Semaine nationale de la santé mentale - du 5 au 11 mai 2014 - Les travailleurs québécois ne prennent pas assez de pauses, surtout les femmes - « Prendre une pause, ça du bon! »
MONTRÉAL, le 4 mai 2014 /CNW Telbec/ - La 63e Semaine nationale de la santé mentale aura lieu du 5 au 11 mai 2014. Avec comme thème « Prendre une pause, ça du bon! », cette campagne annuelle orchestrée par le réseau québécois de l'Association canadienne pour la santé(ACSM) invitera la population à cultiver son bien-être en prenant des pauses.
Un(e) travailleur(euse) sur deux dit qu'il(elle) n'a tout simplement pas assez de temps pour prendre une pause pendant les heures de travail. « Même si les pauses sont prévues dans l'horaire de travail, beaucoup de gens ne les prennent pas en raison de la surcharge de travail. Et ce sont surtout les femmes qui négligent de prendre un temps d'arrêt. Une triste réalité, car les données de ces mêmes études démontrent que les personnes qui prennent leurs pauses ont moins de symptômes liés à des troubles de santé mentale », précise Angelo Soares, professeur titulaire au département d'organisation et ressources humaines de l'École des sciences de la gestion de l'UQAM.
« On vit aujourd'hui à cent à l'heure : on se rend au bureau d'un pas pressé, d'autres sont bloqués dans la circulation ou tentent d'avoir une place dans l'autobus ou dans un wagon de métro déjà rempli. Chaque jour, on accède à une masse de plus en plus imposante de courriels auxquels nous n'arrivons pas à répondre. On se sent souvent dépassé. Nous sommes presqu'aux limites de ce que l'humain peut supporter physiquement et psychiquement », déclare Renée Ouimet, directrice de l'ACSM - Division du Québec.
Cette réalité fait qu'au Québec, entre 1998 et 2010, le temps hebdomadaire consacré au travail a augmenté de 3,9 heures alors que le temps libre des Québécois a diminué de 3 heures par semaine. Tout indique que cette tendance se maintiendra au cours des prochaines années. En outre, la fatigue motiverait au moins une visite sur deux chez les généralistes; un état souvent en lien direct avec le stress, la dépression et l'épuisement professionnel. On estime aussi qu'entre 15 % et 30 % des patients qui consultent un médecin de famille souffrent d'un trouble de santé mentale.
« Bien souvent, les gens ne se rendent pas compte qu'ils sont fatigués et vont jusqu'à l'épuisement, déclare Dre Maxine Dumas Pilon, présidente désignée du Collège québécois des médecins de famille. Pour être heureux, on a avantage à s'acheter du temps, pas une grosse maison. Beaucoup de mes patients se rendent malheureux à vouloir intensément être heureux. Je conseille à ces personnes de réajuster leur choix, de se donner du temps et des rappels pour respirer, de laisser les écrans de côté en soirée et de cultiver leurs amitiés. »
La santé mentale signifie de trouver l'équilibre entre tous les aspects de sa vie : social, physique, spirituel, économique et mental. Lorsqu'on se laisse trop absorber par un secteur de sa vie, les autres sont laissés pour compte. Par exemple, si l'on met toute son énergie au travail, on se rend vite compte que cela se fait au détriment de sa vie familiale et sociale, que cela a un impact négatif sur nos enfants, notre conjoint, nos amis.
Le Dr Louis Patry, médecin spécialiste en médecine du travail et ergonome, directeur du programme de spécialité en médecine du travail à l'Université de Montréal estime pour sa part que ce sont les pressions socio-économiques, les changements technologiques et organisationnels, l'insécurité d'emploi qui font partie des facteurs susceptibles d'affecter l'équilibre psychique et qui peuvent avoir des répercussions significatives sur la santé des travailleurs.
Le comédien Mathieu Quesnel, nouveau porte-parole de la Semaine nationale de la santé mentale, profitera de cette campagne pour dire aux Québécoises et Québécois que prendre soin de sa santé mentale ça se fait chaque jour et que c'est aussi important que se brosser les dents, manger sainement ou faire de l'exercice physique. « On oublie souvent de prendre du temps au travail, mais c'est aussi malheureusement devenu la norme dans nos vies : on ne prend plus des pauses de nous-mêmes, de nos vies personnelles. On vit dans un monde où la productivité et le succès personnel sont très valorisés. Mais il faut se rappeler qu'on fait partie d'un tout. Il faut se donner la possibilité de prendre du recul. »
Quelques faits sur la santé mentale
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« On se préoccupe beaucoup des coûts élevés dans le secteur de la santé. À cet égard, être en bonne santé mentale s'avère très payant. Quand on voit les bénéfices associés au bien-être psychologique : meilleure santé physique, bonne estime de soi, compétences personnelles et sociales qui permettent de développer son plein potentiel, capacité de faire face à l'adversité, de s'adapter au changement et de contribuer à sa communauté, on voit clairement qu'agir pour améliorer le bien-être psychologique est primordial et que l'on doit davantage en faire la promotion », conclut Mme Ouimet.
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Le mandat du réseau québécois de l'ACSM compte 10 filiales autonomes. Son mandat est d'interpeller tous les milieux et personnes afin de faire connaître ce qui nous aide à protéger et à développer notre bien-être psychologique, et de mettre en place des actions, outils, programmes et politiques permettant d'accroître et de maintenir le bien-être personnel et collectif.
La Semaine nationale de la santé mentale est commanditée à l'échelle provinciale par Desjardins Assurances et le ministère de la Santé et des Services sociaux.
SOURCE : ASSOCIATION CANADIENNE POUR LA SANTE MENTALE
André Beaulieu communication, 514 393-3444, [email protected]
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