Réponse du président et chef de la direction de Loto-Québec au maire du Plateau-Mont-Royal
MONTRÉAL, le 22 déc. /CNW Telbec/ - M. Alain Cousineau, président et chef de la direction de Loto-Québec répond à la lettre que lui a transmise hier le maire du Plateau-Mont-Royal, M. Luc Ferrandez, au sujet du nombre d'appareils de loterie vidéo dans l'arrondissement.
Le texte de la lettre est reproduit ci-dessous :
Montréal, le 22 décembre 2010
Monsieur Luc Ferrandez
Maire de l'arrondissement Plateau-Mont-Royal, Ville de Montréal
Monsieur,
J'ai bien reçu votre missive du 21 décembre courant dans laquelle vous évoquez votre « très grande consternation » face à une éventuelle levée du moratoire sur les licences de loterie vidéo. Dans un premier temps, je m'étonne en fait que nul dans votre entourage ne vous ait informé de l'état de la situation dans votre arrondissement, voire même à l'échelle du Québec.
Pour votre gouverne, sachez que Loto-Québec a entrepris en 2003 une vaste reconfiguration (1) de son réseau d'appareils de loterie vidéo à travers le Québec. En effet, conscients de notre responsabilité et de notre mandat, c'est sans attendre l'avis de quiconque - que ce soit la DSP ou quelque autre groupe militant - que nous avons mis de l'avant cette initiative.
Tel que stipulé dans notre Plan de développement, cette stratégie s'appuyait justement sur les recommandations de différentes équipes de chercheurs, notamment celles formulées par le Centre québécois d'excellence pour la prévention et le traitement du jeu. Elle visait entre autres à favoriser une répartition équilibrée des ALV entre les régions et selon les zones des villes en tenant compte des conditions socioéconomiques.
Je vous rappelle que la sélection des sites dont on a repris les ALV s'est faite selon des critères rigoureux. Ainsi, ont été retirés tous les appareils dans les sites comptant de 1 à 4 ALV dans deux catégories de zones ciblées :
- les secteurs où le revenu moyen des ménages est inférieur à 50 000 $ et où le ratio d'ALV est supérieur à deux par 1 000 habitants;
- les quatre municipalités les plus populeuses que sont Montréal, Québec, Longueuil et Laval.
De plus, tous les ALV localisés dans des sites qui ont été fermés par attrition naturelle au cours des dernières années n'ont pas été replacés, incluant ceux qui étaient à l'hippodrome de Montréal.
Cette reconfiguration du réseau d'ALV - qui a été complétée au 31 mars 2009 - a atteint des résultats qui ont dépassé l'objectif initial de réduction d'au moins 31 % du nombre de sites, atteignant en effet 36 % à l'échelle du Québec (2).
Un simple appel chez nous vous aurait permis d'apprendre que dans le secteur du Plateau Mont-Royal, ce sont 20 établissements de moins qui offrent ce type de divertissement à leur clientèle. En effet, au 31 mars 2003, 60 licences réparties dans 55 établissements du Plateau abritaient 248 ALV. Depuis mars 2009, on ne compte plus que 38 licences réparties dans 35 établissements pour 190 ALV. C'est une réduction de l'accessibilité à l'offre de jeu de 36 % là également. Si vous aviez consulté la documentation disponible - que ce soit sur notre site Internet ou à la Bibliothèque nationale - je ne doute pas que vous vous seriez réjoui de ces résultats, plutôt que d'alarmer votre milieu.
Lors de la publication récente de notre Plan stratégique 2010-2013, nous avons annoncé qu'au cours des prochaines années, Loto-Québec désire maintenir le parc d'ALV au niveau actuel (2). C'est-à-dire que nous croyons avoir atteint un équilibre qui assure une couverture géographique adéquate et suffisamment importante du territoire québécois afin d'enrayer la prolifération de réseaux et d'appareils illégaux. Loto-Québec ne souhaite pas voir cet équilibre précarisé.
Pour ce faire, à partir d'un certain nombre de modalités, dont le remplacement du moratoire par un « plafond » du nombre d'ALV répartis dans le réseau, il est envisagé de mettre de l'avant une concentration d'appareils en facilitant le regroupement dans les établissements actuels ou nouveaux. L'expérience démontrant en effet que les établissements qui regroupent plusieurs ALV sont plus dynamiques, offrent à la fois un meilleur service à leur clientèle et favorisent un plus grand engagement envers l'approche de jeu responsable. Le « plafond » ainsi établi vise donc à réduire encore davantage l'accessibilité aux ALV et à en poursuivre la concentration.
Nous avons déjà dit publiquement qu'une autre méthode d'attribution des appareils tenant compte de critères objectifs et rigoureux est en voie d'être élaborée. Il va de soi que ces critères s'inspireront des principes retenus lors du récent plan de reconfiguration dont - entre autres - l'indice de pauvreté.
Dans ce contexte, il était déjà acquis que nous n'installerions pas de nouveaux ALV sur le territoire du Plateau Mont-Royal.
À la lumière de toutes ces informations, monsieur Ferrandez, je vous saurais gré, de bien vouloir rassurer vos collègues élus et partenaires du milieu en leur faisant part de notre position. Pour ma part, puisque vous avez choisi d'aller sur la place publique, cette lettre sera également transmise aux médias.
Si vous aviez quelque question, n'hésitez pas à me contacter. Il me fera plaisir de vous répondre. Je vous prie de croire, Monsieur le maire, à l'expression de mes sentiments les meilleurs.
Alain Cousineau
Président et chef de la direction
Loto-Québec
1: Plan de développement 2004-2007 de Loto-Québec, Assurer l'équilibre entre mission économique et responsabilité sociale, pages 23 et 24.
2: Plan stratégique 2010-2013 de Loto-Québec, Assurer pleinement nos responsabilités au bénéfice de la population du Québec, page 18
Marie-Claude Rivet
Directrice adjointe
Direction corporative des relations de presse
(514) 499-5151
[email protected]
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