Semaine nationale de sensibilisation à la pharmacie - Les pharmaciens du
Québec présentent des solutions pour désengorger le système de santé
MONTRÉAL, le 2 mars /CNW Telbec/ - À l'occasion de la Semaine nationale de sensibilisation à la pharmacie qui se déroule du 1er au 6 mars, les pharmaciens proposent des solutions simples, peu coûteuses qui permettraient rapidement à la population d'avoir un meilleur accès aux soins.
Les solutions proposées aujourd'hui sont de trois ordres :
1. Permettre aux pharmaciens du Québec de prolonger l'ordonnance d'un patient afin d'éviter une interruption de traitement, lorsque sa situation clinique est stable
À l'heure actuelle, les pharmaciens du Québec ne sont pas autorisés à prolonger l'ordonnance d'un patient qui consomme des médicaments sur une base chronique et qui n'a plus de renouvellement autorisé. Tous les jours, des patients qui prennent des médicaments contre l'ostéoporose ou pour la glande thyroïde, par exemple, se retrouvent donc dans les cliniques sans rendez-vous ou à l'urgence seulement pour obtenir un renouvellement d'ordonnance. "C'est contre-productif pour le patient et pour le système", souligne Diane Lamarre, présidente de l'Ordre des pharmaciens du Québec. "Dans de nombreux cas, les pharmaciens sont en mesure de déterminer si le patient est stable et, dans l'affirmative, de poursuivre le traitement temporairement, jusqu'à ce qu'un médecin puisse le voir, évitant ainsi l'interruption du traitement."
2. Mettre plus étroitement à contribution les pharmaciens dans l'ajustement de la thérapie médicamenteuse
Pour faire en sorte que les patients atteints d'une maladie chronique comme l'hypertension ou le diabète soient bien contrôlés, la dose de leur médicament doit être revue à l'occasion en fonction des cibles établies. "Dans le cas d'un patient hypertendu, le pharmacien peut facilement prendre la mesure de la tension artérielle en pharmacie et ajuster lui-même la dose de la médication. Cette contribution permettrait de libérer des plages de visites médicales pour des situations plus urgentes et plus graves, par exemple lorsque la tension d'un patient n'est vraiment pas contrôlée. Un adulte sur 5 souffre d'hypertension au Canada, on peut facilement imaginer à quel point cette mesure améliorerait l'accessibilité pour les patients et permettrait des économies de temps et d'énergie pour nos médecins de famille."
3. Faire en sorte que les pharmaciens puissent amorcer des médicaments pour aider les patients à arrêter de fumer
Un autre exemple qui illustre bien certaines incohérences de notre système de santé : à l'heure actuelle, un patient qui désire obtenir des médicaments pour arrêter de fumer doit, dans certains cas, attendre plusieurs heures à la clinique afin d'avoir une prescription, trop souvent simplement afin que ceux-ci soient remboursés par les assureurs. Pourtant, les pharmaciens sont parfaitement en mesure de soutenir les fumeurs dans leur intention de mettre fin à leur dépendance. Comme société, pouvons-nous vraiment accepter une telle situation, considérant que plus de 25 % des Québécois n'ont pas accès à un médecin de famille?
Mieux employer le pharmacien : une solution pour notre système de santé surchargé
"On parle tous les jours des difficultés rencontrées par les patients pour accéder aux services de première ligne" souligne Diane Lamarre. "Nous devons trouver des solutions et certaines d'entre elles appellent au gros bon sens et à la participation plus étroite des pharmaciens formés pour répondre aux besoins de première ligne des patients."
Les pharmaciens au Québec ont les compétences pour répondre à davantage de besoins des patients et pourraient être mieux employés. "Nous sommes des professionnels disponibles, accessibles et fiables; des solutions simples existent pour les patients qui attendent. Ces solutions sont déjà mises en œuvre dans plusieurs autres provinces canadiennes - le Nouveau-Brunswick, l'Ontario et l'Alberta, par exemple - la population québécoise a le droit de bénéficier au moins aux mêmes services" poursuit madame Lamarre. Ainsi, une étude ontarienne a permis de démontrer que le recours au pharmacien pour cinq nouvelles fonctions permettrait d'économiser 72 millions de dollars au système de santé et aux citoyens (ex. coûts liés à l'absentéisme) et de libérer plus de 1 200 000 rendez-vous chez le médecin, la première année seulement.
De plus, des initiatives locales ont également permis de démontrer les nombreux avantages, tant pour la santé des patients que pour l'économie, d'avoir recours au pharmacien. Une équipe de pharmaciens de Beauce a mis sur pied une clinique-réseau d'anticoagulothérapie et suit actuellement 850 patients. Ce travail a permis de libérer 2600 heures de rendez-vous aux médecins de la région, d'améliorer l'atteinte des cibles de traitement de 45 % à 70 % et de diminuer le temps infirmière en CLSC (pour les prises de sang à domicile) de 1/4 à 1/2 équivalent temps plein.
"Le pharmacien peut régler des problèmes et contribuer à désengorger la première ligne. Il suffit de lui en donner la possibilité" de conclure madame Lamarre.
L'Ordre des pharmaciens du Québec
L'Ordre des pharmaciens du Québec a pour mission de veiller à la protection du public en assurant la qualité des soins et des services pharmaceutiques offerts à la population et en faisant la promotion de l'usage approprié des médicaments au sein de la société. Il regroupe plus de 7500 pharmaciens qui exercent notamment dans 1700 pharmacies privées ainsi que dans les établissements publics de santé du Québec.
Renseignements: Julie Villeneuve, adjointe aux communications, (514) 284-9588, poste 310; Cell: (514) 808-5556, [email protected]
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