Unis dans leur lutte contre les droits de douane imposés par les États-Unis, les chefs d'entreprise canadiens évaluent les stratégies d'atténuation tout en exhortant les gouvernements à prendre des mesures audacieuses
MONTRÉAL, le 4 mars 2025 /CNW/ - Selon un nouveau sondage mené par KPMG au Canada la semaine dernière, les chefs d'entreprise canadiens demeurent fermement unis dans leur lutte contre les droits de douane imposés par les États-Unis, les deux tiers (67 %) d'entre eux affirmant que leur entreprise serait en mesure de faire face à une guerre commerciale d'une durée de plus d'un an. Plus de 8 chefs d'entreprise sur 10 (86 %) continuent d'appuyer l'imposition de droits de douane de représailles contre les États-Unis, soit le même sentiment exprimé il y a un mois lorsque KPMG a sondé pour la première fois les entreprises canadiennes sur le sujet.
L'incertitude entourant la politique commerciale des États-Unis a poussé les entreprises canadiennes à se précipiter pour trouver des moyens d'atténuer les risques et d'assurer leur protection contre les droits de douane. Les stratégies d'atténuation, qui varient d'une entreprise et d'un secteur à l'autre, comprennent la détermination des domaines propices à l'optimisation et à la rationalisation des opérations, la formation de partenariats pour ouvrir de nouveaux marchés, la diversification des chaînes d'approvisionnement, la cession des activités non essentielles, l'exploration des possibilités de couverture de change, l'intégration des plans en ce qui a trait aux droits de douane et à la tarification de transfert, la recherche d'exemptions et l'obtention de subventions ou d'incitatifs fiscaux.
« Le milieu des affaires demeure inébranlable dans son engagement à défendre les intérêts du Canada », a déclaré Timothy Prince, associé directeur canadien, Clients et marchés, KPMG au Canada. « L'ampleur des droits de douane et la durée de leur maintien auront une incidence sur la capacité des entreprises à traverser la tempête à venir. L'incertitude pousse déjà les entreprises à examiner toutes les facettes de leurs activités pour comprendre les options qui s'offrent à elles, les trois quarts d'entre elles ayant amorcé un examen stratégique de leurs activités. »
« Les entreprises feront le nécessaire pour tenir le coup, mais elles s'attendent à ce que les gouvernements prennent des mesures audacieuses pour éliminer les obstacles interprovinciaux, construire un corridor énergétique national, réduire les formalités administratives et remanier le régime fiscal afin d'accroître leur capacité concurrentielle. Jusqu'à 86 % des répondants affirment qu'il est temps de diversifier les marchés d'exportation d'énergie en augmentant le nombre de pipelines et en étendant l'infrastructure dans l'ouest et l'est du Canada, et de réduire notre dépendance à l'égard du transport du pétrole et du gaz vers l'est du Canada à travers les États-Unis. »
Près de 9 répondants sur 10 (88 %) souhaitent voir une volonté politique forte et déterminée à tous les paliers de gouvernement pour enfin ouvrir le commerce au sein du Canada. Jusqu'à 84 % des répondants affirment que l'élimination des barrières interprovinciales sera extrêmement ou très importante pour la survie de leur entreprise dans le cadre d'une guerre commerciale avec les États-Unis, et veulent que ces barrières soient éliminées le plus rapidement possible. Près du tiers (31 %) affirment qu'ils pourraient rediriger de 11 à 25 % des ventes de leur entreprise vers les marchés du Canada.
Pas moins de 96 % des consommateurs canadiens interrogés dans le cadre d'un sondage distinct mené par KPMG veulent que les barrières interprovinciales soient éliminées, et 91 % affirment que la guerre commerciale les a convaincus que le Canada doit maintenir son système de gestion de l'offre pour les produits laitiers, les œufs et la volaille.
Il s'agit du deuxième sondage mené par KPMG auprès de chefs d'entreprise en un mois. Mené la semaine dernière, le sondage a permis de recueillir les opinions de 602 dirigeants provenant principalement de moyennes et grandes entreprises à l'échelle du Canada et des industries. Un peu plus de la moitié (51 %) dirigent des entreprises œuvrant au sein des deux industries qui devraient être les plus durement touchées par les droits de douane des États-Unis : la fabrication industrielle ainsi que l'énergie et les ressources naturelles.
Principales conclusions du sondage :
- 67 % des 602 chefs d'entreprise canadiens interrogés affirment que leur entreprise serait en mesure de résister à une guerre commerciale d'une durée de plus d'un an.
- 86 % croient que le Canada devrait combattre les droits de douane américains en imposant des droits de douane de représailles.
