Santé environnementale à Rouyn-Noranda - Tous les partenaires sont en action afin de réduire les émissions de contaminants
QUÉBEC, le 6 juill. 2022 /CNW Telbec/ - Le directeur national de la santé publique, le docteur Luc Boileau, de passage dans la région de l'Abitibi-Témiscamingue, en a profité aujourd'hui pour faire le point sur la situation de la santé environnementale à Rouyn-Noranda, accompagné notamment de la présidente-directrice générale du Centre intégré de santé et de services sociaux de l'Abitibi-Témiscamingue (CISSS), madame Caroline Roy, et du directeur régional de santé publique par intérim de l'Abitibi-Témiscamingue, le docteur Stéphane Trépanier.
Le directeur national de la santé publique a entre autres rencontré les principaux acteurs et partenaires concernés par le dossier de l'exposition des résidents de Rouyn-Noranda à divers contaminants en provenance de la Fonderie Horne. Sa visite s'inscrit dans la foulée de la publication, par l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), du rapport sur l'évaluation du risque cancérigène attribuable aux concentrations d'arsenic et de cadmium dans l'air de la ville de Rouyn-Noranda.
La situation de la ville de Rouyn-Noranda retient l'attention des différentes instances, et notamment du gouvernement du Québec et de la Santé publique, depuis plusieurs années. Certains indicateurs sont préoccupants, et les autorités de la Santé publique reconnaissent que les émissions de la Fonderie constituent un risque pour la santé. Le maintien des émissions d'arsenic au niveau actuel n'est pas tolérable, considérant les impacts possibles sur la santé. Elles doivent être révisées à la baisse pour atteindre des taux acceptables. Tous les partenaires sont engagés à faire en sorte de réduire ces émissions, mais aussi de bien expliquer la situation et les risques réels qui y sont associés.
L'avis, préparé par l'INSPQ dans le cadre du soutien scientifique qu'il fournit à la direction de santé publique régionale, vise à présenter des résultats sur l'évaluation des risques cancérigènes attribuables à l'arsenic et au cadmium à Rouyn-Noranda. Il souligne également l'importance de poursuivre les actions visant la réduction des émissions d'arsenic et de cadmium pour atténuer le risque de cancer attribuable à ces émissions. Ceci est d'autant plus pertinent étant donné que ces émissions contribuent à la contamination des sols auxquels les jeunes enfants sont particulièrement exposés. Toutes les actions visant la réduction des émissions auront un impact positif sur le risque cancérigène futur de la population de Rouyn-Noranda.
Le gouvernement, et particulièrement les ministères de l'Environnement et de la lutte contre les changements climatiques, de l'Économie et de l'Innovation, des Affaires municipales et de l'Habitation et celui de la Santé et des Services sociaux, travaille activement avec la Fonderie Horne pour déterminer une cible de réduction majeure des émissions. Cette cible devra nécessairement se matérialiser dans un délai aussi court que possible.
Un comité scientifique a été mis en place. La Direction de la santé publique régionale est à compléter les données pour définir les actions à mettre en œuvre à court terme. Pour ce faire, elle bénéficie du soutien de l'INSPQ et de la Direction générale de la santé publique, qui s'engage à collaborer et à soutenir les efforts.
Des communications à la population seront effectuées d'ici la fin de l'été 2022.
Mentionnons par ailleurs qu'une demande de renouvellement de l'autorisation ministérielle (anciennement attestation d'assainissement) détenue par la Fonderie Horne a été déposée le 20 mai dernier. Elle est présentement en analyse par le ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC). Celle-ci prévoit une diminution des émissions de la Fonderie Horne.
