Services professionnels insuffisants dans les écoles de la Haute-Côte-Nord -
Les élèves en difficulté de plus en plus nombreux sur les listes d'attente
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FEDERATION DES PROFESSIONNELLES ET PROFESSIONNELS DE L'EDUCATION DU QUEBEC03 mars, 2010, 09:30 ET
BAIE-COMEAU, QC, le 3 mars /CNW Telbec/ - Les services professionnels offerts dans les établissements scolaires de la Haute-Côte-Nord sont à ce point insuffisants que de plus en plus d'élèves ayant des besoins se retrouvent sur une liste d'attente pendant que leurs difficultés s'aggravent, affectant d'autant leurs chances de réussir à l'école.
Ce constat ressort d'une vaste consultation menée par la Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) auprès de l'ensemble de ses membres au Québec. Les résultats de la consultation pour la région de la Haute-Côte-Nord ont été rendus publics aujourd'hui en conférence de presse par le président de la FPPE-CSQ, M. Jean Falardeau, et le président par intérim du Syndicat des professionnelles et professionnels de la Haute-Côte-Nord (SPPHCN), M. Éric Desbiens.
Des chances inégales de réussite pour plusieurs élèves
Pour M. Jean Falardeau, il ne fait aucun doute qu'il n'y a pas suffisamment de professionnelles et professionnels de l'éducation dans les écoles de la Commission scolaire de l'Estuaire et cela a de graves conséquences sur les chances de réussir à l'école pour les élèves qui ont des difficultés.
"Le personnel professionnel est trop peu nombreux pour pouvoir intervenir auprès de tous les élèves qui ont des besoins. Dans ce contexte, l'intervention se fait beaucoup trop tardivement pour plusieurs, alors que de nombreux autres ne sont même pas rencontrés. C'est extrêmement malheureux parce que cette incapacité à assurer un soutien professionnel suffisant et complet pour tous les élèves en entraîne plusieurs sur le chemin du décrochage scolaire et hypothèque sérieusement leur avenir", déplore le président de la FPPE-CSQ.
Une situation critique
M. Jean Falardeau soutient que la situation est d'autant plus critique en Haute-Côte-Nord que le taux de décrochage scolaire est à la hausse.
"La ministre de l'Éducation peut bien multiplier les déclarations publiques pour dire qu'elle souhaite s'attaquer au décrochage scolaire, aussi longtemps qu'elle ne prendra pas les moyens pour qu'il y ait suffisamment de ressources professionnelles dans les écoles pour aider les élèves avec des besoins, alors ses discours demeureront vains. Et ce constat est on ne peut plus évident dans une région comme la Haute-Côte-Nord, où les longues listes d'attente, avant de pouvoir recevoir de l'aide, ne font qu'aggraver la situation des élèves en difficulté", accuse M. Falardeau.
Une rareté de ressources qui s'aggrave
Pour sa part, le présidente par intérim du SPPHCN, M. Éric Desbiens, ajoute que la rareté des effectifs professionnels risque même de s'aggraver.
"Même si il y a un manque de professionnels, la commission scolaire se permet de procéder à des coupures de postes sous prétexte qu'il y a baisse de clientèle. Mais la diminution globale du nombre d'élèves ne veut pas dire pour autant qu'il y a moins de cas d'élèves en difficulté. C'est plutôt le contraire qui se produit puisque leur nombre est à la hausse et les cas sont de plus en plus complexes", explique M. Desbiens.
Un recours coûteux vers l'extérieur
Le président par intérim du SPPHCN constate qu'il arrive même que des parents se tournent vers l'extérieur pour obtenir une évaluation de leur enfant.
"Malheureusement, un tel recours est loin d'être gratuit. Il représente des coûts importants pour les parents et il n'est donc pas à la portée de tous. De plus, pourquoi des parents devraient-ils payer pour des services professionnels alors que notre système d'éducation devrait en assurer l'accès à l'ensemble des élèves du Québec ?", questionne M. Desbiens.
Un personnel épuisé
Il faut également noter que l'insuffisance des ressources professionnelles n'a pas de conséquences que pour les élèves.
"Les professionnelles et professionnels travaillent quotidiennement dans un contexte difficile qui affecte leur motivation et leur impose un niveau élevé de stress. Plusieurs sont épuisés et les maladies sont plus fréquentes", rapporte M. Éric Desbiens.
Un pressant appel aux parents
Le président de la FPPE-CSQ, M Jean Falardeau, et le président par intérim du SPPHCN, M. Éric Desbiens, croient que les différents acteurs du monde de l'éducation de la région, et plus particulièrement les parents, doivent s'unir pour dénoncer cette situation et réclamer d'une même voix que le gouvernement du Québec leur accorde les ressources professionnelles nécessaires pour assurer à tous leurs élèves des chances égales à la réussite scolaire.
"L'avenir de nos jeunes nous tient beaucoup trop à cœur pour qu'on tolère plus longtemps une telle situation. C'est bien beau de parler de lutter contre le décrochage scolaire, mais cela doit tout d'abord commencer par nous assurer qu'il y a suffisamment de ressources professionnelles dans nos écoles pour que TOUS nos jeunes ayant des besoins reçoivent du soutien et de l'aide", concluent M. Falardeau et M. Desbiens.
Profils
La CSQ représente quelque 170 000 membres, dont près de 100 000 dans le secteur public. Elle est l'organisation syndicale la plus importante en éducation au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
La Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ) représente 20 syndicats regroupant 6000 membres répartis dans la quasi-totalité des commissions scolaires du Québec, francophones, anglophones, Crie et Kativik. Elle compte, parmi ses membres, différentes catégories de personnel, dans les secteurs administratif, pédagogique et les services directs aux élèves.
Renseignements: Claude Girard, Agent d'information CSQ, Cell.: (514) 237-4432, [email protected]
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