que de chercher à faire des gains politiques et de relations publiques. Pour ce début d'année scolaire, on se souhaite que les négociations aux différentes tables soient alimentées en ce sens. »
« La priorité n'est certainement pas un autre brassage des structures scolaires ou d'attaquer l'autonomie professionnelle du personnel enseignant en choisissant à sa place ses activités de formation continue. Le ministre a formulé, en commission parlementaire, le souhait de "servir à quelque chose". Je l'invite à laisser sa marque sur la profession - rien de moins! - en nous redonnant les moyens d'enseigner. On n'y arrive plus en raison de la lourdeur et de la complexité de la tâche et on ne s'en sortira pas sans revoir la composition de la classe. Si le ministre veut changer les choses pour le mieux, il doit écouter les enseignantes et les enseignants. » - Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ
« Le problème de la pénurie de personnel représente un enjeu majeur pour les membres de la FPSS-CSQ. Nous réclamons des mesures bien précises pour améliorer l'attraction et la rétention du personnel. Cela passe par des emplois de qualité avec des postes à temps complet, la fin des horaires brisés, la valorisation de tous les emplois de soutien scolaire et la conciliation famille-travail. Il faut des gestes concrets pour régler ces problèmes. La grande précarité des postes de soutien, en plein contexte de pénurie, est une aberration. Cesser de travailler en situation d'urgence, agir en amont et prévenir les problèmes plutôt que de les subir; c'est ce à quoi aspire le personnel. » - Éric Pronovost, président de la FPSS-CSQ
« Il est déplorable et accablant de constater que les élèves en difficulté ne reçoivent pas les services auxquels ils ont pourtant droit selon la loi. Pourtant, force est de constater que la pénurie de professionnelles et de professionnels n'a jamais été aussi flagrante. Elle est présente dans tous les centres de services scolaires. Le gouvernement doit envoyer un signal d'espoir au réseau et prouver que l'éducation est toujours une priorité au Québec. On doit profiter de la négociation en cours pour améliorer significativement les conditions du personnel. Un coup de barre doit être donné afin d'attirer et de retenir des professionnels auprès des élèves, si l'on souhaite voir enfin une éclaircie se profiler à l'horizon. » - Jacques Landry, président de la FPPE-CSQ
Rappelons également que la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ) et l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) forment le Front commun afin de négocier d'une seule voix avec le gouvernement. Ensemble, ils représentent plus de 420 000 travailleuses et travailleurs.
La CSQ représente près de 215 000 membres, dont environ 125 000 font partie du personnel de l'éducation. La CSQ compte 11 fédérations qui regroupent quelque 240 syndicats affiliés; s'ajoute également l'AREQ, l'association qui représente les retraitées et retraités de la CSQ. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services éducatifs à la petite enfance, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
Twitter : CSQ_Centrale
SOURCE CSQ
Maude Messier, Attachée de presse de la CSQ, Cellulaire : 514 213-0770, Courriel : [email protected]
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