MONTRÉAL, le 15 juin 2017 /CNW Telbec/ - Le gouvernement du Québec fait fausse route en cherchant à centraliser la fourniture des soins hospitaliers, comme c'est encore le cas avec son projet de loi 130. En effet, un Point publié aujourd'hui par l'IEDM montre que le Québec aurait avantage à suivre l'exemple de la Suède, qui est un modèle de décentralisation.
En Suède, le genre de confrontation entre ministre et médecins auquel nous nous sommes habitués est peu fréquent. Cela est dû en grande partie au fait que de nombreux fournisseurs privés travaillent de pair avec les fournisseurs publics et sont parfaitement intégrés dans un système financé par l'État. L'accès aux soins reste universel, mais la fourniture des soins est décentralisée, gérée de façon autonome et concurrentielle.
« La Suède exerce un contrôle bureaucratique limité dans le domaine de la santé. Essentiellement, Stockholm se charge d'établir des principes et des lignes directrices, et de la sécurité du patient », explique Johan Hjertqvist, président de Health Consumer Powerhouse et coauteur de la publication. « Le Québec doit bien être le seul endroit au monde où c'est le ministère de la Santé qui décide du menu à servir dans les hôpitaux ! »
Qui plus est, les Suédois obtiennent en retour un meilleur accès aux soins que celui dont nous profitons ici. Les statistiques montrent qu'au Canada, 30 % des patients ont attendu deux mois ou plus avant de consulter un spécialiste en 2016, contre seulement 19 % en Suède. Il en est de même pour les chirurgies électives : 18 % des patients ont attendu quatre mois ou plus, contre 12 % en Suède. On parle de 50 % de plus dans les deux cas, donc d'une différence qui se compte en milliers de patients.
« L'expérience suédoise montre qu'on peut avoir une gestion décentralisée et privée des établissements de soins, d'une part, et l'accès égal et universel à ces soins, d'autre part. Il est temps d'en finir avec le mythe selon lequel ces deux objectifs seraient incompatibles », ajoute Jasmin Guénette, vice-président de l'IEDM et coauteur. « La réforme la plus importante à faire au Québec reste de permettre au secteur privé de venir appuyer le réseau public et d'introduire la concurrence dans la livraison des soins. »
En Suède, loin de menacer l'accès universel aux soins, l'intégration du secteur privé au réseau de santé a, au contraire, aidé à rendre économiquement viables les valeurs égalitaires suédoises : les patients qui vont dans une clinique privée sont traités de la même manière que dans une clinique publique et personne n'est refusé en raison de son état de santé ou de sa situation financière.
« Le modèle suédois montre qu'il n'y a pas de contradiction entre la prestation privée des soins et l'égalité d'accès si on se dote de politiques judicieuses et d'une gestion décentralisée. Les Suédois ne constatent aucune différence de traitement entre le public et le privé, mais profitent certainement du choix, d'un meilleur accès aux soins et d'un meilleur service en général. C'est une leçon dont le Québec aurait avantage à s'inspirer », conclut Jasmin Guénette.
Le Point intitulé « Les soins de santé en Suède : décentralisés, autonomes, concurrentiels et universels » est signé par Jasmin Guénette, vice-président de l'IEDM, et Johan Hjertqvist, président de Health Consumer Powerhouse et chercheur associé à l'IEDM. Cette publication est disponible sur notre site.
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L'IEDM est un organisme de recherche et d'éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l'IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché. Pour de plus amples renseignements, visitez www.iedm.org et suivez-nous sur Twitter @iedm_montreal et Facebook.
SOURCE Institut économique de Montréal
Demandes d'entrevues : Pascale Déry, conseillère principale, Communications, Département des interventions liées à l'actualité, IEDM. Tél. : 514-502-6757 / courriel : [email protected]
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