Selon une étude, les femmes de minorités sont les moins susceptibles d'avoir
accès à un médecin
Les chercheurs ont découvert que les Ontariennes provenant de l'Asie du Sud et de l'Ouest, ou de pays arabes, éprouvent le plus de difficulté à trouver un médecin et à obtenir un rendez-vous
TORONTO, le 30 mars /CNW/ - Une femme sur trois provenant de l'Asie du Sud, de l'Asie de l'Ouest ou de pays arabes - l'un des segments de la population canadienne qui connaît la croissance la plus rapide - dit qu'elle éprouve de la difficulté à obtenir les services d'un médecin pour traiter un problème de santé urgent ou surveiller ses problèmes de santé. Selon les constatations d'une nouvelle étude menée par des chercheurs de l'Hôpital St. Michael et de l'Institut de recherche en services de santé (IRSS), ce groupe, de même que les immigrantes et les immigrants, sont considérablement plus défavorisés que les personnes nées au Canada lorsqu'il s'agit de trouver un médecin, d'obtenir un rendez-vous et d'avoir accès aux services de spécialistes pour répondre à leurs besoins de santé.
"Si nous voulons assurer la santé et le bien-être des hommes et des femmes partout dans la province, il est important que l'accès aux services de santé soit équitable pour toutes les Ontariennes et tous les Ontariens", déclare Arlene Bierman, médecin à l'Hôpital St. Michael et chercheuse principale du Projet d'élaboration du Rapport basé sur des données probantes de l'Ontario sur la santé des femmes (Étude POWER). "Statistique Canada estime que d'ici 2031, la population des minorités visibles au Canada va doubler et que les Sud-Asiatiques formeront la plus importante minorité visible. Nous devons pouvoir mieux répondre aux besoins grandissants de cette communauté et réduire les obstacles qui entravent l'accès aux services pour améliorer les résultats en matière de santé", ajoute Dre Bierman, qui est également chercheuse à l'Institut de recherche en services de santé (IRSS).
L'Étude POWER (Projet d'élaboration du Rapport basé sur des données probantes de l'Ontario sur la santé des femmes) est menée conjointement par l'Hôpital St. Michael et l'Institut de recherche en services de santé (IRSS). C'est la première étude ontarienne à donner un aperçu complet de la santé des femmes selon le genre, le revenu, le niveau de scolarité, l'ethnicité et l'emplacement géographique. Les constatations mentionnées sont présentées dans le septième chapitre de l'Étude POWER intitulé "Accès aux services de santé", qui vient d'être publié. Les décideurs et les fournisseurs de services de santé pourront utiliser ces données pour améliorer l'accessibilité, la qualité et les résultats de la santé des Ontariennes. L'Étude POWER est financée par Écho : pour l'amélioration des Ontariennes, un organisme du ministère de la Santé et des Soins de longue durée.
"Les constatations du chapitre de l'Étude POWER consacré à l'accès aux services de santé arrivent à point nommé, étant donné ce que nous savons des tendances démographiques futures du Canada. Il est clair qu'il nous faut apporter des changements à la prestation des services et aux collaborations communautaires si nous voulons rendre les services de santé plus accessibles à la population immigrante de l'Ontario. Cette étude de base nous permettra de suivre les efforts qui sont faits en vue d'améliorer l'accès aux services de santé", déclare Pat Campbell, chef de la direction d'Écho.
Les principales constatations du chapitre de l'Étude POWER publié aujourd'hui sont les suivantes :
- Plus de 50 pour cent des adultes de l'Asie du Sud, de l'Asie de l'Ouest ou de pays arabes ne sont pas très satisfaits de la difficulté qu'ils ont à obtenir un rendez-vous chez un médecin pour un examen périodique. - Près de 40 pour cent des adultes de l'Asie de l'Est et du Sud-Est et 34 pour cent des adultes autochtones ont dit avoir de la difficulté à obtenir les services d'un spécialiste, comparé à 22 pour cent des Ontariens de race blanche. - Quinze pour cent des immigrants qui vivent au Canada depuis moins de cinq ans n'ont pas de médecin de premier recours, ce taux étant plus que le double de celui des hommes et les femmes nés au Canada (7,3 pour cent) qui ont déclaré ne pas avoir de médecin de premier recours. - Trente pour cent des femmes qui ne parlaient pas souvent le français ou l'anglais à la maison ont dit avoir plus de difficulté à obtenir les services d'un médecin de famille pour surveiller leurs problèmes de santé, comparé à moins de 20 pour cent des femmes qui parlaient français ou anglais. - Plus de 30 pour cent des immigrantes qui vivaient au Canada depuis moins de 10 ans ont affirmé avoir éprouvé des difficultés à obtenir un rendez-vous chez un médecin de famille pour des problèmes de santé urgents mais non très urgents, contre 18 pour cent des femmes nées au Canada. - L'accès à des soins dentaires s'est avéré problématique partout en Ontario. Plus de 50 pour cent des femmes de l'Asie du Sud et de l'Ouest, ou de pays arabes, ont dit qu'elles n'étaient pas allées chez un dentiste au cours des 12 mois précédents, comparé au quart des femmes de race blanche.
Pour obtenir plus de renseignements sur l'Étude POWER et ses partenaires, visitez le site www.powerstudy.ca. D'autres constatations de cette étude seront publiées plus tard cette année.
Dre Bierman est chercheuse au Centre de recherche Keenan de l'Institut du savoir Li Ka Shing de l'Hôpital St. Michael, scientifique à l'Institut de recherche en services de santé (IRSS) et présidente du Conseil de la santé des femmes de l'Ontario d'Écho à l'Hôpital St. Michael et à l'Université de Toronto (Faculté de sciences infirmières Lawrence S. Bloomberg).
Renseignements: Deborah Creatura, IRSS, (416) 480-4780; Julie Saccone, Hôpital St. Michael, (416) 864-5047
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