Solutions à long terme à la crise entourant la réadaptation en Haïti : les
physiothérapeutes canadiens appelés à jouer un rôle clé dans la crise et la
planification
TORONTO, le 10 mai /CNW/ - L'Association canadienne de physiothérapie (ACP) se dit profondément inquiète de la crise en matière de réadaptation qui sévit en Haïti et a pris des mesures importantes destinées à soutenir les efforts entrepris pour améliorer la situation à long terme et les services de réadaptation dans le pays qui a été dévasté. L'ACP a parrainé les déplacements de deux physiothérapeutes haïtiens afin de leur permettre de participer à une récente réunion de la North America Caribbean Region of the World Confederation for Physiotherapy. Ce fut la première fois que les physiothérapeutes ont eu l'occasion d'établir d'étroites relations au plan professionnel qui leur permettront d'élargir la capacité et le profil de la profession de physiothérapeute dans le pays et l'ensemble de la région.
Le tremblement de terre dévastateur qui a frappé Haïti en janvier dernier a laissé derrière lui des milliers de personnes handicapées. Même si l'on estime à plus de 200 000 le nombre de victimes de cette tragédie, plusieurs survivants sont sortis des décombres et ont été victimes de traumatismes graves. Les principales blessures comprennent notamment des fractures, des blessures à la moelle épinière et des brûlures graves, causées par des réservoirs de gaz écrasés par les débris. En l'absence d'infrastructures de santé fonctionnelles et de ressources adéquates, des membres broyés et des infections graves ont multiplié les amputations. Le nombre exact d'amputés est difficile à préciser, mais les organismes d'aide affirment qu'Haïti se classe désormais parmi les pays où le plus de membres ont été perdus à la suite d'une seule catastrophe naturelle.
Un certain nombre de physiothérapeutes canadiens sont présentement en Haïti et jouent un rôle crucial dans la réadaptation des victimes du tremblement de terre. Ces physiothérapeutes, qui regroupent entre autres des membres de la Division santé internationale (DSI) de l'Association canadienne de physiothérapie, répondent à des besoins urgents et aident notamment des milliers d'amputés à ajuster leurs nouveaux membres artificiels et à relever d'autres défis propres aux personnes nouvellement handicapées. Ces professionnels font face à des obstacles énormes, notamment à un manque criant de personnel, à une infrastructure de santé en piètre état, à des difficultés à obtenir de l'équipement de réadaptation adéquat et à de mauvaises conditions de vie. Malgré ces obstacles, les physiothérapeutes font tout leur possible pour répondre aux besoins à court terme en réadaptation, en appliquant leurs connaissances et leurs compétences à l'amélioration de la fonction globale et de l'autonomie des victimes du tremblement de terre.
"Les besoins immédiats des victimes du tremblement de terre sont urgents, mais nous devons aussi planifier de façon proactive les besoins futurs en réadaptation", souligne Shaun Cleaver, PT, M.Sc, physiothérapeute et membre de la DSI, qui a travaillé en Haïti durant trois ans avant la catastrophe et est ensuite retourné pour les secours. "La plupart des hôpitaux de soins de courte durée n'offrent aucun service de réadaptation", ajoute M. Cleaver, membre d'un comité travaillant à mettre en œuvre des directives nationales en réadaptation pour Haïti.
D'autres physiothérapeutes qui ont contribué aux soins en réadaptation après la catastrophe sont du même avis : "Le nombre de personnes dont le handicap a été directement causé par le tremblement de terre est renversant", constate Michel Landry, Ph. D. PT, membre de la faculté de physiothérapie de l'Université de Toronto et qui a travaillé lors de nombreuses autres catastrophes naturelles et en zone de guerre, notamment en Bosnie et au Guatemala. "La réadaptation en Haïti doit faire partie intégrante du redéveloppement du système de santé. Il doit y avoir des installations et des services plus permanents si nous voulons que les résultats en santé s'améliorent dans ce pays", ajoute-t-il. "Ne rien faire équivaut à tourner le dos à nos responsabilités en tant que citoyens du monde."
Julie Hard, physiothérapeute en Ontario et présidente de la DSI, passe six mois en Haïti. Elle travaille d'arrache-pied dans plusieurs cliniques communautaires pour assurer de la formation et aider les travailleurs locaux intéressés à la santé à offrir des services de réadaptation : "Offrir des soins dans l'immédiat sans penser à l'avenir ne suffit pas", dit-elle. "Les Canadiens sont bien placés pour améliorer la vie des gens en appuyant des initiatives en formation qui permettront aux Haïtiens de répondre aux besoins à long terme des gens nouvellement ou déjà handicapés. Les Canadiens ont fait preuve d'une grande solidarité avec Haïti dans les jours suivant la catastrophe. Nous avons maintenant la chance de renforcer notre engagement pour des mesures durables visant à améliorer la qualité de vie là-bas", affirme Hard.
Les physiothérapeutes continueront de jouer un rôle crucial dans la reconstruction d'Haïti. Ils se concentreront sur la collaboration avec des partenaires locaux pour la prestation de soins dans tout le pays, avec comme objectif ultime de mettre en place des changements profonds qui aideront à améliorer la mobilité et l'autonomie des Haïtiens, tout en laissant derrière eux une structure de services en réadaptation qui permettra de servir les générations futures.
Renseignements: ou entrevue avec un/e porte-parole: Virginia Bawlf, agente nationale de relations avec les médias, Association canadienne de physiothérapie - (416) 932-1888 (poste 222), (647) 379-4145 (c), [email protected]
Partager cet article