Situation des aînés à Montréal - Manque de personnel, coupures et amendes : un bien mauvais cocktail au goût de l'APTS
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Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)10 déc, 2013, 17:15 ET
LONGUEUIL, QC, le 10 déc. 2013 /CNW Telbec/ - À l'occasion de la tenue de la séance du conseil d'administration de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, ce soir, l'APTS envoie un message ferme et limpide aux administrateurs : éliminer la menace d'amende de 800 $ par jour, par patient pour les établissements qui ne respectent pas le délai de huit jours pour sortir les patients en fin de soins actifs des lits d'hôpitaux et mettre les ressources nécessaires en place avant de se lancer dans toute nouvelle réforme. La menace d'amende, la fermeture prochaine de 500 lits en CHSLD et le manque flagrant de personnel pour offrir des services à domicile sont une véritable menace à la qualité des soins offerts aux personnes âgées sur l'île de Montréal.
« Les gestionnaires du réseau de la santé ont encore une fois mis la charrue avant les bœufs, affirme le responsable politique pour la région de Montréal à l'APTS, Francis Collin. On promet mer et monde : des soins à domicile accessibles à tous, une place en hébergement rapide et un suivi systématique. Au 2 décembre, il y avait 93 personnes âgées en attente d'une place dans les hôpitaux montréalais. Les listes d'attente pour accéder à des soins à domicile débordent, on réduit l'accès aux CHSLD et on n'embauche pas suffisamment de personnel pour répondre à la demande. À l'heure actuelle, on peine à donner un bain par semaine et à soigner les plaies de cette clientèle vulnérable. C'est bien beau les principes, mais il faut que les ressources suivent ! » Rappelons que le Programme hébergement pour évaluation (PHPE) oblige les établissements de santé à libérer des lits occupés par des personnes âgées en perte d'autonomie dans un délai de huit jours. Faute de quoi, une amende leur sera imposée à partir de janvier prochain.
La pression est chaque jour plus forte sur les professionnelles aux services à domicile qui doivent composer avec des réformes imposées d'en haut, qui ne tiennent pas compte de la réalité du terrain. « Il va sans dire que le report de l'assurance autonomie a été accueilli avec soulagement par nos membres. En voulant faire vite, on fonçait droit dans le mur. À Montréal tout particulièrement, le personnel doit composer avec des pénuries, des non-remplacements et des listes d'attente chaque jour plus longues. L'APTS souhaite que cette année supplémentaire avant la mise en œuvre de ce virage serve véritablement à mettre en place les conditions gagnantes à son succès. », ajoute Francis Collin.
Vers un aller direct à l'urgence
Sans services adéquats et en quantité suffisante, l'APTS craint que ce soit un aller direct vers l'urgence qui attend les personnes en perte d'autonomie. « Nos professionnelles nous disent qu'il n'y a eu aucune embauche au cours des derniers mois. Comment dans ces conditions peut-on prétendre que l'on augmente les services ? Les travailleuses sociales, ergothérapeutes, physiothérapeutes, entre autres, ne peuvent pas se dédoubler. Nous demandons que des ressources soient déployées afin d'embaucher des professionnelles et qu'elles soient formées avant de diriger la clientèle vers la communauté ou carrément vers les proches aidants. La menace de pénalité à venir exerce une pression énorme sur tous les intervenants et sur la clientèle. L'Agence doit retirer les pénalités prévues de 800 $ par jour, par patient afin que l'évaluation et le congé des patients soient faits sans précipitation, pour éviter des erreurs d'orientation qui rendraient leur retour insoutenable et encombrerait davantage les services d'urgence », de conclure Francis Collin.
À propos de l'APTS
L'APTS est une organisation syndicale qui regroupe 30 000 personnes occupant des postes professionnels et techniques dans le réseau de la santé et des services sociaux, dont des technologistes médicales, des techniciennes en loisir, des archivistes médicales, des technologues en imagerie médicale, des technologues en électrophysiologie médicale, des physiothérapeutes, des ergothérapeutes, des orthophonistes, des audiologistes, des psychoéducateurs, des thérapeutes en réadaptation physique, des organisatrices communautaires, des travailleurs sociaux, des psychologues, des techniciennes en diététique, des diététistes-nutritionnistes, des intervenants en soins spirituels et des hygiénistes dentaires.
SOURCE : Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS)
Francis Boucher, conseiller en communication
Téléphone : 514.609.2906 (cell.)
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