Six mois de lock-out au Zoo de Granby!
GRANBY, QC , le 29 janv. 2025 /CNW/ - Les négociations du Zoo de Granby avec ses syndiqué-es s'étirent depuis février dernier. Malgré 63 séances de négociation, dont 54 avec la conciliation du ministère du Travail, les offres patronales sont toujours insuffisantes. La direction du zoo maintient son lock-out depuis le 29 juillet dernier.
« Les dernières offres salariales ne permettent pas d'améliorer notre pouvoir d'achat par rapport à la dernière convention collective. Après six mois sans salaire en raison d'un lock-out patronal, on demande aux salarié-es du zoo de faire mieux », soutient Camille De Rome, porte-parole du Syndicat national des salarié-es de la Société Zoologique de Granby-CSN, qui comptait quelque 130 membres au début du conflit de travail.
Le directeur du zoo affirme aujourd'hui qu'il n'a pas les moyens de faire plus. Le syndicat fait toutefois remarquer que d'avoir volontairement déclenché et maintenu un lock-out engendre de nombreux frais et des manques à gagner pour l'organisation sans but lucratif. On pense ici à des primes pouvant atteindre 700 $ par semaine pour les cadres qui remplacent les syndiqué-es, des frais juridiques importants, une firme nationale de communication, des gardiens de sécurité pour surveiller la ligne de piquetage, la fin des visites de naturalistes dans les écoles et la fin de l'activité le Zoo la nuit. L'administration a aussi consenti des rabais aux visiteuses et visiteurs pour compenser l'effet du lock-out. Tout cet argent aurait bien entendu été utile pour répondre aux demandes légitimes des syndiqué-es.
« On ne comprend pas que le zoo adopte une ligne aussi dure envers ses employé-es. L'usage de scabs est illégal et le déclenchement d'un lock-out ne devrait être utilisé qu'en dernier recours. Le peu de mordant de la loi contre les briseurs de grève permet malheureusement d'étirer ce conflit tout en maintenant le zoo ouvert. Quand un syndicat fait la grève, les employé-es se privent volontairement de salaire, c'est une décision beaucoup plus lourde de conséquences que ce lock-out. Il y a un net déséquilibre entre les deux. », fait valoir Katia Lelièvre, vice-présidente de la CSN.
Notons qu'en plus des scabs illégaux, le Zoo de Granby peut maintenir ses activités en utilisant de nombreux et de nombreuses bénévoles qui ne sont pas couverts par les dispositions anti-scabs de la loi. Le zoo profite de l'amour que porte une bonne partie de la population envers les animaux pour laisser ses employé-es à la rue pendant des mois.
Appel à la population
« On invite la population à soutenir les lock-outé-es du Zoo de Granby en trouvant d'autres activités pour la semaine de relâche, tant que l'administration n'aura pas trouvé un terrain d'entente avec ses employé-es. C'est une question de respect », affirme Denis Beaudin, président du Conseil central des syndicats nationaux de l'Estrie-CSN.
Notons d'ailleurs que des organisations continuent de produire des évènements au zoo malgré le lock-out. On pense par exemple à l'auteur David Goudreault qui participera dans quelques semaines à un évènement organisé par Entrepreneuriat Haute-Yamaska, à la Ville de Granby entre autres.
Impact touristique
La CSN fait par ailleurs valoir que ce lock-out peut avoir un impact sur le milieu touristique régional. « On veut s'assurer que le zoo, qui n'a pas de réel équivalent au Québec, puisse entamer la saison touristique 2025 en mettant ce malheureux épisode derrière lui », déclare Michel Valiquette, trésorier de la FC-CSN, qui compte plusieurs syndicats œuvrant dans le secteur touristique.
À propos
Le Syndicat national des salarié-es de la Société Zoologique de Granby-CSN représente notamment 130 salarié-es en lock-out, dont des techniciennes et des techniciens vétérinaires et en soins animaliers, des naturalistes-interprètes, des mécaniciens, des menuisiers ainsi que des membres du personnel administratif du Zoo de Granby. La Fédération du commerce (FC-CSN) compte plus de 325 syndicats affiliés représentant 30 000 membres œuvrant dans le domaine privé. Pour sa part, le Conseil central des syndicats nationaux de l'Estrie-CSN regroupe quelque 12 500 membres issus de tous les secteurs d'activité, privés et publics, réunis au sein de 120 syndicats sur une base régionale.
Fondée en 1921, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s'engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe plus de 330 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans 8 fédérations, ainsi que sur une base régionale dans 13 conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.
SOURCE CSN - Confédération des syndicats nationaux
Renseignements : Thierry Larivière, Service des communications de la CSN, 514 966-4380, [email protected]
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