Selon le dernier Bilan Innocenti de l'UNICEF, certains pays riches laissent
le fossé se creuser vis-à-vis des enfants les plus défavorisés
MONTRÉAL, le 3 déc. /CNW Telbec/ - Le Bilan Innocenti 9 du Centre de recherche Innocenti de l'UNICEF (IRC), intitulé Les enfants laissés pour compte, révèle que des enfants vivant aux États-Unis et dans un grand nombre de pays européens riches souffrent de plus grandes inégalités que des enfants vivant dans d'autres pays industrialisés. Le Canada affiche une performance globale moyenne, mais, en se plaçant au 17e rang sur 24 pays, il accuse un retard sur le plan de l'égalité de bien-être matériel entre les enfants lorsqu'il est question du revenu familial ainsi que des ressources élémentaires et des conditions nécessaires au développement de l'enfant.
Le Bilan 9 : Les enfants laissés pour compte, classe, pour la première fois, 24 pays faisant partie de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) selon leurs performances sur le plan de l'égalité de bien-être matériel, éducationnel et en matière de santé des enfants. Il examine un aspect particulier des disparités, soit les inégalités dans la moitié inférieure de l'échelle sociale, et tente de comprendre jusqu'où les pays riches trouvent tolérable que le fossé ne se creuse vis-à-vis des enfants défavorisés.
L'approche adoptée par le Bilan 9 consiste à mesurer les inégalités entre un enfant se situant dans la partie médiane de l'échelle, c'est-à-dire dans des conditions qu'un pays considère comme acceptables, et un enfant se situant dans la partie inférieure de l'échelle. Le rapport examine les inégalités entre les enfants dans trois dimensions de leur vie, soit le bien-être matériel, les résultats scolaires et la santé physique, et compare, pour la première fois, les écarts de performance entre les pays. La liste complète des pays est présentée plus bas.
Comparativement au Danemark, à la Finlande, aux Pays-Bas ainsi qu'à la Suisse, la Grèce, l'Italie et les États-Unis sont des pays qui laissent davantage se creuser le fossé des inégalités vis-à-vis des enfants les plus vulnérables. Le bilan soutient que les conséquences de l'élargissement de ce fossé sont considérables pour les enfants, ainsi que pour l'économie et les sociétés. Le Canada affiche une performance moyenne.
« En renforçant ses politiques publiques, le Canada peut améliorer ses performances médiocres et réduire le fossé des inégalités entre les enfants », affirme monsieur Marvin M. Bernstein, conseiller principal de la promotion et de la défense des droits à UNICEF Canada. « Le niveau du revenu familial exerce une importante influence sur tous les aspects du bien-être de l'enfant. Le Canada doit s'attaquer à la réduction des inégalités de revenus en favorisant le développement d'emplois bien rémunérés et hautement spécialisés, ainsi qu'une répartition équitable des prestations sociales et de la fiscalité. Nous devons aussi nous assurer que les services de santé, d'éducation et d'autres domaines contribuent à réduire plutôt qu'à creuser le fossé des inégalités. »
Le rapport révèle également que :
- La Suisse occupe le premier rang sur le plan de l'égalité de bien-être matériel, suivi de près par l'Islande et les Pays-Bas. C'est en Slovaquie, aux États-Unis et en Hongrie que les inégalités sont les plus profondes. Le Canada, quant à lui, accuse une disparité importante sur le plan du bien-être matériel de l'enfant, en raison d'une pauvreté de revenu plus élevée que dans la plupart des pays de l'OCDE, et se classe au 17e rang sur 24 pays.
- Le Canada se place parmi les pays les plus performants sur le plan de l'égalité de l'ensemble des résultats scolaires, ce qui comprend les compétences en lecture, en mathématiques et en sciences, et occupe le troisième rang derrière la Finlande et l'Irlande. C'est en Belgique, en France et en Autriche que les inégalités sont les plus profondes.
