Situation critique des finances publiques - Des décisions responsables et des actions concrètes s'imposent de façon urgente, estime le Conseil du patronat du Québec
MONTRÉAL, le 25 avril 2014 /CNW Telbec/ - Le Conseil du patronat du Québec se montre très préoccupé par les conclusions du rapport sur l'état des finances publiques au Québec dévoilé aujourd'hui par les économistes Luc Godbout et Claude Montmarquette. Selon le document, le déficit se chiffrerait en effet à plus de 3,1 milliards $ pour l'exercice budgétaire 2013-2014, et pourrait grimper à plus de 3,7 milliards $ en 2014-2015. Le Conseil du patronat craint que cette situation ne reporte encore une fois l'échéancier de retour à l'équilibre budgétaire, actuellement fixé à 2015-2016, et entraîne potentiellement des effets néfastes sur la situation financière et la cote de crédit du Québec, de même que sur la fiscalité des entreprises et des particuliers.
Tout en attendant de voir les résultats de l'examen de vérification du solde budgétaire pour 2014-2015 par le Vérificateur général du Québec et le nouveau budget à venir, le Conseil du patronat demande que le gouvernement prenne de façon urgente des décisions responsables et pose des actions concrètes pour redresser la situation financière du Québec - comme le réclament d'ailleurs les employeurs et le milieu des affaires depuis les dernières années - et éviter que la province ne se retrouve en situation de déficit structurel.
« Cette analyse rigoureuse sur l'état des finances publiques vient corroborer des constats récents de plusieurs observateurs et experts sur le gouffre budgétaire qui ne cesse de se creuser au Québec, notamment en raison de la multitude de généreux programmes que se sont offerts les Québécois au fil du temps, mais qu'ils n'ont aujourd'hui tout simplement plus les moyens de se payer. Avec la pression accrue sur les finances publiques exacerbée par d'autres enjeux, comme le vieillissement démographique accéléré, le retard relatif du Québec au chapitre de la création de richesse et la dette publique qui ne cesse de se creuser, le statu quo en matière de gestion des finances publiques n'est désormais plus une option valable », a déclaré la vice-présidente à la recherche et économiste en chef du Conseil du patronat, Norma Kozhaya.
À cet effet, le Conseil du patronat est soulagé de constater que le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, et son gouvernement ont entendu les préoccupations et les propositions des employeurs et du milieu des affaires, et qu'ils profitent du début de mandat pour annoncer des mesures concrètes pour resserrer le contrôle de la croissance des dépenses publiques sans alourdir davantage la fiscalité globale des contribuables. L'organisme voit ainsi d'un très bon œil la mise sur pied prochaine d'un comité sur la réforme de la fiscalité des particuliers et des sociétés et d'une commission permanente sur la révision des programmes.
Le Conseil du patronat encourage le gouvernement à poursuivre ses efforts en ce sens en priorisant les actions suivantes, dont certaines figuraient d'ailleurs dans ses engagements électoraux :
- instaurer un cran d'arrêt sur toute nouvelle dépense publique qui ne serait pas compensée par une réduction équivalente dans des programmes existants ;
- revoir le niveau des bénéfices des programmes sociaux ;
- réorienter l'aide financière aux entreprises, pour la canaliser prioritairement vers les considérations touchant la productivité, l'innovation, la commercialisation, ainsi que la réduction de l'empreinte environnementale ;
- remanier la structure de livraison des services publics et recalibrer le nombre d'organisations et d'intervenants en proportion de la population ;
- optimiser les actifs et effectifs existants dans les différents réseaux publics pour en améliorer la productivité ;
- mettre en place des conditions plus favorables - en matière de main-d'œuvre, de réglementation, de fiscalité globale et d'environnement d'affaires - pour encourager l'investissement et favoriser la création et le maintien d'emplois de qualité, et ce, afin de générer de nouveaux revenus fiscaux dans les coffres de l'État. À cet effet, il s'avère notamment essentiel de libérer de façon marquée le potentiel de nos ressources naturelles abondantes, tout en répondant aux critères du développement durable.
Regroupant plusieurs des plus grandes entreprises du Québec, le Conseil du patronat du Québec réunit également la vaste majorité des associations patronales sectorielles, en faisant ainsi la seule confédération patronale du Québec.
SOURCE : Conseil du patronat du Québec
et entrevues : Patrick Lemieux, Conseiller principal - Communications, Tél. : 438 886 9804
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