Services professionnels en éducation en Haute-Côte-Nord - Après le fly-in / fly-out, le vroom-in / vroom-out
Nouvelles fournies par
Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ)25 mars, 2015, 14:30 ET
BAIE-COMEAU, QC, le 25 mars 2015 /CNW Telbec/ - Alors que 10 % des services professionnels publics de la Haute-Côte-Nord risquent de disparaître pour satisfaire aux exigences toujours grandissantes de l'austérité, alors que les témoignages dramatiques des conséquences du manque de services se multiplient dans les médias, la Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) et le Syndicat des professionnelles et professionnels de la Haute-Côte-Nord (SPPHCN) appellent le gouvernement du Québec à s'occuper des besoins des élèves.
« Au nom des élèves, qui sont notre avenir, cette saignée dans les services professionnels doit cesser maintenant, exige la présidente de la FPPE-CSQ, Johanne Pomerleau. Un gouvernement qui se respecte ne choisit pas d'économiser sur le dos des jeunes qui n'ont pas le pouvoir de faire respecter leur droit. Obtenir des services professionnels à la hauteur de ses besoins, c'est un droit protégé par la loi, qui a été réaffirmé par la Cour suprême en 2012, on l'oublie trop souvent ! ».
Problème d'attraction et de rétention : encore plus de services coupés en Haute-Côte-Nord !
« On dénonçait l'an dernier qu'aucun psychologue ne desservait les élèves de Colombier à Tadoussac ! C'est toujours le cas et la situation s'est même aggravée. C'est maintenant les services de psychologie à Baie-Comeau et le service d'orthophonie pour tout le territoire qui sont coupés puisqu'on ne remplace pas les postes laissés vacants. Le prochain service qui risque d'être aboli par attrition, c'est l'orthopédagogie », déplore Renée Dufour, présidente du SPPHCN.
À cause des mauvaises conditions de travail dans le secteur de l'éducation, la commission scolaire est incapable d'attirer et de retenir des psychologues et des orthophonistes. Qui voudrait que son auto soit son bureau pour desservir une dizaine d'écoles sur 100 kilomètres de territoire pour des salaires beaucoup plus bas qu'au privé ? », questionne Renée Dufour.
Des services carrément privatisés
La commission scolaire est prise à la gorge et est obligée d'aller en sous-traitance. « Faire affaire avec le privé crée trois problèmes majeurs en Haute-Côte-Nord. L'élève ne reçoit qu'une infime partie du service dont il a besoin. La commission scolaire est prisonnière des contrats conclus avec le privé. En plus, les services professionnels sont donnés par des gens de l'extérieur. Après le fly-in / fly-out à Fermont, en Haute-Côte-Nord, c'est devenu vroom-in / vroom-out ! Est-ce que c'est ce qu'on veut pour notre région ?», s'insurge Renée Dufour.
Ajouter des services professionnels et des conditions d'exercice adéquates
Avant même que débutent les compressions dans le milieu de l'éducation, les professionnelles et professionnels n'étaient pas assez nombreux pour suffire à la tâche devant les besoins croissants des élèves. Il faut non seulement maintenir les ressources déjà en place, mais en ajouter davantage pour arriver à combler les besoins. C'est pourquoi la Fédération demande l'ajout de 600 professionnelles et professionnels dans le cadre des négociations pour le renouvellement des conventions collectives de ses membres.
Les conditions d'exercice parfois déplorables de la tâche des professionnelles et professionnels dans le système d'éducation public font également l'objet de négociations avec le gouvernement. « Il faut être capable d'attirer et de retenir les professionnelles et professionnels en éducation, parce qu'avec des salaires peu compétitifs et une surcharge de travail devenue quasiment la norme, les commissions scolaires peinent à pourvoir certains postes, et c'est l'élève, au bout du compte, qui ne reçoit pas de service », dénonce Johanne Pomerleau.
« Investir en éducation, c'est un choix de société que nous devons faire pour garantir l'avenir. Le gouvernement doit se donner les moyens de mettre tout en œuvre pour permettre aux élèves de réussir, sinon c'est toute une génération qu'il abandonne à son sort », conclut la leader syndicale.
La FPPE-CSQ a lancé en novembre la campagne vidéo « On se donne les moyens », sur Facebook, pour dénoncer les conséquences de l'austérité sur les services professionnels en éducation. La campagne est un succès viral avec plus de 400 000 visionnements à ce jour. Le troisième épisode est désormais disponible au www.onsedonnelesmoyens.com.
Profil de la FPPE-CSQ
La Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) représente 19 syndicats regroupant 7 200 membres répartis dans la quasi-totalité des commissions scolaires du Québec, francophones, anglophones, Crie et Kativik. Elle compte parmi ses membres différentes catégories de personnel dans les secteurs administratif, pédagogique et dans les services directs aux élèves (entre autres, psychologues, psychoéducatrices et psychoéducateurs, orthophonistes, conseillères et conseillers d'orientation, orthopédagogues, etc.).
Profil du SPPHCN
Le Syndicat des professionnelles et professionnels de la Haute-Côte-Nord (SPPHCN) représente les professionnelles et professionnels de l'éducation de la Commission scolaire de l'Estuaire.
SOURCE Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ)
Sur place : Claude Girard, Conseiller en communication, CSQ, Téléphone : 514 237-4432, [email protected] ; Au bureau de Montréal : Karine Lapierre, Conseillère en communication, FPPE-CSQ, Téléphone : 514 213-4412, Courriel : [email protected]
Partager cet article