TORONTO, le 6 mai 2015 /CNW/ - À la veille d'un procès dans lequel CAMH (Centre de toxicomanie et de santé mentale) est accusé d'exploiter un milieu de travail dangereux, l'établissement de renommée mondiale doit redoubler d'efforts pour garantir un milieu de travail sécuritaire à la fois pour ses patients et pour son personnel, déclarait aujourd'hui même le président du Syndicat des employés de la fonction publique de l'Ontario.
« Le procès qui commence demain marque le début d'une journée importante pour CAMH », a dit le président du SEFPO, Warren (Smokey) Thomas, dont le syndicat représente plus de 1 800 employés dans cet établissement du centre-ville de Toronto. « Nul ne prend plaisir aux événements qui se dérouleront à partir du 7 mai au tribunal. Mais le procès qui débute demain devrait servir d'avertissement à tous les établissements de santé : la violence au travail ne doit jamais être tolérée et ceux et celles qui ignorent délibérément les règlements en matière de santé et de sécurité doivent s'attendre à des sanctions sévères. »
CAMH a été inculpé de quatre chefs d'accusation en vertu de la Loi sur la santé et la sécurité au travail (LSST) pour exploitation d'un milieu de travail dangereux. Les accusations sont liées à un incident qui avait eu lieu en janvier 2014 dans le cadre duquel un patient avait violemment attaqué une infirmière auxiliaire autorisée et, quelques moments plus tard, une infirmière autorisée venue à sa défense. L'attaque avait laissé les deux infirmières avec de graves blessures, nécessitant des mois de guérison.
CAMH est passible d'une amende maximale de 2 millions de dollars si trouvé coupable de toutes les accusations.
Sans s'avancer sur l'issue de ce procès, Thomas a fait remarquer que le ministère du Travail, qui est responsable de faire appliquer la LSST, fait habituellement une enquête minutieuse sur les événements et circonstances menant à un incident avant de prendre la décision de déposer des accusations.
« De toute évidence, le ministère a estimé avoir de sérieux motifs de porter des accusations et nous sommes heureux qu'il l'ait fait », a ajouté Thomas. « Cela fait trop longtemps que des incidents de la sorte passent inaperçus ou quasi inaperçus chez CAMH, laissant les patients et les employés exposés à un risque élevé de violence. À ma connaissance, c'est la définition d'un milieu de travail dangereux. »
Citant des chiffres de l'exercice 2013-2014, Nancy Pridham, présidente de la section locale 500 du SEFPO au Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH), a déclaré que l'établissement avait signalé 514 incidents de violence au travail, dont 453 avec agressions physiques ou abus -- une augmentation de 29 % par rapport à l'année précédente.
« Pour nos membres, la question est de savoir si l'organisation est prête à assumer la responsabilité de la sécurité de ses employés et clients », a souligné Madame Pridham. « Il faut avoir de bonnes communications en place, une formation appropriée à tous les niveaux, des pratiques transparentes de dénonciation de la violence et un plan pour mettre fin aux accidents et blessures au travail des professionnels de la santé. »
« Si on n'ordonne pas à CAMH d'améliorer ses antécédents de violence au travail, je crains de voir bien d'autres accusations dans les mois et les années à venir. »
SOURCE Ontario Public Service Employees Union (OPSEU)
Warren (Smokey) Thomas, 613-329-1931; Nancy Pridham, 416-407-4594
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