- Cette proportion est similaire dans tout le pays : 89 % en Ontario, 85 % au Québec, 80 % en Colombie-Britannique et 83 % en Alberta.
- 83 % veulent que les contre-mesures du Canada soient des mesures de représailles ciblées à raison d'un dollar pour un dollar.
- 86 % affirment qu'il est temps d'accroître le nombre de pipelines et d'étendre l'infrastructure des régions productrices de pétrole et de gaz dans l'ouest et l'est du Canada en vue de la diversification des marchés d'exportation de l'énergie au-delà des États-Unis.
- 86 % veulent que le Canada achemine un volume accru de pétrole et de gaz (pipelines de l'ouest vers l'est) afin de réduire la dépendance au transport du pétrole et du gaz vers l'est du Canada à travers les États-Unis.
- 88 % souhaitent voir une volonté politique forte et déterminée à tous les paliers de gouvernement pour enfin ouvrir le commerce au sein du Canada.
- 84 % affirment que l'élimination des barrières interprovinciales sera extrêmement ou très importante pour la survie de leur entreprise dans le cadre d'une guerre commerciale avec les États-Unis.
- 85 % veulent que les obstacles au commerce interprovincial soient éliminés le plus rapidement possible.
- 76 % ont amorcé un examen stratégique des activités de leur entreprise en raison de l'incertitude commerciale.
- 80 % des entreprises de fabrication industrielle, dont 87 % au sein de l'industrie de la transformation des aliments et 82 % au sein de l'industrie automobile
- 31 % affirment qu'ils pourraient rediriger de 11 à 25 % des ventes de leur entreprise vers les marchés du Canada.
Survivre aux droits de douane
Les droits de douane sur l'acier et l'aluminium canadiens ont duré près d'un an sous la première administration Trump. Alors que les deux tiers (67 %) des chefs d'entreprise affirment que leur entreprise pourrait résister à une guerre commerciale d'une durée de plus d'un an, 30 % affirment qu'une telle guerre entraînera des pertes de profit importantes pour leur entreprise, et 3 % affirment que leur entreprise fera faillite si une telle guerre a lieu.
La moitié des répondants affirment que leur entreprise a déjà commencé à réduire sa production ou à mettre à pied des employés en prévision des droits de douane, et plus du quart (28 %) affirment que leur entreprise commencera à réduire ses effectifs et sa production de quatre à six mois après le début de la guerre commerciale. La moitié (50 %) des répondants s'attendent à ce que les effectifs de leur entreprise diminuent au Canada d'ici la même date l'an prochain, ce qui souligne la nécessité pour les entreprises d'accélérer les efforts d'atténuation et pour les gouvernements d'agir rapidement afin de stimuler la croissance économique, a déclaré M. Prince.
« Il est essentiel que les entreprises assurent la pérennité de leurs opérations, qu'elles examinent de près leurs chaînes d'approvisionnement pour cerner les principaux risques et vulnérabilités liés à la concentration, et qu'elles évaluent l'incidence des droits de douane sur leurs coûts, leurs flux de trésorerie et leurs liquidités, ainsi que le montant qu'elles seront en mesure d'absorber ou de répercuter sur leurs clients », a affirmé Tammy Brown, leader nationale, Marchés industriels, KPMG au Canada. « Nous travaillons avec nos clients pour élaborer des scénarios afin de recenser les changements et les répercussions potentiels des politiques commerciales sur leurs organisations. Cela aidera à renforcer la résilience et la souplesse de leurs chaînes d'approvisionnement, de façon à ce qu'ils puissent réagir rapidement et efficacement à mesure que le paysage évolue. Bien que bon nombre d'entreprises se concentraient déjà sur l'optimisation de leurs opérations, cette incertitude commerciale a créé un nouveau sentiment d'urgence. »
Comme la plupart des entreprises ont déjà entrepris un examen stratégique de leurs activités, 77 % des répondants s'efforceront de cerner des occasions d'acquisition ou de cession potentielles dans le cadre de leur stratégie d'atténuation, et 78 % admettent que leur entreprise doit renforcer la résilience de ses chaînes d'approvisionnement.
La faiblesse du dollar canadien par rapport au dollar américain compensera partiellement ou entièrement l'incidence négative des droits de douane pour les deux tiers (67 %) des répondants. En outre, 10 % des répondants affirment que la faiblesse du dollar canadien placera leur entreprise dans une position nette positive, c'est-à-dire que les droits de douane entraîneront plus de gains que de pertes pour elle.
