Résultats de sondages sur les pénuries de main-d'œuvre qualifiée menés
en 2008 et 2010 - Les entreprises subissent durement les effets des pénuries
de main-d'œuvre et le déclin démographique devrait aggraver cette
situation
MONTRÉAL, le 4 nov. /CNW Telbec/ - Dans le cadre du bilan de sa tournée des rendez-vous sur les pénuries de main-d'œuvre qualifiée, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) a commandé un second sondage depuis celui de 2008, afin de voir l'évolution de la perspective des entreprises sur le phénomène.
Plus de 300 répondants, soit des responsables des ressources humaines ou des cadres supérieurs d'entreprises de 10 employés et plus, ont été sondés par la firme de sondages Baromètre, du 8 au 15 septembre 2010. Étant donné que le même type d'échantillon et le même questionnaire ont été employés lors d'un exercice identique il y a deux ans, les données recueillies illustrent très bien que les échantillons 2008 et 2010 sont statistiquement comparables.
Des constats alarmants
Si moins d'entreprises affirment avoir des problèmes de main-d'œuvre actuellement, soit 67%, alors qu'elles étaient 84% en 2008, il y a là un sérieux problème. La démographie ne s'est pas améliorée ces deux dernières années et il faut donc se méfier des illusions. « La crise économique dont nous sortons tranquillement a peut-être atténué l'impression que nos entreprises sont en pénuries de main-d'œuvre et ainsi dopé la réalité, mais en somme, cela ne devrait pas occulter l'enjeu de la main-d'œuvre qui est d'ordre structurel », affirme Françoise Bertrand, présidente-directrice générale de la FCCQ.
Ce constat se précise quand on relève que ce sont 38% des entreprises en 2010 qui indiquent subir les effets négatifs des pénuries de main-d'œuvre sur leur chiffre d'affaires. « A priori, ça peut sembler acceptable quand il est question d'augmentation des coûts de production, des relations avec les clients ou des projets d'expansion, mais c'est franchement inquiétant quand on constate que ça signifie aussi la perte de contrats ou la limitation dans les soumissions que les entreprises acceptent de faire », renchérit madame Bertrand.
De plus, la pénurie de travailleurs hautement spécialisés frappe très dur hors des grands centres, car ce sont 38% des entreprises qui disent vivre ce problème alors qu'à Montréal c'est 14% et 19% à Québec.
Par ailleurs, les données recueillies indiquent que de tous les secteurs d'activités, ce sont les entreprises manufacturières qui souffrent le plus d'un manque de travailleurs spécialisés, et ce, surtout en région. Or, ce sont ce type de travailleurs qui permettent aux entreprises manufacturières de demeurer compétitives et productives face à la concurrence. «Ainsi, l'adéquation est simple à faire pour prouver que c'est l'ensemble de l'économie québécoise qui souffre des pénuries de main-d'œuvre si nos entreprises perdent du terrain face aux autres marchés », souligne Anne-Marie Hubert, présidente du comité éducation de la FCCQ.
Un timide changement de cap
Enfin, il faut souligner que la crise économique a aussi amené l'apparition de certains comportements chez les employeurs face aux pénuries de main-d'œuvre. En effet, des mesures comme la création de partenariats avec les institutions publiques ou privées d'enseignement sont passées de 50% en 2008, à 61% en 2010, de même que l'augmentation des budgets de formation est passée de 64% à 72% de 2008 à 2010. Cela est encore trop faible, mais c'est de bon augure lorsque les entreprises elles-mêmes reconnaissent que le problème de pénurie de main-d'œuvre ne se résorbera pas de lui-même.
En conclusion, les entreprises semblent vivre dans une optique trimestrielle alors qu'elles devraient faire preuve d'une plus grande vigilance. La récession est peut-être derrière nous, mais ce problème conjoncturel n'a certainement pas fait disparaître le problème structurel des pénuries de main-d'œuvre auxquels nous faisons face. D'où la pertinence des axes d'intervention des pistes évoquées telles que l'accroissement de la productivité, la formation continue, le prolongement de la vie active, la rétention des nouveaux travailleurs et un meilleur accueil de l'immigration.
À propos de la FCCQ
Grâce à son vaste réseau de 154 chambres de commerce, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) représente plus de 40 000 entreprises et 100 000 gens d'affaires exerçant leurs activités dans tous les secteurs de l'économie et sur l'ensemble du territoire québécois. La FCCQ est l'ardent défenseur des intérêts de ses membres au chapitre des politiques publiques, favorisant ainsi un environnement d'affaires innovant et concurrentiel.
Renseignements:
Marc Poisson
Fédération des chambres de commerce du Québec
Tél. : 514-844-9571, poste 3242
Cellulaire : 514-616-7691
Pour toute question sur la méthodologie du sondage :
René Pelletier
Les sondages Baromètre
(514) 288-2400
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