- Les plus bas niveaux d'inégalités en matière de santé sont enregistrés aux Pays-Bas, suivis de la Norvège et du Portugal, tandis que la Hongrie, l'Italie et les États-Unis affichent les écarts les plus importants. Se plaçant au 9e rang parmi les 24 pays de l'OCDE, le Canada affiche un niveau d'inégalité moyen sur le plan de la santé de l'enfant.
Selon monsieur Bernstein, le Canada peut améliorer sa performance sur le plan de l'égalité entre les enfants en prenant quelques mesures simples et peu coûteuses qui amélioreraient de façon concrète et durable la vie des enfants : créer un poste de commissaire national aux enfants; rendre compte régulièrement de la situation des enfants; informer clairement la population du Canada sur les dépenses publiques reliées aux services à l'enfance en présentant un « budget pour les enfants »; mettre en place une stratégie nationale visant à éliminer la pauvreté de l'enfant; combler l'écart entre les enfants autochtones et non autochtones; et mettre en place un mécanisme d'évaluation des retombées engendrées par les décisions politiques concernant les enfants.
Le rapport indique également que c'est l'enfant lui-même qui paie le prix des inégalités, mais les nombreux problèmes qu'elles génèrent engendrent également des coûts importants pour l'ensemble de la société. Les inégalités injustifiées observées dans la partie inférieure de l'échelle se traduisent rapidement par un poids pour le contribuable, car elles conduisent à solliciter davantage les services de santé, hospitaliers et de rééducation scolaire, l'aide sociale, ainsi que le système de justice.
Selon Le Bilan 9 : Les enfants laissés pour compte, le fait que certains pays réussissent mieux que d'autres démontre qu'il est possible de réduire les inégalités entre les enfants. Parallèlement, il fournit de nombreux exemples démontrant que des pays qui affichent les meilleurs résultats médians sont aussi ceux qui parviennent le mieux à réduire les inégalités. Il semble donc qu'il soit possible de parvenir à une plus grande égalité, et ce, sans compromettre l'efficacité et la performance économique.
Les pays dont les performances sont mesurées et comparées dans le Bilan 9 : Les enfants laissés pour compte sont l'Autriche, la Belgique, le Canada, la République tchèque, le Danemark, la Finlande, la France, l'Allemagne, la Grèce, la Hongrie, l'Islande, l'Irlande, l'Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège, la Pologne, le Portugal, la Slovaquie, l'Espagne, la Suède, la Suisse, le Royaume-Uni et les États-Unis. Il y a sept autres pays de l'OCDE, soit l'Australie, le Chili, le Japon, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, la République de Corée et la Turquie qui sont également présentés dans le Bilan, mais qui ne font pas l'objet d'un classement, car il n'y a pas suffisamment de données dans au moins une des trois dimensions.
À propos de l'UNICEF
L'UNICEF est le chef de file mondial des organismes humanitaires et des agences de développement axés sur l'aide à l'enfance. Grâce à des programmes novateurs, ainsi qu'à la promotion et à la défense des droits de l'enfant, nous protégeons ces droits et sauvons la vie d'enfants dans pratiquement chaque pays du monde. Notre portée mondiale, notre influence sans égale sur les décideurs et nos divers partenariats nous permettent de contribuer largement à façonner un monde digne des enfants, où aucun d'entre eux ne mourrait de causes évitables. Entièrement tributaire de contributions volontaires, l'UNICEF vient en aide aux enfants sans égard à leur origine, leur religion ou leur opinion politique. Pour obtenir davantage de renseignements sur l'UNICEF, visitez le www.unicef.ca.
À propos du Centre de recherche Innocenti de l'UNICEF :
Situé à Florence, le Centre de recherche Innocenti agit comme centre de recherche spécialisé indépendant de l'UNICEF. Il se consacre à la recherche autour de deux grands domaines thématiques : les politiques sociales et économiques et les enfants, ainsi que la protection de l'enfant et l'application de normes internationales en faveur des enfants.
Renseignements:
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UNICEF Québec
514 288-5134 poste 8425/cell. : 514 232-4510
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