Sages-femmes - L'Ontario encore en avance sur le Québec
MONTRÉAL, le 27 févr. 2020 /CNW Telbec/ - Le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ) salue la victoire historique de leurs collègues en Ontario. Le 19 février dernier, le Tribunal des droits de la personne a ordonné réparation au gouvernement ontarien, après avoir reconnu la discrimination dont ont fait l'objet les sages-femmes depuis 2005. Le gouvernement ontarien a été sommé d'augmenter le salaire des 1000 sages-femmes de 20 % rétroactivement à 2011, en plus d'une indemnité de 7500 $ pour chacune d'elles. Il devra également procéder à une réévaluation d'emploi pour définir une compensation rétroactive à 2014 et à la mise en place de mécanismes permettant de prévenir la discrimination genrée envers ces professionnelles.
« Nous sommes soulagées et ravies que cette cause ait été entendue et reconnue, car la discrimination systémique à l'endroit des sages-femmes du Québec est bien réelle. Qui plus est, avant même cette victoire, nos consoeurs de l'Ontario avaient une longueur d'avance sur nous au Québec. De fait, leur rémunération de même que le soutien à la profession et à son développement étaient à des années lumières de ce que nous vivons aujourd'hui ici », soutient Mounia Amine, présidente du RSFQ.
Au tour de Québec d'agir
Au Québec, le RSFQ demande une rémunération équitable pour les sages-femmes depuis plus de 10 ans. Présentement, ses plaintes en équité salariale se retrouvent devant la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), non sans avoir été balayées du revers de la main de part et d'autre.
Alors que l'Ontario compare le travail des sages-femmes à celui de médecins de famille en centre communautaire, le gouvernement québécois rejette cette comparaison en se basant sur un outil de comparaison qui fait abstraction des aspects de la pratique associés aux soins et à la responsabilité à l'égard de la vie des personnes. Pourtant, outre les médecins, les sages-femmes sont les seules professionnelles de la santé à assumer l'entière responsabilité lors d'un accouchement.
Hier, les membres du RSFQ ont adopté leur nouveau projet de négociation lors d'une assemblée spéciale tenue à Montréal, alors que leur entente se termine à la fin mars. Les sages-femmes ont été claires : la discrimination existe et elle doit prendre fin. Le développement et l'accessibilité à ces services en dépendent.
« Nous invitons le gouvernement du Québec à dépenser l'argent public dans la rémunération équitable des sages-femmes plutôt qu'à maintenir ces professionnèles dans la précarité, particulièrement dans leurs premières années de pratique. Force est de constater que 20 ans après la légalisation, la compensation des sages-femmes demeure un enjeu majeur pour assurer le développement de cette offre de services essentiels en périnatalité », défend la présidente de la Fédération des professionnèles (FP-CSN), Ginette Langlois.
À propos
Le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ) est l'association professionnelle des sages-femmes du Québec. Il représente plus de 230 sages-femmes exerçant la profession partout dans la province. Il œuvre de plus au développement de la profession. Le RSFQ défend également le libre choix des lieux d'accouchement pour les femmes ou les personnes qui accouchent.
La Fédération des professionnèles (FP-CSN) est née en 1964 et compte un des plus larges éventails de disciplines et professions. Les syndicats qu'elle regroupe représentent 9000 professionnèles, techniciennes et techniciens œuvrant dans cinq grands secteurs : santé et services sociaux, éducation, organismes gouvernementaux, économie sociale et action communautaire, ainsi que le secteur privé.
SOURCE Regroupement Les Sages-femmes du Québec
Chu Anh Pham, conseillère aux communications à la FP-CSN, [email protected], 514 216-2017
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