Si le revenu de travail avait suivi les gains de productivité, les Québécois-es gagneraient en moyenne 6000$ de plus par année
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Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)27 août, 2013, 10:30 ET
MONTRÉAL, le 27 août 2013 /CNW Telbec/ - Au cours des trente dernières années, le PIB par heure travaillée a augmenté de 32% tandis que le revenu de travail n'a progressé que de 15%. C'est ce que démontre une note socio-économique de l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS) publiée aujourd'hui. Si cette divergence était comblée, le revenu de travail moyen augmenterait de 6 000$ par année, passant d'un taux horaire de 26$ à 29$.
« On nous dit souvent qu'avant de partager la richesse il faut la créer. Force est de constater que dans les trente dernières années, nous avons créé plus de richesse, mais nous ne l'avons pas partagé équitablement. Ce faisant, on érode le cercle vertueux sur lequel s'appuyait justement la croissance : c'est avec de bons salaires qu'on peut espérer une économie forte », souligne Mathieu Dufour, chercheur associé à l'IRIS et professeur d'économie à la City University of New York.
La note révèle également que les gains de productivité ont d'abord profité aux entreprises. Durant les trente dernières années, la part du PIB profitant aux entreprises a augmenté de 16%, tandis que celle allant aux salaires des travailleurs et travailleuses a diminué de 12%.
« Pourquoi les travailleurs et travailleuses du Québec ne profitent-ils pas plus de la croissance? Parce qu'ils ont perdu avec le temps certains des outils leur permettant de négocier. En effet, en diminuant de façon importante l'admissibilité à l'assurance-emploi et en n'indexant pas les prestations d'aide sociale, les gouvernements qui se sont succédés tant à Québec qu'à Ottawa ont réduit leur capacité de faire pression sur leur employeur. Quand vous n'avez pas de revenu suffisant en quittant votre emploi, vous êtes beaucoup plus craintif d'exiger de meilleures conditions de travail. » constate Mathieu Dufour, auteur de la note.
Au lieu de se concentrer sur des politiques qui favorisent l'accroissement de la productivité, la note socio-économique suggère que le gouvernement améliore la capacité de négociation des travailleurs et travailleuses. Elle évoque aussi la possibilité de créer les conditions nécessaires pour rattraper les retards accumulés.
La note Est-ce que les Québécois et Québécoises profitent de l'augmentation de la productivité? est disponible gratuitement à : www.iris-recherche.qc.ca.
SOURCE : Institut de recherche et d'informations socio-économiques (IRIS)
Simon Tremblay-Pepin, chercheur et responsable aux communications, 514-814-1522.
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