Silence honteux de Stephen Harper devant les attaques de sociétés étrangères contre les Canadiens
ALMA, QC, le 23 janv. 2012 /CNW/ - Le Syndicat des Métallos et des syndicats du monde entier n'ont pas l'intention de se laisser faire par Rio Tinto. La multinationale a jeté à la rue les 780 membres de la section locale 9490 le 30 janvier, 24 heures avant l'obtention du droit de lockout en vertu du Code du travail du Québec.
«Rio Tinto a déclaré la guerre non seulement aux membres du Syndicat des Métallos, mais aussi à nos collectivités, au Québec et au Canada», affirme le directeur québécois des Métallos, Daniel Roy. «Nous croyons que Rio Tinto se servira de ses attaques à Alma pour lancer une campagne massive contre les travailleurs et les collectivités partout dans le monde. »
La société exige le remplacement de chaque employé partant à la retraite par un travailleur contractuel ne recevant que la moitié de la rémunération actuellement gagnée par les employés syndiqués à son aluminerie d'Alma. Rio Tinto a informé les travailleurs qu'elle a l'intention d'augmenter la part de travailleurs contractuels à 27 % en 2012 seulement, comparativement à 10,7 % à l'heure actuelle, sans consulter le syndicat.
Pour Daniel Roy, accepter cette demande entraînerait la dégradation des conditions de vie non seulement pour les travailleurs mais aussi pour l'ensemble de la collectivité, qui verrait chuter abruptement les salaires, les ventes enregistrées par les commerces locaux et les revenus liés aux taxes. Dans moins d'une décennie, alors que les départs à la retraite se produiront, la part d'employés syndiqués baissera fortement et les travailleurs perdront leur capacité de protéger non seulement leur bien-être économique, mais également leur santé et leur sécurité à l'usine d'Alma, où les travailleurs sont exposés à une chaleur extrême, à des matériaux explosifs et à des produits chimiques toxiques.
La Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie (FIOM) et la Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l'énergie, des mines et des industries diverses (ICEM), dont les syndicats affiliés totalisent plus de 45 millions de syndiqués dans le monde, ont offert leur plein appui aux travailleurs en lock-out à Alma. Dans une lettre conjointe envoyée au chef de la direction de Rio Tinto, Tom Albanese, le secrétaire général de la FIOM, Jyrki Raina, et le secrétaire général de l'ICEM, Manfred Warda, ont assuré que les «deux fédérations mondiales se joindront à une campagne internationale annoncée par le Syndicat des Métallos contre Rio Tinto.»
Des offres de soutien ont déjà été reçues de syndicats des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France, de l'Afrique du Sud et d'Australie, et des plans sont en cours pour une série d'actions mondiales contre Rio Tinto en plus d'actions qui se poursuivront à Alma ainsi que dans l'ensemble du Canada et des États-Unis.
Le directeur national canadien du Syndicat des Métallos, Ken Neumann, fait un lien entre la lutte à Alma, au Québec, et le combat à London, en Ontario, où des membres des Travailleurs canadiens de l'automobile à l'usine Electro-Motive Diesel de Caterpillar sont également en lock-out depuis le 1er janvier, et le resteront jusqu'à ce que les travailleurs acceptent les demandes selon lesquelles leur rémunération serait immédiatement coupée de moitié, leurs avantages sociaux seraient éliminés et leurs régimes de retraite, massacrés.
«Rio Tinto et Caterpillar se livrent à une attaque en règle contre les travailleurs et les collectivités du Canada, avec l'aide du premier ministre Steven Harper, qui a permis à des sociétés étrangères d'envahir notre pays sans que le Canada n'en tire d'avantage net», a souligné M. Neumann.
M. Harper a approuvé la prise de contrôle d'Alcan en 2007 et celle d'Electro-Motive Diesel en 2010, deux sociétés canadiennes, par Rio Tinto, établie au Royaume-Uni et en Australie, et Caterpillar, établie aux États-Unis, en vertu de la Loi sur Investissement Canada, qui exige que les entreprises étrangères démontrent que l'investissement entraînera un «avantage net» pour le Canada. Parallèlement, US Steel a acquis deux aciéries de Stelco en 2007 et procédé au lockout de travailleurs à Nanticoke et à Hamilton, puis les a forcés à accepter des concessions importantes. La société brésilienne Vale a acquis Inco en 2006 et procédé a provoqué une grève de 3 500 travailleurs canadiens qui a entraîné une érosion marquée des prestations de retraite.
«Nous constatons un élan de soutien de partout au Canada et dans le monde entier à l'égard des travailleurs d'Alma et de London, dans une mesure rarement vue par le passé», a déclaré M. Neumann. «Toutefois, notre propre gouvernement, qui devrait défendre les citoyens et les travailleurs canadiens, demeure silencieux.»
Clairandrée Cauchy 514 774-4001, [email protected], Responsable des communications pour le Québec, Syndicat des Métallos;
Joe Drexler 416 544 6009, 416 434 7907, [email protected], Service des campagnes stratégiques, Syndicat des Métallos.
Partager cet article