Requêtes des directeurs régionaux de santé publique: Loto-Québec soulève des
questions
MONTRÉAL, le 18 févr. /CNW Telbec/ - Alors que les directeurs de santé publique des 18 régions du Québec s'apprêtent à rencontrer les médias aujourd'hui au sujet de l'autorisation accordée récemment à Loto-Québec pour baliser le jeu en ligne, la société d'État souhaite mettre certains points en lumière et soulève quelques questions.
Ainsi, dans un avis(1) publié la semaine dernière par l'Institut national de santé publique, sur lequel s'appuient globalement les divers porte-parole des directions régionales de santé publique (DRSP), les conclusions qui ont été faites de l'étude(2) effectuée par le Docteur Mark Griffiths - professeur à la Nottingham Trent University - ne sont même pas appuyées par l'auteur de la recherche. En effet, le Dr Griffiths reconnaît que les 2 500 participants à cette étude ne sont pas un reflet de l'ensemble de la clientèle de Svenska Spel et donc, que nul ne peut utiliser les résultats de son étude pour tirer des conclusions ni sur le pourcentage de joueurs qui ne jouent que sur Svenska Spel, ni sur le pourcentage de nouveaux joueurs. Il est donc inexact de prétendre - comme le fait l'avis de l'INSP - que 52 % des joueurs du site suédois Svenska Spel qui ne jouent que sur ce site sont de nouveaux joueurs.
Par ailleurs, dans un autre registre, le Dr Griffiths est d'avis qu'il n'y a pas nécessairement de lien linéaire entre l'accessibilité, l'augmentation du nombre de joueurs et l'augmentation du nombre de joueurs pathologiques. Il faut tenir compte de l'encadrement des mesures de responsabilité sociale qui sont prises lors de l'introduction du jeu. À cet égard, on peut citer l'expérience de l'Afrique du Sud qui a connu une expansion de l'offre de jeu sans que les taux de prévalence n'augmentent et ce, en raison des mesures de jeu responsable qui avaient été mises en place. À souligner également, le taux de prévalence en Suède est resté stable, avant et après le lancement du poker en ligne, à quelque 0,6%.
Parlant de la Suède, Loto-Québec souligne que dans le cadre des travaux d'une commission créée par le gouvernement suédois en 2008, une étude(3) a été menée auprès de 2 000 joueurs de poker (sans égard aux sites Internet sur lesquels ils jouaient, ceux-ci ayant été déterminés dans le cadre de l'étude). Les résultats de cette étude ont démontré que le pourcentage de joueurs pathologiques qui jouent sur les "autres sites" est près de quatre fois plus élevé comparativement à ceux qui jouent sur le site de la société d'État suédoise (3 % vs 11 %) et près de trois fois plus élevé que ceux qui jouent à la fois sur le site de Svenska Spel et un site illégal (3 % vs 9 %). On peut s'étonner que ces données n'aient pas été citées par les porte-parole des DRSP sur les diverses tribunes médiatiques auxquelles ils ont participé dernièrement. Il appert que les directeurs de santé publique s'appuient en fait sur une analyse sélective de la littérature disponible.
Loto-Québec regrette le ton qu'empruntent trop souvent les DRSP alors que leurs scénarios alarmistes finissent par ne pas se concrétiser, citant en exemple l'avis émis par les DRSP avant l'implantation des salons de jeux en 2007.
Quoi que disent les DRSP, il faut rappeler que les Québécois ont actuellement accès à plus de 2 000 sites de jeu en ligne illégaux, non réglementés et dont l'intégrité est souvent douteuse; il s'agit pour Loto-Québec de canaliser cette offre de jeu dans un circuit contrôlé, dans un environnement sécuritaire dont l'intégrité sera irréprochable.
Loto-Québec mettra à profit son expertise reconnue internationalement en matière de jeu responsable et, instaurera plusieurs mesures de contrôle et de prévention, particulièrement en ce qui a trait à la vérification de l'âge des joueurs, à l'établissement d'une limite de dépôt hebdomadaire, de même que la possibilité pour les joueurs de s'auto-exclure.
Incidemment, avant sa mise en ligne, le site de Loto-Québec sera soumis à une expertise internationale en jeu responsable. Par ailleurs, le gouvernement du Québec a annoncé la formation d'un comité de suivi, en conférence de presse le 3 février; ce comité aura justement pour mandat de suivre l'évolution du nombre de joueurs et leur comportement.
------------------------------------------------------------------------- (1) Enjeux de santé publique reliés à l'étatisation des jeux d'argent sur Internet, avis de l'Institut National de Santé publique. 2010 (2) Jeux de casino sur internet : analyse d'une évaluation de la responsabilité sociale, Mark Griffiths, International Gaming Research Unit, Nottingham Trent University, Division de psychologie (3) Svenska Spel's Internet Poker, an evaluation, Report by the Internet Poker Committee, Public Government Report, SOU 2008:36
Renseignements: Marie-Claude Rivet, Direction corporative des relations de presse, (514) 499-5079
Partager cet article