Rétablir la prime de rétention des psychologues : une solution pour améliorer l'accessibilité aux soins et aux services en santé mentale
MONTRÉAL, le 24 sept. 2015 /CNW Telbec/ - Dans son rapport annuel publié le 17 septembre dernier, le Protecteur du citoyen s'inquiète du problème d'accessibilité aux soins psychologiques qui « perdure » dans le réseau public et fait en sorte que des personnes avec des besoins pressants sont « maintenues sur des listes d'attente sans autre soutien ».
De l'avis du Protecteur du citoyen, les soins et les services en santé mentale ne semblent pas une priorité pour le gouvernement Couillard. Le rapport demande d'ailleurs explicitement au gouvernement de cesser de reporter à plus tard une « vraie » prise en charge de ces soins et services de santé mentale par le système de santé.
Dans le même sens, la Fédération des professionnèles (FP-CSN) s'explique mal la décision du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) qui a retiré, le 30 mars dernier, une prime aux psychologues qui œuvrent au sein de nos établissements publics. Cette mesure de rétention et d'attraction avait pour objectif d'inciter les psychologues à demeurer dans le réseau public et à y augmenter le nombre d'heures travaillées.
Cette prime avait été mise en place par le MSSS il y a quelques années afin de répondre à un problème bien réel : il y a suffisamment de psychologues au Québec pour améliorer l'accessibilité aux services en psychologie, toutefois, ceux-ci se retrouvent à pratiquer leur profession en plus grand nombre dans le secteur privé, en raison des conditions salariales plus attrayantes. La prime, qui atteignait 9,6 % pour un psychologue à temps plein dans le réseau public jusqu'en mars dernier, ne faisait que réduire en partie l'écart de revenu entre le secteur public et le secteur privé.
La prime limitait ainsi l'hémorragie vers le privé qui compte déjà deux tiers des psychologues du Québec. En retirant la prime, c'est un retour à la case départ! Nous savons déjà que le manque d'accessibilité aux services psychologiques a des conséquences importantes, notamment pour les plus vulnérables, et des répercussions sur certains phénomènes sociaux, comme l'itinérance. L'État ne fait que des économies de bout de chandelle en retirant cette prime.
Or, pour que l'État prenne véritablement en charge les services et les soins en santé mentale, le réseau public doit pouvoir compter sur un nombre suffisant de psychologues. La prime de rétention pour les psychologues est l'une des solutions concrètes pour répondre au problème dénoncé dans le rapport du Protecteur du citoyen. Sans professionnels dans le réseau public, il n'y aura pas d'accès pour tous. Le gouvernement Couillard doit rétablir la prime dès maintenant.
À propos
La Fédération des professionnèles (FP-CSN) compte quelque 8 000 membres qui oeuvrent dans plusieurs secteurs, dont ceux de la santé et services sociaux.
SOURCE Fédération des professionnèles (FP-CSN)
Ariane Pichette Neveu, conseillère aux communications Secteur public,FP-CSN, Cellulaire : 514 207-4376; [email protected]
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