Revenus de retraite : disparité grandissante entre femmes et hommes
MONTRÉAL, le 22 août 2013 /CNW Telbec/ - La Fédération des femmes du Québec (FFQ) et le Conseil d'intervention pour l'accès des femmes au marché du travail (CIAFT) seront entendus aujourd'hui à 19 h dans le cadre des consultations particulières sur le Rapport D'Amours. La FFQ et CIAFT exposeront les conclusions de leur mémoire, Le rapport D'Amours - Plus d'insécurité à la retraite, cosigné avec le Régime de retraite par financement salarial des groupes communautaires et de femmes (RRFS-GCF).
Alors que les femmes continuent d'être plus pauvres à la retraite que les hommes, le mémoire souligne l'absence d'une préoccupation pour le droit à l'égalité des femmes dans les recommandations du comité. En effet, en 2010 les femmes à la retraite vivent avec 59 % du revenu des hommes, un écart qui s'est creusé depuis 2006 (le ratio était de 62 %). « Il est d'autant plus décevant que le comité n'ait pas tenu compte de cette réalité économique inégalitaire alors que le gouvernement du Québec s'était engagé, dans son plan d'action en matière d'analyse différenciée selon les sexes, à prendre en considération les impacts distincts sur les femmes et les hommes dans les propositions concernant la retraite », affirme Alexa Conradi, présidente de la FFQ.
« Quant aux perspectives pour les jeunes femmes, nous constatons qu'à tous les âges, les femmes cotisent environ 15 % de moins au RRQ que les hommes et cumulent davantage d'années sans cotisation en raison de leurs responsabilités familiales. Les écarts sont encore plus importants en ce qui concerne la participation aux régimes complémentaires et l'épargne individuelle », souligne Ruth Rose, économiste et porte-parole du CIAFT. Ces statistiques illustrent bien que les femmes ont vraiment besoin d'un régime public de retraite qui, par le biais des rentes de conjoint survivant et l'exclusion des années passées avec de jeunes enfants, tient partiellement compte de leur situation. C'est pourquoi la FFQ et le CIAFT appuient un renforcement du RRQ parallèlement à une amélioration du Régime de pensions du Canada (RPC) et une amélioration du Supplément de revenu garanti fédéral pour les personnes âgées les plus pauvres. Une telle approche permet d'améliorer les revenus de retraite dès la première année de cotisation et de maintenir les mesures particulières pour les femmes, ce que ne fait pas la rente de longévité telle que proposée par le Comité D'Amours.
« Une véritable amélioration du RRQ/RPC rendrait inutile le système de Régime volontaire épargne-retraite pour une majorité de la population, puisque les trois régimes publics seraient suffisants pour assurer la continuité du revenu à la retraite. Ainsi, un investissement de 100 $ dans le RRQ à l'âge de 25 ans rapporterait 84 % de plus que le même montant placé dans un RVER », d'ajouter Mme Rose. Pour les personnes mieux nanties qui ont besoin d'une épargne complémentaire aux régimes publics, la FFQ et le CIAFT proposent notamment une révision de la législation fiscale régissant les Régimes enregistrés d'épargne retraite (REER) et une nouvelle réglementation pour les institutions financières afin de réduire les frais et d'assurer un accès égal à toute personne et tout employeur désirant y adhérer. Ces mesures permettraient d'obtenir les bienfaits pressentis des RVER sans leurs inconvénients.
La FFQ, le CIAFT et beaucoup de groupes qui en sont membres participent au Régime de retraite par financement salarial des groupes communautaires et des femmes (RRFS-GCF). Sur les 4000 particpant-es à ce régime, 89 % sont des femmes. La FFQ et le CIAFT considèrent que les régimes à financement salarial, qui sont des régimes à prestations déterminées, offrent une formule intéressante pour des employeurs qui veulent pouvoir contrôler les montants qu'ils contribuent aux régimes de retraite des personnes à leur emploi tout en rendant accessible une pension garantie à celles-ci.
« Nous sommes convaincues que seule une amélioration significative des régimes publics permettra d'assurer une meilleure sécurité financière au plus grand nombre dans le respect de l'équité intergénérationnelle et de la situation économique des femmes », de conclure Mme Conradi.
SOURCE : FEDERATION DES FEMMES DU QUEBEC
Cybel Richer-Boivin
responsable des communications
Fédération des femmes du Québec
514-717-4847
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