MONTRÉAL, le 18 déc. 2019 /CNW Telbec/ - Malgré les décennies de débats publics animés et les sommes colossales dépensées - et qui augmentent d'ailleurs sans cesse -, les temps d'attente pour les patients canadiens continuent de s'allonger. C'est ce que révèle une étude publiée aujourd'hui par l'IEDM.
« La situation s'est empirée au fil des années », dit Peter St. Onge, économiste senior à l'IEDM et auteur de la publication. « En 1994, l'écart moyen entre un délai médicalement raisonnable et le délai réel n'était que de quatre jours, mais il s'est creusé à 25 jours en 2019. »
En effet, il s'écoule en moyenne 20,9 semaines de la demande de consultation jusqu'au traitement, en plus de l'attente initiale pour voir un médecin de famille (pour les Canadiens qui en ont un!). On compte en tout plus d'un million de Canadiens - soit 3 % de la population totale - qui attendent ainsi un traitement médical, parfois pendant des mois.
Citons en exemple le cas d'un garçon de 16 ans de la Colombie-Britannique, qui a attendu trois ans pour une chirurgie « urgente » : son état s'est détérioré et il est devenu paraplégique. Ou encore le cas d'un Montréalais qui a reçu un appel pour une chirurgie cardiaque visant à corriger un problème grave trois mois après son décès.
« Ces tragédies ne sont pas que des anecdotes. Elles risquent en fait de devenir plus fréquentes avec l'accroissement des délais médicaux », soutient Patrick Déry, analyste associé senior à l'IEDM. Un sondage mené auprès de médecins spécialistes a d'ailleurs montré que les temps d'attente moyens excèdent ce qui est médicalement raisonnable dans 77 % des cas.
En plus de rationner les soins par des listes d'attentes, le Canada sous-investit en personnel et en équipement. Le Canada possède par exemple moins d'appareils d'IRM par habitant que les États-Unis, et même moins que la Turquie, le Chili ou la Lettonie.
« Les Canadiens sont les patients les plus patients au monde! Aux mois d'attente pour consulter s'ajoutent des mois de délais diagnostiques, et des mois encore pour être traité », ajoute M. Déry.
Pourquoi attendons-nous plus longtemps qu'ailleurs? Il existe pourtant de nombreux systèmes universels à travers le monde, de l'Europe jusqu'au Japon, qui fonctionnent relativement bien et évitent les temps d'attente interminables du Canada, ses pénuries d'équipements et de personnel.
« La principale différence est que ces pays permettent au secteur privé d'ajouter son apport. Et les résultats sont concluants. Les chiffres montrent qu'il est possible d'éliminer les listes d'attentes tout en préservant une couverture universelle », renchérit M. St. Onge.
« La démonstration de l'inefficacité du monopole public à livrer les soins en temps opportun est faite depuis longtemps. Les solutions sont connues, les Canadiens sont prêts à ce que des entrepreneurs viennent en renfort tant que le financement public est préservé, et tout l'Occident l'a fait depuis longtemps. Il ne tient qu'à nos politiciens d'agir. Continuer à laisser les patients faire les frais d'un système dysfonctionnel est simplement cruel », concluent les chercheurs.
La publication intitulée « Les misères du système de santé canadien : listes d'attente, équipement désuet et pénuries de personnel » est signée par Peter St. Onge, économiste senior à l'IEDM, avec la collaboration de Patrick Déry, analyste associé senior à l'IEDM. Cette publication est disponible sur notre site.
L'IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques qui compte des bureaux à Montréal, Calgary et Paris. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l'IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l'économie de marché et sur l'entrepreneuriat.
SOURCE Institut économique de Montréal
Demandes d'entrevues : Pascale Déry, Vice-présidente, Communications et développement, IEDM, Tél. : 514-273-0969 p. 2233, Cell. 514-502-6757, courriel : [email protected]
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