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Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université20 juin, 2023, 12:45 ET
MONTRÉAL, le 20 juin 2023 /CNW/ - Perpétuer et développer une université au service de la collectivité et du bien commun : la Fédération québécoise des professeures et des professeurs d'université (FQPPU), dans le cadre de la révision de la Politique québécoise de financement des universités et à l'invitation de la ministre de l'Enseignement supérieur, dépose aujourd'hui son mémoire, intitulé « Financer les missions fondamentales des universités ». Si la Fédération accueille favorablement l'exercice de consultation, elle souhaite toutefois mettre la ministre en garde. Restreindre l'ambition des universités « aux enjeux de main-d'œuvre dans les secteurs stratégiques pour l'économie québécoise » et à « la valorisation, sur le plan économique, de la recherche et de l'innovation », pour reprendre les mots de son appel à mémoires, risque d'avoir des effets pervers et de miner la capacité des universités de remplir leurs missions fondamentales.
En effet, l'importance et la rapidité des transformations du monde du travail et des besoins de la société exigent une vision à long terme, incompatible avec la volonté de répondre aux besoins immédiats de main-d'œuvre. De même, l'innovation, par nature imprévisible, ne peut se développer que dans un contexte qui favorise des milieux de recherche libres, dynamiques, où toutes les formes de recherche et de création sont valorisées dans l'ensemble des secteurs et des domaines, permettant ainsi à la recherche fondamentale de faire de réelles avancées. Pour la FQPPU, de même que pour la Table des partenaires universitaires (TPU) dont elle est membre, il est donc primordial que le financement des universités soit public, équitable, stable et pérenne, et qu'il évite de répondre à une vision strictement utilitariste de la connaissance. Ce n'est que de cette façon que les universités demeureront les lieux privilégiés de la création et de la transmission des savoirs, et ce, dans toutes les disciplines, sans égard à leurs retombées économiques immédiates, spécifiques et directes.
À cette étape du processus, il est toujours possible pour le gouvernement d'éviter les écueils et de plutôt faire le pari d'une société québécoise toujours plus savante. Le pari proposé par la FQPPU dans son mémoire est celui d'un réseau universitaire fort, apte à accueillir plus d'étudiant·es, à les encadrer et à les soutenir de façon à ce qu'ils persévèrent jusqu'au diplôme ; celui d'un réseau universitaire formant des personnes à même de relever tous les défis susceptibles de survenir, dans leur carrière, leur communauté ou la société québécoise en général ; celui d'un réseau universitaire créant encore davantage de savoirs nouveaux, dans toutes les disciplines ; enfin, celui d'un réseau universitaire générant toujours plus d'innovations culturelles, économiques et sociales. « Nous avons la conviction profonde que le Québec est en excellente posture pour se doter de l'un des meilleurs réseaux universitaires de l'OCDE », affirme ainsi Madeleine Pastinelli, présidente de la FQPPU et professeure titulaire au Département de sociologie de l'Université Laval. « À cet effet, la Politique québécoise de financement des universités constitue la pierre angulaire d'une vision ambitieuse mais tout à fait réaliste de ce qui est à notre portée comme société. »
La FQPPU formule dans son mémoire 31 recommandations. Celles-ci visent, plus particulièrement, à valoriser la fonction de service public des universités, à améliorer leur accessibilité au plus grand nombre, à diminuer le ratio étudiant·es aux cycles supérieurs / professeur·e, ainsi qu'à assurer une plus grande prévisibilité du financement. Elles visent également à rétablir un équilibre entre le financement des différentes universités du réseau, à réduire les logiques de concurrence entre elles, à s'assurer de la transparence des institutions dans l'utilisation des fonds publics et à mettre en place des mesures pour valoriser la formation et la recherche en français.
Depuis 1991, la FQPPU est l'instance de concertation et de représentation du corps professoral universitaire québécois.
La FQPPU est membre de la TPU, qui réunit des organisations représentant des étudiant·es, du personnel de soutien, technique et professionnel, des chargé·es de cours et des professeur·es.
SOURCE Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université
Émile Bordeleau-Pitre, conseiller aux communications, 514-692-3643, [email protected]
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