Rapport d'enquête de la coroner
MONTRÉAL, le 19 mai 2022 /CNW Telbec/ - L'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec (OIIQ) accueille favorablement les recommandations contenues dans le rapport d'enquête de la coroner sur les décès survenus dans des milieux d'hébergement pour aînés au cours de la première vague de COVID-19. Celles touchant la profession infirmière vont exactement dans le sens des positions historiques de l'OIIQ.
« Je suis très préoccupé par les éléments ayant mené à cette crise et qui ont été à nouveau mis en lumière dans ce rapport. Des décès, ainsi que la souffrance des résidents et de leurs proches, auraient pu être évités. La pandémie a démontré toute l'importance d'avoir des infirmières et infirmiers en nombre suffisant et bien formés dans tous les milieux de soins, y compris les CHSLD », souligne Luc Mathieu, président de l'OIIQ.
La coroner, Me Géhane Kamel, recommande notamment au gouvernement d'implanter des ratios sécuritaires, un enjeu maintes fois soulevé pour assurer une prestation sécuritaire des soins infirmiers. Douze organisations, dont l'OIIQ, ont d'ailleurs récemment diffusé un plaidoyer réclamant une loi à cet effet.
Bien avant la pandémie, et depuis plusieurs années au moyen d'avis et de mémoires, l'OIIQ a décrié les conditions de vie en CHSLD et le nombre insuffisant d'effectifs infirmiers pour répondre à l'augmentation des besoins et à la complexité des soins des résidents. En effet, de nombreuses lacunes observées dans la réponse aux besoins des résidents s'expliquaient entre autres par une structure des équipes de soins ne prévoyant pas un nombre suffisant de personnel sur les trois quarts de travail, et n'étant pas ajustée en fonction de la condition de santé des résidents et de l'intensité de soins.
Le rapport de Me Kamel souligne le rôle clé que doivent jouer au quotidien les infirmières cliniciennes spécialisées et infirmiers cliniciens spécialisés en prévention et contrôle des infections dans les CHSLD, ainsi que leur présence suffisante comme étant un incontournable dans les opérations quotidiennes. L'importance d'une alliance entres les gestionnaires responsables, la direction des soins infirmiers et la direction médicale est aussi recommandée.
De notre point de vue, il est essentiel que les gestionnaires responsables de la gestion des employés dans les milieux de soins aux aînés soient des infirmières et infirmiers, puisque les plus grands besoins des résidents relèvent des soins infirmiers. Aussi, une gouvernance forte devient fondamentale, particulièrement en permettant aux directions des soins infirmiers d'accomplir leur mandat de contrôle de la qualité et de sécurité des soins, comme précisé dans le rapport des commissaires des États généraux de la profession infirmière.
Face aux enjeux sociaux, scientifiques et techniques qui caractérisent les soins aux aînés en 2022, nous considérons que, dans les prochaines années, les infirmières et infirmiers travaillant dans ces milieux devront réaliser leurs activités professionnelles auprès de personnes présentant de nombreuses maladies chroniques et dans des situations de soins de plus en plus complexes.
Au cours de leur formation universitaire, les infirmières et infirmiers acquièrent les connaissances nécessaires pour exercer de façon autonome et en interdisciplinarité. Cette formation permet un exercice infirmier optimal basé sur les standards des meilleures pratiques auprès de la population aînée - une clientèle vulnérable présentant des problèmes de santé complexes et multiples et, souvent, un syndrome de fragilité.
Les conclusions et recommandations de la coroner vont dans le même sens que celles contenues dans le rapport de l'enquête conjointe sur la qualité des services médicaux et des soins infirmiers au CHSLD Herron et à l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal durant la première vague de la pandémie de COVID-19, auquel ont contribué l'OIIQ, le Collège des médecins du Québec et l'Ordre des infirmières et infirmiers auxiliaires du Québec. Un mémoire demandant de faire des soins aux aînés une priorité nationale avait aussi été déposé par l'OIIQ dans le cadre de la consultation publique du Secrétariat aux aînés, afin de contribuer au plan d'action gouvernemental visant à contrer la maltraitance envers les aînés.
L'OIIQ offre sa pleine collaboration au ministère de la Santé et des Services sociaux pour mettre en place les recommandations contenues dans ce rapport de la coroner, mais aussi dans les rapports déposés dans les derniers mois par la Protectrice du citoyen et la Commissaire à la santé et au bien-être. Ces situations inacceptables ne doivent plus jamais se reproduire.
L'OIIQ est le plus grand ordre professionnel dans le domaine de la santé au Québec. Il est régi par la Loi sur les infirmières et les infirmiers et par le Code des professions. L'OIIQ est également guidé par ses valeurs de gouvernance que sont la confiance, la bienveillance, le respect et l'équité. Il compte plus de 82 000 membres et quelque 16 000 personnes dans un parcours d'admission à la profession. Sa mission est d'assurer la protection du public par et avec les infirmières et infirmiers, tout en veillant à l'amélioration de la santé des Québécois. L'OIIQ a également pour mandat d'assurer la compétence et l'intégrité des infirmières et infirmiers du Québec ainsi que de contribuer à la promotion d'une pratique infirmière de qualité.
SOURCE Ordre des infirmières et infirmiers du Québec
et entrevues : Marilaine Bolduc-Jacob, Conseillère principale, relations publiques, Ordre des infirmières et infirmiers du Québec, 514 895-1987, [email protected]
Partager cet article