Respect des droits en santé mentale - Pierre-Hugues Boisvenu récipendaire du prix Citron
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ASSOCIATION DES GROUPES D'INTERVENTION EN DEFENSE DES DROITS EN SANTE MENTALE DU QUEBEC29 mai, 2013, 21:15 ET
MONTRÉAL, le 29 mai 2013 /CNW Telbec/ - Pour ses interventions répétées portant atteinte aux droits fondamentaux des personnes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale, le sénateur Pierre-Hugues Boisvenu a reçu un prix Citron.
Ce prix a été remis par l'Association des groupes d'intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ). C'est depuis 1996 l'AGIDD-SMQ organise le vote populaire pour déterminer un prix Orange et un prix Citron.
Cet événement annuel vise à mobiliser autour de la question du respect des droits. C'est une façon concrète et originale de démystifier «la folie» tout en permettant aux personnes les plus concernées de s'approprier un droit de regard sur une société qui trop souvent les marginalise.
M. Boisvenu milite, notamment, pour faciliter la tâche des familles et autorités policières qui veulent forcer les personnes ayant un diagnostic psychiatrique à recevoir des traitements. Pourtant, un moyen légal existe pour contraindre une personne à prendre une médication ou à être hébergée. Très souvent, les personnes font face à cette procédure juridique sans être informée, sans se faire entendre devant le juge qui décidera de leur sort, ni même sans être représentée par avocat. Si la personne contrevient à cette ordonnance, la police a tous les pouvoirs pour la forcer à obtempérer, puisqu'un jugement a été émis en ce sens. Il est à noter que le recours à ce type de jugement est de plus en plus utilisé.
Les droits fondamentaux bafoués par cette pratique sont le droit à la liberté, à l'inviolabilité de la personne et de son intégrité (Charte québécoise des droits et libertés de la personne). Elle contrevient aussi au droit au consentement aux soins (Loi sur les services de santé et les services sociaux) ainsi qu'au droit à la représentation par avocat et au droit d'être entendu au tribunal (Code civil du Québec).
Les interventions de Pierre-Hugues Boisvenu faites à la suite d'une tragédie laissaient entendre que le gouvernement du Québec est responsable en partie du drame de Saint-Romain, en raison de l'important effort de désinstitutionnalisation qui a été réalisé par l'État québécois. Dans ce contexte, il exhortait le gouvernement du Québec à mettre en place les ressources pour que les personnes prennent leur médication.
Le sénateur a ainsi expliqué : «Souvent, les familles n'ont pas de ressources pour faire prendre les médicaments à ces gens»; «Dans ce contexte, ces gens ne prennent pas leurs médicaments, consomment boisson, drogue et deviennent des bombes ambulantes». (Le Soleil, 14 février 2012)
Ces propos renforcent le grand préjugé qu'une personne qui vit un problème de santé mentale est violente et dangereuse, en plus de conforter le mythe de la pilule miracle. Or, non seulement la médication ne règle pas tout, mais elle est à l'origine de multiples effets indésirables. La réalité des personnes qui consomment des psychotropes est hautement plus complexe.
Par ailleurs, ce n'est pas la désinstitutionnalisation qui pose problème, mais bien le fait que les ressources financières promises à l'époque n'ont pas été investies dans la communauté. Résultat : un manque patent de services diversifiés et adéquats pour les personnes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale mais aussi pour leurs familles et proches.
«Il faut cesser de promulguer des lois plus contraignantes pour les personnes vivant un problème de santé mentale. Il faut également cesser d'opposer les droits des familles à ceux des personnes ayant reçu un diagnostic psychiatrique! Tous ensemble, c'est la promotion d'une société qui agit sur les déterminants sociaux de la santé que nous devons faire», explique Doris Provencher, directrice générale de l'AGIDD-SMQ.
Les autres nominés au prix Citron 2013 étaient le CHSLD Le Trèfle d'Or de La Prairie suite au décès d'une résidente placée sous contention ainsi que l'organisme Le Maillon pour une pétition contrevenant au respect des droits fondamentaux des citoyens vivant un problème de santé mentale.
La remise de prix a eu lieu le 29 mai 2013 dans le cadre d'un 5 à 7 au Centre Saint-Pierre à Montréal.
Fondée en 1990, l'AGIDD-SMQ est administrée majoritairement par des personnes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale.
SOURCE : ASSOCIATION DES GROUPES D'INTERVENTION EN DEFENSE DES DROITS EN SANTE MENTALE DU QUEBEC
Doris Provencher, directrice générale AGIDD-SMQ, cellulaire : 514 770-2728
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