Selon un nouveau rapport de l'Office national de l'énergie, le Canada arrive tardivement sur le marché mondial du gaz naturel liquéfié English
CALGARY, le 18 juill. 2017 /CNW/ - Le Canada est arrivé tardivement sur le marché mondial du gaz naturel liquéfié (« GNL ») et les prochaines années marqueront un point tournant pour le développement de l'industrie canadienne du GNL, selon un nouveau rapport publié par le Secteur de l'intégration de l'information sur l'énergie et de l'analyse de l'Office national de l'énergie.
Intitulé Le rôle du Canada dans le marché mondial du GNL, le rapport d'évaluation du marché de l'énergie traite de la dynamique changeante du marché du GNL, notamment de la faiblesse des prix et de la concurrence féroce, qui fait planer une grande incertitude sur tous les projets de GNL, y compris ceux proposés au Canada.
Le GNL est un gaz naturel refroidi à une température d'environ -160 °C, qui est son point de liquéfaction. À l'état liquide, il peut être exporté vers des marchés d'outre-mer dans des navires spécialement conçus à cette fin.
La demande de GNL est en hausse dans le monde entier, particulièrement en Asie et dans certaines parties de l'Europe. Ce sont toutefois des projets déjà en chantier en Australie et aux États-Unis qui répondront à cette demande à court et à moyen terme.
Le Canada produit beaucoup plus de gaz naturel qu'il n'en faut pour répondre à la demande intérieure. Les États‑Unis sont depuis longtemps le premier marché d'exportation pour l'excédent de production de gaz naturel du Canada, mais la production croissante de gaz de schiste aux États-Unis a réduit la demande sur ce marché et amené les producteurs canadiens à s'intéresser à l'exportation sous forme de GNL.
Depuis 2010, l'Office a reçu 43 demandes de licence d'exportation de GNL, dont 35 ont été approuvées. Des 24 projets proposés, 18 seraient situés sur le littoral de la Colombie-Britannique et le reste, au Québec et dans les Maritimes.
Un seul de ces projets, celui de Woodfibre LNG près de Squamish, en Colombie-Britannique, a fait l'objet d'une décision d'investissement finale. Le gouvernement fédéral a approuvé le projet sous réserve de certaines conditions en mars 2016 et l'Office national de l'énergie a délivré la licence d'exportation de GNL d'une durée de 40 ans le 9 juin 2017. Non loin de Prince Rupert, en Colombie-Britannique, le projet de la société Pacific Northwest LNG doit encore faire l'objet d'une décision d'investissement finale, bien qu'il ait été approuvé conditionnellement au palier fédéral en septembre 2016 et que la licence d'exportation de GNL ait été délivrée par l'Office national de l'énergie le 21 décembre 2016. Quatre autres projets ont reçu des approbations réglementaires.
En bref
- Toute société souhaitant exporter du gaz naturel du Canada doit d'abord obtenir une licence d'exportation délivrée par l'Office national de l'énergie. Celui-ci, lorsqu'il examine une demande, tente de déterminer si la quantité de gaz naturel proposée pour l'exportation excède la demande canadienne (article 118 de la Loi sur l'Office national de l'énergie).
- En 2015, la consommation totale de gaz naturel au Canada s'est élevée à 3,1 billions de pieds cubes, le reste des ressources de gaz naturel commercialisable étant estimé à près de 1 100 billions de pieds cubes, soit suffisamment pour répondre aux besoins du Canada pour les 350 prochaines années au taux de consommation actuel. Les trois quarts de cet approvisionnement se trouvent dans des formations schisteuses et des réservoirs étanches en Alberta et en Colombie-Britannique.
- En plus d'une licence d'exportation, toute société souhaitant construire des installations de GNL au Canada doit obtenir les autorisations nécessaires des autres organismes de réglementation. Le projet doit par ailleurs faire l'objet de deux évaluations environnementales, aux niveaux fédéral et provincial, et, selon sa nature et son emplacement, il pourrait être assujetti à d'autres règlements.
- Les projets proposés au Canada profitent de certains avantages, notamment :
- ils ont accès à un approvisionnement abondant en gaz naturel, à un coût d'exploitation relativement faible;
- les projets de la côte Ouest canadienne sont plus près des marchés asiatiques que ceux de la côte américaine du golfe du Mexique, et ceux de la côte Est canadienne sont plus près de l'Europe.
- Ils présentent toutefois certains inconvénients, dont les suivants :
- les coûts élevés de mise en valeur dans les régions éloignées dépourvues d'infrastructures adéquates, où il faut construire de nouveaux gazoducs pour transporter le gaz;
- compte tenu de la chute des prix du GNL au cours des dernières années, les marges bénéficiaires s'effritent et justifient de moins en moins les investissements dans ce type de projets exigeant beaucoup de capital;
- du fait de la concurrence accrue, il est difficile pour les fournisseurs canadiens de conclure des contrats d'approvisionnement à long terme.
Citation
« Au cours des dernières années, un certain nombre de projets de GNL ont été proposés au Canada et des investissements importants ont déjà été faits en vue de leur planification et de leur approbation. Le Canada peine néanmoins à se tailler une place de choix sur les marchés mondiaux du GNL, qui sont de plus en plus concurrentiels. Les promoteurs continuent toutefois de travailler activement à la réalisation de projets sur les deux côtes. »
- Shelley Milutinovic, économiste en chef, Office national de l'énergie
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L'Office national de l'énergie est un organisme fédéral indépendant qui réglemente plusieurs aspects du secteur énergétique au Canada. Il réglemente les pipelines, la mise en valeur des ressources énergétiques et le commerce de l'énergie, dans l'intérêt public canadien en plaçant la sécurité au cœur de ses préoccupations. Pour un complément d'information sur l'Office et son mandat, consultez le site Web www.neb-one.gc.ca.
SOURCE Office national de l'énergie
James Stevenson, Communications, Office national de l'énergie, Téléphone : 403-613-6126, Courriel : [email protected]
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