Santé mentale : les jeunes crient au secours!
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Association des groupes d'intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ)18 avr, 2016, 08:15 ET
MONTRÉAL, le 18 avril 2016 /CNW Telbec/ - De l'indignation, un fort désir de changement et un appel au débat public ressortent du «Forum Jeunes et santé mentale : Pour un regard différent» tenu à l'initiative de trois regroupements nationaux d'organismes communautaires, le vendredi 15 avril à Drummondville, sur les thèmes de la médicalisation des souffrances et des difficultés des jeunes.
«Il y a 60 ans, les fous criaient au secours, et maintenant, ce sont les jeunes qui crient au secours», souligne Robert Théoret, responsable à l'action politique du Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec (RRASMQ), en référence à l'ouvrage de Jean-Charles Pagé ayant donné lieu à la Commission d'enquête Bédard sur les services de santé et les services sociaux en 1961.
Après avoir mené une vaste consultation auprès de 50 organismes, 150 intervenants et 160 jeunes, les trois regroupements ont constaté une hausse des diagnostics; ainsi, trop souvent, les difficultés, les souffrances et les étapes normales de la vie sont médicalisées. La majorité des jeunes estiment que le diagnostic tombe trop rapidement, que le médicament est la seule solution proposée, sans qu'ils se sentent écoutés et respectés. Ce constat est aussi ressorti avec force lors du Forum qui réunissait 160 personnes.
«Ce que les jeunes veulent, c'est qu'on entende leur indignation et leur souffrance, que l'on dénonce les effets secondaires des médicaments et le manque d'information reçue à ce sujet, mais surtout, qu'on leur propose autre chose que la médication», résume Doris Provencher, directrice générale de l'Association des groupes d'intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ). Elle ajoute: «La médication a sa place, mais pour le moment, elle prend toute la place!»
Pour Tristan Ouimet-Savard, coordonnateur à la défense des droits au Regroupement des Auberges du cœur (RACQ), ce Forum marque l'importance de tenir un débat public sur la médicalisation et la médicamentation des jeunes, mais surtout, «il faut que ça bouge!» «Oui, il y a un manque de services pour les jeunes de façon individuelle, mais au-delà de ça, il faut agir sur l'environnement, sur l'entourage, donner un soutien aux familles, dépasser l'individualisation des problèmes. Il faut agir sur les causes, sur les conditions de vie! Revendiquer des services, ce n'est pas nécessairement la clé, il faut également voir comment les services sont donnés!»
En fin de forum, les participants se sont entendus sur les bases de revendications à venir. De un, on ne doit pas décider à la place des jeunes, ils doivent être au cœur des décisions qui les concernent. De deux, il faut des alternatives à tout ce qui est biomédical. De trois, il faut un débat public, mais surtout des actions concrètes.
«Ce n'est pas révolutionnaire ce que l'on porte, c'est le b.a.-ba de la relation d'aide : l'écoute, voir la personne de manière globale et respecter ses choix et ses droits», de conclure M. Ouimet-Savard.
Le document synthèse issu de la consultation RACQ / RRASMQ / AGIDD-SMQ est disponible sur le site web des trois regroupements.
SOURCE Association des groupes d'intervention en défense des droits en santé mentale du Québec (AGIDD-SMQ)
Isabelle Gendreau, coordonnatrice aux communications RACQ, Cell. 438-390-3985 [email protected]
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