MONTRÉAL, le 21 janv. 2016 /CNW Telbec/ - S'opposant farouchement à voir les droits des patients vivant un problème de santé mentale affaiblis par des changements aux lois, Me Jean-Pierre Ménard et deux regroupements nationaux d'organismes tirent la sonnette d'alarme.
L'actualité récente a connu certains événements impliquant des personnes ayant des problèmes de santé mentale.
Ces événements, particulièrement ceux survenus à Granby, ont donné lieu à une série d'interventions publiques de la part de certains psychiatres à l'égard de la loi qui permet d'assurer la garde d'une personne dans un établissement de santé contre son gré en raison de son état mental.
On y a affirmé que seule la dangerosité grave et immédiate permet de garder un patient à l'hôpital contre son gré, que la loi interdit de le garder plus de 24 heures, que les patients psychiatriques sont incapables de juger de la pertinence de leurs soins, que la loi protège trop les droits des patients au détriment de leur droit d'être soignés, etc.
Toutes ces affirmations sont fausses et erronées. La loi ne limite pas la garde d'un patient à 24 heures, il n'y a pas d'exigence de danger grave et immédiat pour garder un patient à l'hôpital, les personnes qui ont des problèmes de santé mentale sont, dans la très grande majorité des cas, capables de faire des choix, etc.
«Ce que nous constatons, c'est que les psychiatres, encore aujourd'hui en 2016, ne connaissent pas, dans beaucoup de milieux, les principes de la loi et l'appliquent de façon incorrecte au détriment des patients et des familles», explique Me Jean-Pierre Ménard.
De plus, l'accès aux services en santé mentale est difficile, car il y a trop peu de ressources communautaires et la psychiatrie est trop centrée sur l'hôpital.
Il existe pourtant des alternatives à l'hospitalisation forcée, d'expliquer Jean-Nicolas Ouellet, membre du Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec (RRASMQ).
«Des ressources alternatives d'accompagnement et d'accueil de la crise dans la communauté existent. Elles gagneraient à être mieux connues, développées, mais aussi à être mieux financées. Sans parler de toutes les ressources d'entraide où les personnes se développent un réseau de soutien, diminuent leur stress et développent des outils pour mieux gérer l'intensité et reconnaître les signes précurseurs de la crise», explique-t-il tout en se désolant que le gouvernement n'ait pas tenu sa promesse d'instaurer des services d'aide en situation de crise dans l'ensemble du Québec.
L'expérience des droits des patients démontre le contraire de ce qu'affirment les psychiatres. Les droits des patients sont fréquemment non respectés, toutes les études sur la question le démontrent. «Non seulement il ne faut pas affaiblir les droits des patients dans les lois actuelles, mais il faut travailler à les renforcer. Il faut cesser de vouloir opposer les droits des patients à ceux des familles et des proches! Il faut augmenter le support aux familles et aux personnes vivant un problème de santé mentale», de conclure Doris Provencher, directrice générale de l'Association des groupes d'intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ).
Dans cette optique, Me Jean-Pierre Ménard recommande d'améliorer la formation des psychiatres en lien avec les droits patients ainsi qu'un développement des ressources communautaires en santé mentale, principalement concernant les soins à domicile et le support aux familles.
SOURCE Association des groupes d'intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ)
Bas de vignette : "Me Jean-Pierre Ménard est entouré de Madame Doris et de Monsieur Jean-Nicolas Ouellet. (Groupe CNW/Association des groupes d'intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ) )". Lien URL de l'image : http://photos.newswire.ca/images/download/20160121_C3549_PHOTO_FR_603446.jpg
Source : Ménard, Martin, Informations : Jean-Pierre Ménard, Ad. E., (514) 253-8044; Doris Provencher (AGIDD-SMQ), (514) 770-2728; Anne-Marie Boucher, agente aux communications (RRASMQ), (514) 523-7919 poste 1
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