Santé sexuelle des hommes : une équipe de recherche de l'UQAM utilise la réalité virtuelle pour mieux comprendre le trouble de l'érection
MONTRÉAL, le 12 nov. 2024 /CNW/ - Le trouble de l'érection touche entre 6 et 24 % des personnes de sexe masculin et se distingue des difficultés érectiles occasionnelles que la majorité des hommes vivent à un moment de leur vie. Une équipe de recherche de l'UQAM, dirigée par le professeur David Lafortune du Département de sexologie, explore, pour la première fois dans le domaine de la santé sexuelle de l'homme, l'utilisation de la réalité virtuelle pour mieux comprendre ce trouble.
Le professeur Lafortune et son équipe du Laboratoire EROSS ont conçu des scénarios virtuels simulant des situations sexuelles habituellement liées aux symptômes du trouble de l'érection. « Ce trouble se caractérise par une difficulté persistante, durant au moins six mois, à obtenir ou maintenir une érection suffisante pour des activités sexuelles satisfaisantes, entraînant une détresse significative. Les hommes qui en souffrent rapportent souvent des inquiétudes liées à la perte de leur érection et une réponse sexuelle moindre, comparativement aux hommes ne présentant pas ce trouble », explique David Lafortune.
Résultats
Leur étude expérimentale, menée auprès de 60 adultes québécois, a montré que, lors de l'exposition aux scénarios virtuels, les hommes souffrant d'un trouble de l'érection éprouvaient moins d'excitation sexuelle et de présence sexuelle (ressentir une excitation similaire à celle vécue dans une situation réelle) que ceux sans trouble.
« Nous avons été surpris de constater que le niveau d'anxiété de performance était similaire pour les deux groupes, qu'ils aient ou non un trouble de l'érection. Ces résultats nous incitent à continuer de perfectionner les environnements immersifs en introduisant des interactions et des stimuli plus sophistiqués et multisensoriels pour rapprocher ces expériences virtuelles de la sexualité
réelle », soutient le professeur Lafortune.
Un autre objectif de l'étude concernait l'impact du rôle des participants durant les scénarios sexuels virtuels. Certains incarnaient un personnage participant à l'acte sexuel (acteur), tandis que d'autres observaient l'interaction sexuelle (spectateur). Les résultats montrent que cette variable n'avait pas d'effet significatif sur les niveaux d'anxiété de performance, d'excitation sexuelle, ou de présence sexuelle.
L'appréciation des participants pour les scénarios virtuels a été majoritairement positive : 82 % d'entre eux les ont qualifiés de réalistes et immersifs, ou ont souligné que ces scénarios leur ont permis d'explorer leur sexualité de manière différente.
« L'objectif ultime de nos travaux est de déterminer la pertinence de la réalité virtuelle comme outil thérapeutique pour le traitement des difficultés sexuelles, telles que le trouble de l'érection », conclut le chercheur de l'UQAM.
La sextech au service de la santé sexuelle
Cette initiative fait partie d'un ensemble de recherches pionnières en sextech, visant à intégrer les technologies immersives dans l'étude et le traitement des troubles sexuels (vaginisme, aversion sexuelle, trouble de l'orgasme, etc.).
Les innovations technologiques, telles que la réalité virtuelle et les jouets sexuels connectés (télédildonique), ouvrent de nouvelles perspectives pour la recherche en sexologie. La réalité virtuelle, en particulier, permet de plonger les participants dans des simulations multisensorielles qui reproduisent des situations sexuelles du monde réel, tout en offrant aux chercheuses et chercheurs une opportunité unique d'explorer de manière éthique et contrôlée l'expérience des personnes souffrant de difficultés sexuelles.
À propos du Laboratoire EROSS
Les activités du Laboratoire EROSS, dirigé par le professeur David Lafortune de l'UQAM, visent à développer, évaluer et diffuser des outils d'intervention sexologiques basés sur des technologies de pointe comme la réalité virtuelle, l'intelligence artificielle et la télédildonique. En collaboration avec d'autres partenaires scientifiques et de l'industrie de la sextech à l'échelle nationale et internationale, l'équipe du professeur Lafortune cherche notamment à recréer, en laboratoire, des expériences sexuelles de plus en plus réalistes. Les projets interdisciplinaires et intersectoriels du Laboratoire EROSS contribuent à l'avancement des connaissances en santé sexuelle, tout en générant des innovations technologiques et méthodologiques qui enrichiront les interventions sexologiques de demain.
SOURCE Université du Québec à Montréal
Source : Joanie Doucet, Conseillère en communication, Division des relations avec la presse et événements spéciaux, Service des communications, Tél.: 514 987-3000, poste 3268, Cell.: 514 297-2771, [email protected]
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