S-C-A-N-D-A-L-E - Jonathan, 40 ans, atteint de dystrophie musculaire, emmuré dans un CHSLD, contre son gré
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RAPLIQ (Regroupement des activistes pour l'inclusion au Québec)06 déc, 2016, 06:00 ET
SAINTE-ANNE-DE-BEAUPRÉ, QC, le 6 déc. 2016 /CNW Telbec/ - Jonathan est ingénieur. Il a travaillé en Australie et au Québec. Il vivait en couple et menait sa vie comme tout le monde, en toute liberté, jusqu'à ce qu'une pneumonie en 2010, lui laisse des séquelles demandant soins et soutien à domicile.
Il s'est vite rendu compte que les limites « québécoises » du soutien à domicile ne lui laissaient finalement, que trois malheureuses alternatives:
- partager sa vie entre l'hôpital et son domicile;
- entrer en CHSLD à 37 ans;
- mettre fin à ses jours.
Sans savoir comment c'était vraiment, il a choisi le CHSLD. C'est par amour pour sa conjointe qu'il s'est laissé emmurer vivant parce que sa seule « faute » c'est d'être handicapé et que les handicapés au Québec, on préfère les oublier comme ça, en fermant la porte sur eux, pour toujours…
Et, aux yeux de la société, ça déculpabilise nos ministres, qui prétendent que c'est la meilleure solution afin qu'il obtienne les « meilleurs soins », sans égard à ce que Jonathan et tous les autres dans la même situation peuvent penser.
Avec une logistique appropriée, il pourrait recevoir les mêmes services, chez lui. Mais « l'Appareil gouvernemental » prétend savoir ce qui est adéquat pour lui…
Le « Bon Gouvernement » se targue de savoir ce qui est bon pour ses sujets. Et le « Bon Gouvernement » a décidé qu'il valait mieux pour Jonathan d'aller finir sa vie en CHSLD, parce qu'il croit que Jonathan, comme toutes les personnes lourdement handicapées n'a plus le droit de choisir la qualité de vie qu'il désire. La Machine gouvernementale laissait à Jonathan la « responsabilité » choisir entre le CHSLD, dans son cas, de Ste-Anne-de-Beaupré, ou la troisième option, la dernière, la plus radicale…
On ne lui a pas permis de recevoir ses services en soutien à domicile chez lui, près de sa femme, « en toute liberté », à son goût, à sa façon. Et on a préféré lui arracher ce qui lui restait de plus cher : son amoureuse, sa liberté, sa dignité…
La voix tremblante, Jonathan nous lit la lettre de suicide qu'avait laissé Yvan Tremblay de Granby en 2014, à qui on venait d'annoncer par lettre qu'il aurait le même sort que ce que vit actuellement Jonathan. Et là, maintenant, en tant que société qu'est-ce qu'on fait pour Jonathan ? On l'aide à sortir de ce mouroir ou à rédiger sa lettre de suicide ?
Un important point de presse sera annoncé jeudi 8 décembre 2016, lequel se tiendra simultanément à Québec et à Montréal.
À propos du RAPLIQ :
Le RAPLIQ est un organisme voué à la défense et promotion des droits des personnes en situation de handicap et visant l'éradication de la discrimination souvent faite à leur égard.
Au sujet du ROP 03 :
Fondé en 1995, le ROP 03 représente la seule structure officielle de communication et de concertation pour les organismes de promotion et de défense des droits des personnes handicapées de la région de la Capitale-Nationale.
SOURCE RAPLIQ (Regroupement des activistes pour l'inclusion au Québec)
Linda Gauthier, RAPLIQ, (514) 656-1664, www.rapliq.org; Olivier Collomb-D'Eyrames, ROP 03, (581) 307-4241, www.rop03.com
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