« Considérant l'ensemble des informations que nous détenons, il nous apparaît impératif que les émissions de la Fonderie Horne soient réduites. Il faut redonner à la population de Rouyn-Noranda un environnement auquel elle peut avoir confiance. La Direction générale de la santé publique met à la disposition de la Direction régionale toute l'expertise nécessaire pour contribuer à une meilleure connaissance de la situation et guider les interventions qui s'imposent. »
Dr Luc Boileau, directeur national de la santé publique
« Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l'Abitibi-Témiscamingue a notamment pour responsabilité de veiller au maintien et à l'amélioration de la santé de la population régionale. En ce sens, l'organisation est préoccupée par les données récemment dévoilées, qui font état d'inégalités en santé pour la population de Rouyn-Noranda. Ainsi, le conseil d'administration du CISSS a pris position pour affirmer l'importance d'atténuer de façon urgente les écarts observés. Les stratégies déployées devront prendre en considération la volonté et les besoins des Rouynnorandiens. C'est pourquoi le CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue amorcera, au cours des prochaines semaines, une démarche visant à évaluer le niveau d'acceptabilité en lien avec l'enjeu de la santé environnementale, et ce, en bénéficiant de l'entière collaboration et du soutien de la Direction nationale de santé publique. »
Caroline Roy, présidente-directrice générale du Centre intégré de santé et de services sociaux de l'Abitibi-Témiscamingue (CISSS)
« L'équipe régionale de la santé publique témoigne de la grande importance accordée à l'enjeu de la santé environnementale à Rouyn-Noranda. À cet effet, un comité scientifique sera constitué afin d'analyser l'ensemble des données disponibles et pour cibler les actions qui doivent être rapidement déployées. De plus, la DSPu effectuera des communications à la population régionale au cours de l'été pour faire état des travaux accomplis ainsi que pour répondre aux questions de la population. Soulignons que pour assurer les suivis requis de façon diligente, l'équipe compte dorénavant sur trois professionnels supplémentaires. »
Dr Stéphane Trépanier, directeur régional de santé publique par intérim
- Si les émissions continuent telles qu'elles le sont dans le quartier Notre-Dame, le nombre excédent de cancers serait d'un à deux cas au total, pour toute la période située entre 1991 et 2060.
- Il en est de même pour la ville de Rouyn-Noranda, où le nombre excédent de cancers serait entre 1 et 14 cas dus aux émissions d'arsenic et de cadmium, si l'exposition continue à être la même que l'exposition actuelle, jusqu'en 2060.
- La Direction générale de la santé publique est en action pour soutenir le CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue et sa Direction de santé publique dans l'évaluation de ces risques et dans l'analyse des mesures qui peuvent être prises pour diminuer ces risques, quels qu'ils soient.
- Parmi les faits saillants du rapport de l'INSPQ, mentionnons que :
- les résultats obtenus pour les deux substances montrent que le risque cancérigène découlant des concentrations historiques d'arsenic et de cadmium mesurées dans l'air de Rouyn-Noranda depuis 1991 dépasse la valeur de 1 sur 1 million considérée comme la valeur négligeable de risque de cancer ;
- pour tous les scénarios considérés, le risque de cancer dû à l'effet combiné de l'arsenic et du cadmium dans l'air excède la valeur considérée négligeable au Québec et ailleurs, qui est de 1 cas de cancer en excès sur 1 million de personnes exposées durant leur vie (70 ans). Toutes les actions visant la réduction des émissions auront un effet positif sur le risque cancérigène futur des plus jeunes et des prochaines générations.
Soulignons qu'en mai dernier, la Direction régionale de la santé publique de l'Abitibi-Témiscamingue a également partagé avec les membres du comité consultatif santé et environnement de Rouyn-Noranda des données de surveillance sur l'état de santé de la population dans la région.
Pour consulter le rapport de l'INSPQ sur l'évaluation du risque cancérigène attribuable aux concentrations d'arsenic et de cadmium dans l'air de la ville de Rouyn-Noranda : Avis INSPQ
SOURCE Ministère de la Santé et des Services sociaux
Relations avec les médias, Ministère de la Santé et des Services sociaux, 418 266-8914, [email protected]
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