Sommets du G8 et du G20: la Coalition pour la souveraineté alimentaire lance
la campagne de mobilisation "Le droit de manger avant le droit de commercer"
LONGUEUIL, QC, le 24 juin /CNW Telbec/ - Profitant des sommets du G8 et du G20 de Toronto, la Coalition pour la souveraineté alimentaire alerte les dirigeants de ces pays sur les désordres alimentaires du monde et leur demande d'en tirer les leçons qui s'imposent. La Coalition lance donc une campagne de mobilisation dont l'objectif est d'inciter les dirigeants du G20 à faire en sorte que les parlements du monde reprennent le contrôle de leurs systèmes alimentaires national et mondial, dont les ratés affligent désormais le tiers de l'humanité.
"En tant qu'hôte, le Canada doit assumer un leadership international fort en faisant la promotion active d'un traitement commercial d'exception pour les aliments et l'agriculture et en travaillant à la reconnaissance du droit des peuples à leur souveraineté alimentaire, comme il l'a fait pour l'exception culturelle à l'UNESCO", a affirmé le président de la Coalition, Christian Lacasse. "Stephen Harper et ses collègues du G20 doivent mettre autant d'énergie et de conviction à discipliner le système alimentaire mondial qu'ils ne le font actuellement pour le système financier international", a renchéri Jean-Paul Faniel, vice-président de la Coalition et coordonnateur de la Table de concertation sur la faim et le développement social du Montréal métropolitain.
La Coalition pour la souveraineté alimentaire invite donc les citoyens à se rendre sur sa page Facebook : Coalition souveraineté alimentaire / Food Sovereignty / Soberania Alimentaria et à en devenir "fan" pour manifester leur appui à sa campagne de mobilisation intitulée "Le droit de manger avant le droit de commercer". La Coalition invite aussi les internautes à visiter son nouveau site Web www.nourrirnotremonde.org à partir duquel ils peuvent envoyer un message au Premier ministre du Canada Stephen Harper et aux dirigeants des pays du G20.
Rappelons que la faim atteint un niveau inégalé avec 1,1 milliard d'affamés dans le monde tandis que 1, 2 milliard de citoyens en surpoids occupent et occuperont de plus en plus de lits d'hôpitaux si l'offre alimentaire continue, sans discipline, son inlassable "conquête des marchés". À ces enjeux sociaux s'ajoutent de nombreux problèmes environnementaux, puisque le système alimentaire actuel, très énergivore, spécialise les territoires agricoles, accroît le transport des aliments et l'émission de gaz à effet de serre, en plus de miner la biodiversité végétale et animale nourricière de la planète.
Or, tout comme la crise financière mondiale, ces crises alimentaire, sanitaire et environnementale sont le fruit d'une dérégulation idéologique des marchés dans laquelle est aspiré le système alimentaire. Selon les dirigeants de la Coalition, les leaders du G8 et du G20 ont le devoir d'en prendre acte.
"Avec leur solide réglementation, les banques canadiennes se sont les mieux tirées de la récession mondiale, épargnant à leur gouvernement les sommes astronomiques que d'autres ont dû injecter pour renflouer leur secteur bancaire. De la même façon, un système alimentaire durable, équitable et universel passe, lui aussi, par plus d'encadrement des marchés, et non pas moins", a poursuivi Christian Lacasse. L'avènement d'un tel système exige que les droits de l'homme - droits à l'alimentation, au travail décent, à la santé, à un environnement sain - prévalent sur le droit commercial de l'Organisation mondiale du commerce. "Le problème, ce n'est pas le commerce : c'est de l'ériger en droit plus effectif que les droits de l'homme. Et cette gouvernance renforcée passe impérativement par le droit des peuples à leur souveraineté et à leur autonomie alimentaires", a affirmé Jean-Paul Faniel.
Créée en 2008, la Coalition pour la souveraineté alimentaire a pour mission de promouvoir les mesures publiques nationales et les ententes internationales visant le droit des peuples à définir leur politique alimentaire et agricole dans l'optique du respect des droits humains et du droit des pays à fonder leur sécurité alimentaire nationale sur leur propre territoire et ressources.
Renseignements: Frédéric Paré, agr. coordonnateur, Coalition pour la souveraineté alimentaire, Téléphone: 450 679-0540, poste 8870 ou 8286, Cellulaire: 514-717-8870
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