Sommet sur l'enseignement supérieur - Le gouvernement voulait la paix sociale, alors il l'a achetée, selon le Conseil du patronat du Québec
MONTRÉAL, le 26 févr. 2013 /CNW Telbec/ - À l'issue du Sommet sur l'enseignement supérieur, qui se déroulait hier et aujourd'hui, à Montréal, en compagnie de la première ministre du Québec, Mme Pauline Marois, et du ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, M. Pierre Duchesne, le président du Conseil du patronat du Québec, M. Yves-Thomas Dorval, a fait les commentaires suivants :
« Par le Sommet sur l'enseignement supérieur, il est possible, pas certain, que le gouvernement gagne son pari principal, à savoir, établir un calme relatif pour discuter d'un enjeu majeur. Cependant, cette paix sociale aura un coût significatif.
Le dialogue a été atteint jusqu'ici, seul l'avenir nous dira si ce dialogue pourra être maintenu. Cela dit, est-ce que l'objectif central qui devait guider nos discussions a été atteint? Pour y répondre, il faut d'abord identifier l'objectif que nous poursuivons.
Comment faire pour que notre système d'enseignement supérieur soit l'un des meilleurs, dans les limites de la capacité de payer des citoyens (capacité financière des premiers bénéficiaires, à savoir les étudiants — sans parler des parents — et de la capacité de payer des contribuables, tant les individus que les employeurs)?
En ce sens, nous devons souligner les aspects positifs, outre le maintien d'un dialogue paisible. Tout d'abord, la reconnaissance d'un sous-financement, même si le niveau n'a pas été déterminé. Ensuite, l'engagement du gouvernement à insuffler un certain niveau de financement, pas à court terme, mais à plus long terme. Troisièmement, des propositions intéressantes pour répondre à certains besoins, comme le soutien à des clientèles fragiles tel que les personnes handicapées, les autochtones et les immigrants, à des institutions en région comme les cégeps ou le réseau de l'Université du Québec, ou à des orientations positives à l'égard de la formation continue. Enfin, l'augmentation des frais de scolarité, incluant les droits et les frais afférents en fonction d'une indexation reliée aux revenus des citoyens et représentant environ 1,35 $ par semaine, compensée entièrement et même plus par une bonification globale de l'aide financière.
Quant aux aspects moins positifs, mentionnons d'emblée que les difficultés financières des institutions demeurent non résolues à court terme, et que l'écart défavorable avec les institutions des autres provinces canadiennes demeurera à long terme. D'autre part, la provenance inconnue et aussi incertaine des fonds publics à être investis, qui proviennent des contribuables. En outre, le report de nombreuses décisions dans plusieurs mois, voire plusieurs années, à l'occasion des chantiers, dont les participants n'ont pas été identifiés, laissant place entre-temps à de nombreuses interventions et autres pressions faites par des groupes d'intérêt. D'ailleurs, le travail est déjà commencé puisque le gouvernement vient de reculer sur la question des frais afférents. Quatrièmement, l'absence de reconnaissance de certains aspects qui préoccupent les employeurs, notamment : la reconnaissance claire de missions différentes entre les établissements et le besoin de masse critique pour la recherche; une gouvernance faisant appel aux meilleures pratiques, notamment une majorité de membres de conseils d'administration externes retenus pour plus d'indépendance; et les facteurs réels influençant l'accès et qui sont en amont, bien avant l'inscription universitaire. Finalement, l'absence d'intérêt de certaines parties prenantes à l'égard de la modulation des frais de scolarité selon le coût de la formation liée à une aide financière modulée y compris par un remboursement proportionnel au revenu après les études.
Cette dernière proposition nous semble réellement équitable pour les étudiants et permettrait, au-delà de l'indexation, de s'assurer d'un financement plus important relié à notre objectif de départ, qui est de définir les moyens pour que notre système d'enseignement supérieur soit l'un des meilleurs, dans les limites de la capacité de payer des citoyens. Si les autres le font tous au Canada et aux États-Unis, ce n'est peut-être pas si mauvais. »
Bref, les représentants des associations étudiantes ont obtenu des gains financiers importants puisque leur contribution réelle globale sera diminuée, alors que les besoins financiers des universités seront plus élevés que les sommes promises. Ces mêmes étudiants risquent de perdre au change, car l'objectif de faire du système d'enseignement supérieur québécois l'un des meilleurs sera compromis.
Les commentaires intégraux soumis par le Conseil du patronat à l'occasion des quatre rencontres de travail préparatoires thématiques avant le Sommet sont disponibles sur le site Web de l'organisme, sous la rubrique « Publications » (http://www.cpq.qc.ca/publications/Memoires-et-representations-ecrites).
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Regroupant plusieurs des plus grandes entreprises du Québec, le Conseil du patronat du Québec réunit également la vaste majorité des associations patronales sectorielles, en faisant ainsi la seule confédération patronale du Québec.
SOURCE : Conseil du patronat du Québec

Renseignements et entrevues :
Patrick Lemieux
Conseiller - Communications
Cell. : 438 886 9804
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