Choisir entre le sud et d'autres marchés
Plus de 6 entreprises sur 10 (62 %) envisageraient de transférer une partie de leurs activités de production aux États-Unis comme tactique d'atténuation en cas d'imposition de droits de douane. Dans le cadre d'un sondage de KPMG mené il y a un mois, 48 % des répondants ont déclaré qu'ils prévoyaient transférer leurs investissements ou leur production aux États-Unis.
« Bien que le transfert des opérations aux États-Unis soit une façon d'atténuer l'effet des droits de douane, il faut examiner attentivement les aspects économiques », a déclaré Lachlan Wolfers, leader national, KPMG cabinet juridique au Canada et responsable mondial de la fiscalité indirecte de KPMG. « Il y a de nombreux facteurs à prendre en considération, dont la réglementation en matière d'emploi et d'environnement, l'établissement de nouvelles relations avec les fournisseurs et les clients ainsi que les complexités fiscales aux États-Unis et au Canada. La relocalisation a tendance à être une réponse de dernier recours peu courante à l'heure actuelle, mais il faut toujours prendre ces décisions en fonction d'un horizon d'investissement à plus long terme. »
Les chefs d'entreprise sont également à la recherche de nouveaux marchés à l'étranger. Environ la moitié (46 %) affirment qu'ils ont de trois à cinq marchés de rechange pour leurs produits autres que les États-Unis, tandis que 27 % affirment avoir un ou deux marchés de rechange. Cependant, la moitié (52 %) affirment qu'il sera difficile pour leur entreprise de transférer ses activités dans un autre ressort à court ou à moyen terme.
Autres points saillants du sondage :
- 67 % des répondants affirment que la faiblesse du dollar canadien compensera partiellement ou entièrement l'incidence négative des droits de douane, 10 % affirment que l'effet net sur leur entreprise sera positif, 17 % affirment que cette faiblesse n'aidera pas leur entreprise et 6 % sont incertains.
- La moitié (50 %) des répondants affirment que leur entreprise a déjà commencé à réduire sa production ou à mettre à pied des employés en prévision des droits de douane.
- 28 % des répondants affirment que leur entreprise commencera à réduire ses effectifs et sa production de quatre à six mois après le début de la guerre commerciale.
- 50 % s'attendent à ce que les effectifs de leur entreprise diminuent au Canada au cours de la prochaine année, 21 % s'attendent à ce qu'ils demeurent inchangés, et 28 % s'attendent à ce qu'ils augmentent.
- 77 % entreprendront un examen stratégique pour cerner les occasions d'acquisition ou de cession.
- 78 % affirment qu'ils doivent renforcer la résilience de leurs chaînes d'approvisionnement (sources de rechange, mise en œuvre de technologies pour prévoir les perturbations, optimisation de la logistique, etc.).
- 62 % envisageraient de transférer la production aux États-Unis comme tactique d'atténuation en cas d'imposition de droits de douane.
- 46 % affirment qu'ils ont de trois à cinq marchés de rechange pour leurs produits autres que les États-Unis, tandis que 27 % affirment avoir un ou deux marchés de rechange.
- 52 % affirment qu'il serait difficile pour leur entreprise de transférer ses activités dans un autre ressort à court ou à moyen terme.
- La moitié (51 %) ont annulé un ou plusieurs voyages d'affaires aux États-Unis.
- 96 % sont préoccupés par la façon dont les droits de douane seront payés et par la façon de faire traverser physiquement les marchandises à la frontière.
- 98 % sont préoccupés par la gestion des prix et des marges.
- 95 % sont préoccupés par leurs chaînes d'approvisionnement (risques en amont et en aval et coûts plus élevés des intrants).
- 74 % affirment que l'imposition de droits de douane limiterait leur capacité de réinvestir dans la croissance.
À propos du sondage sur les tarifs douaniers de KPMG au Canada
KPMG a sondé 602 chefs d'entreprise canadiens du 13 au 28 février, en tirant parti du principal groupe de recherche en ligne sur les affaires de Sago et de la plateforme de recherche en ligne Methodify. 89 % des répondants affirment que leur entreprise exporte des produits aux États-Unis et 80 % ont déclaré que leur entreprise serait touchée par les droits de douane américains. Répartition des revenus annuels : Entre 500 millions $ et 1 milliard $ - 26 %, entre 100 millions $ et 500 millions $ - 26 %, entre 50 millions $ et 100 millions $ - 19 % , entre 10 millions $ et 50 millions $ - 16 %, et plus de 1 milliard $ - 13 %. Aucun répondant d'entreprise déclarant des revenus annuels de moins de 10 millions $ n'a été interrogé.
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SOURCE KPMG LLP

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