Réseau électrique métropolitain : Ralentir pour aller plus loin
MONTRÉAL, le 29 sept. 2016 /CNW Telbec/ - Il faut se donner le temps de bien faire les choses ! C'est en substance ce que l'Ordre des architectes du Québec (OAQ) est venu livrer comme message sur le Réseau électrique métropolitain (REM) devant le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) cet après-midi, alors qu'il présentait son mémoire.
Après avoir salué la volonté gouvernementale d'investir dans les transports en commun au moyen d'un projet structurant à l'échelle métropolitaine, l'Ordre a rappelé que les investissements importants ne doivent jamais faire perdre de vue la qualité de vie des citoyens et la qualité du cadre bâti. L'urgence ne saurait être évoquée pour oublier nos objectifs en matière de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre (GES), d'étalement urbain ou de préservation des terres agricoles, des milieux humides et des boisés.
Malgré les améliorations du projet proposées par le promoteur (CDPQ Infra), l'OAQ a fait des recommandations concrètes pour le bonifier, dont les deux suivantes :
- CDPQ Infra devrait se doter d'un comité pluridisciplinaire d'experts pour veiller à la qualité architecturale, urbanistique et paysagère aux abords du projet;
- L'échéancier devrait être revu afin que CDPQ Infra se donne le temps de réfléchir avec les communautés, de bien concevoir et de mieux construire, sans non plus retarder indéfiniment le REM.
L'OAQ regrette notamment que ce projet n'ait pas fait l'objet d'un débat public en amont et d'une réflexion globale sur l'aménagement du territoire, incluant le besoin de transport en commun afin que les nouvelles infrastructures viennent compléter intelligemment l'existant. À cet égard, l'intérêt du lien entre la Rive-Sud et le centre de Montréal via le pont Champlain est indéniable, mais les autres tronçons annoncés suscitent des questionnements.
Ceux-ci s'ajoutent aux craintes d'un aménagement en « saute-mouton », qui serait en contradiction avec les planifications antérieures, et ce, d'autant plus que le REM semble peu susceptible de réduire l'utilisation de la voiture individuelle et les émissions de GES. L'installation prévue d'une gare en zone agricole envoie quant à elle un mauvais message, selon l'OAQ. Ajoutons que l'ensemble des coûts du projet n'est pas connu, en particulier ce qu'il en coûtera aux municipalités pour réaménager les espaces publics et les terrains le long du tracé.
Par contre, les objectifs de mettre en place un mécanisme de captation de la valeur foncière et de construire de nouveaux quartiers sur le principe du Transit-Oriented Development sont bien accueillis. L'OAQ a réitéré à cette occasion son appui à une densification conviviale du territoire, bien pensée et articulée autour du transport collectif. La qualité du cadre bâti des Québécoises et des Québécois en dépend.
À propos de l'Ordre des architectes du Québec
L'Ordre des architectes du Québec est un ordre professionnel qui a pour mission d'assurer la protection du public. À cette fin, il contrôle l'accès à la profession d'architecte et en régit l'exercice au Québec. Dans le cadre de son mandat, l'Ordre s'intéresse à toute question qui est d'intérêt pour la profession ou de nature à influer sur la qualité de l'architecture et du cadre bâti. L'OAQ compte à ce jour 3795 membres et 1022 stagiaires en architecture.
SOURCE Ordre des architectes du Québec (OAQ)
et demandes d'entrevue : Pierre Frisko, directeur des communications et des affaires publiques, 514-937-6168, p. 223, 438-275-9385, [email protected]
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