Revenu minimum garanti : une avenue intéressante qui mériterait une analyse gouvernementale approfondie
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Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)25 avr, 2013, 10:30 ET
MONTRÉAL, le 25 avril 2013 /CNW Telbec/ - Le gouvernement gagnerait à mieux analyser les possibilités d'application du revenu minimum garanti au Québec. C'est la conclusion d'une brochure de l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS) rendue publique aujourd'hui qui s'est penchée sur trois expériences d'application du revenu minimum garanti ailleurs dans le monde.
« À gauche comme à droite l'idée de revenu minimum garanti revient ponctuellement. Nous avons voulu en faire une présentation vulgarisée, mais aussi voir quels résultats avaient obtenu ceux et celles qui ont tenté de mettre cette idée en pratique. Les résultats sont très intéressants, tant au niveau des indicateurs de santé, d'éducation que d'intégration au marché du travail. Il ne s'agit pas d'une panacée et il y a bien sûr des effets néfastes à tempérer, mais dans l'ensemble cela nous paraît une piste intéressante à approfondir », constate Eve-Lyne Couturier, auteure de la brochure.
La brochure se penche sur trois cas : le Basic Income Grant (BIG) en Namibie, l'Alaska Permanent Fund Dividend aux États-Unis et le Mincome au Manitoba.
« Dans les trois cas, on peut voir que le supplément de revenu favorise une liberté de choix grâce à l'obtention d'une certaine autonomie. Ainsi, dans le cas du Mincome, les mères de jeunes enfants et les adolescent•e•s ont réduit leur temps de travail pour se consacrer à des tâches non rémunérées mais socialement importantes (soins des enfants, éducation). En Namibie, le taux d'absentéisme scolaire a également grandement diminué. Pour ce qui est de l'Alaska, le supplément de revenu a permis à certaines régions rurales ou semi-rurales de se maintenir en attendant un développement économique ciblé » souligne Eve-Lyne Couturier.
À la demande du Comité consultatif de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale, l'IRIS s'est également penché sur la proposition qu'il avait amenée d'un Régime intégré de soutien au revenu (RISR) qui avait été évalué par le Centre interuniversitaire sur le risque, les politiques économiques et l'emploi (CIRPÉE). L'IRIS souligne d'importantes failles dans cette évaluation.
« Il semble que le CIRPÉE n'ait pas vraiment compris en quoi consistait la proposition de Régime intégré de soutien au revenu. Le gouvernement devrait en faire une analyse plus sérieuse, car elle comporterait de nombreux avantages, surtout si on la compare aux modifications que celui-ci souhaite apporter en ce moment à l'aide sociale. Le RISR permettrait entre autre d'éviter la trappe de la pauvreté, c'est-à-dire que les prestations d'aide sociale sont coupées d'autant pour chaque dollar gagné au-dessus de 200$. Il pourrait ainsi faciliter la transition hors de l'aide sociale », rappelle la chercheure de l'IRIS.
La brochure Revenu minimum garanti : trois études de cas est disponible gratuitement sur : www.iris-recherche.qc.ca.
SOURCE : Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)
Simon Tremblay-Pepin, chercheur et responsable aux communications, 514-814-1522
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