Sondage Léger Marketing sur l'homosexualité et le sport: Le monde du sport
demeure réticent à accepter l'homosexualité
MONTRÉAL, le 14 mai /CNW Telbec/ - Dans le cadre de la Journée internationale contre l'homophobie, la Fondation Émergence a dévoilé ce matin les résultats d'un sondage sur la perception de la population quant à l'homophobie dans le monde du sport. Rappelons que la campagne 2010 de lutte contre l'homophobie proposée par la Fondation Émergence, intitulée Parler du silence, interpelle tous les acteurs du monde du sport.
Le public est prêt à accepter des athlètes homosexuels
Pour la majorité des répondants, 77 % des Québécois et 68 % des autres Canadiens, le fait de connaître l'orientation sexuelle d'un athlète n'influencerait pas l'appréciation que le public se ferait de cet athlète. À l'inverse, ils sont 18 % au Québec et 20 % ailleurs au Canada à croire à la possibilité que l'orientation homosexuelle influencerait négativement leur appréciation. Ils ne sont que 5 % et 8 % à croire que cela aurait un effet positif sur l'appréciation du public.
Les sportifs homosexuels auraient moins de chances de réussite que les hétérosexuels
Interrogés sur les chances de réussite d'une carrière sportive d'un homme homosexuel en comparaison de celles d'un homme hétérosexuel, les répondants québécois sont 31 % à croire que les chances de réussite seraient moindres pour un homme homosexuel, contre de 34 % pour le reste du Canada.
Dans le sport, l'homosexualité des femmes est mieux acceptée que celle des hommes
Par ailleurs, on note une différence appréciable dans la perception de la population à l'égard des femmes homosexuelles. Les répondants ne sont que 13 % au Québec, et 20 % dans le reste du Canada, à croire que leurs chances de réussite seraient moindres que celles des femmes hétérosexuelles. Quant à l'acceptation par la population des athlètes populaires homosexuels, les femmes homosexuelles sont mieux perçues que les hommes homosexuels. Les femmes homosexuelles ont un niveau d'acceptation de 74 % de la population du Québec contre 65 % pour le reste du Canada, alors que les hommes homosexuels ne sont acceptés que par 60 % des Québécois contre 52 % pour les autres Canadiens.
"Ce résultat tend à démonter que l'univers du sport est un univers qui valorise les stéréotypes sexistes. La femme dont la force physique dépasse la norme sera valorisée et ses chances de succès seront accrues. En contrepartie, l'image de l'homme homosexuel est encore trop souvent assimilée à une capacité physique inférieure, même si cela n'a aucun fondement" de dire monsieur Laurent McCutcheon, président de la Fondation Émergence. "Dans une compétition, les meilleurs gagnent, indépendamment de leur orientation sexuelle" ajoute-t-il.
Le milieu sportif ne prend pas la lutte à l'homophobie au sérieux
Est-ce que les organisations sportives s'occupent de la lutte contre l'homophobie dans leur milieu? À cette question, seulement 24 % des répondants québécois et 23 % ailleurs au Canada pensent qu'on s'occupe de la lutte contre l'homophobie dans ce milieu, les autres répondants croient que l'on ne s'en occupe pas ou sont incapables de répondre à la question.
Une nette progression de la perception à l'égard des coéquipiers entre 2003 et 2010
Une question posée en 2003 lors d'un sondage téléphonique mené par Léger Marketing au Québec a été reprise en avril dernier, selon la même méthode. "À votre avis, un joueur de hockey que l'on sait homosexuel serait-il plutôt bien accepté ou plutôt mal accepté par les joueurs ou l'entraîneur d'une équipe de hockey professionnelle?" Les répondants étaient 29 % à dire qu'il serait plutôt bien accepté en 2003, alors qu'ils sont 42 % en 2010. Il n'y a plus que 37 % des répondants qui croient qu'un joueur de hockey homosexuel serait mal accepté par son équipe, alors qu'ils étaient 61 % à le penser en 2003.
La réponse à cette question est encourageante. "Elle permet de croire que si la perception de la population a connu une nette progression positive en moins de 7 ans, elle ne pourra que se traduire éventuellement dans les équipes sportives et dans les organisations vouées aux sports. C'est une question d'éducation et de sensibilisation. En ce sens, on peut croire que les campagnes de lutte contre l'homophobie donnent des résultats" de dire le président de la Fondation Émergence.
Parler du silence
La campagne 2010 de lutte contre l'homophobie s'adresse au monde du sport et elle a pour thème Parler du silence. Les résultats du sondage attestent de la nécessité, et ce, à tous les niveaux du monde du sport, de débattre des questions relatives à l'orientation sexuelle. Ce milieu demeure l'un des plus réticents à accepter l'homosexualité. Le monde du sport est un monde de compétition où chacun et chacune doit se montrer à la hauteur des standards de réussite. Pas plus qu'ils ne méritent de traitement de faveur, les gais et les lesbiennes ne devraient pas se voir imposer un traitement d'exclusion en raison de leur orientation sexuelle.
La population sait de quoi elle parle
La quasi-totalité des répondants est bien au fait de la signification du mot homophobie. Ils et elles sont 97 % au Québec, 96 % dans le reste du Canada, à connaître sa définition. Une majorité de répondants, 85 % au Québec, et 82 % ailleurs Canada, connaissent personnellement des hommes et des femmes homosexuelles, dont la majorité connaît plus d'hommes que de femmes. "Ce niveau de connaissance permet de croire que, sauf exception, la population est maintenant au fait des réalités homosexuelles et que le monde du sport ne saurait faire bande à part" selon monsieur McCutcheon.
Méthodologie des sondages
L'étude a été réalisée du 26 mars au 4 avril 2010 par la firme Léger Marketing pour le compte de la Fondation Émergence. Elle a été menée auprès de 1501 personnes tirées du panel Legerweb au Canada et pondérée à l'aide de Statistique Canada pour lui donner un échantillon représentatif. La question sur le "joueur de hockey homosexuel et son équipe" a fait l'objet d'un sondage téléphonique entre le 31 mars et le 6 avril 2010 auprès de 1003 Québécois, selon la même méthode utilisée en 2003 de manière à assurer la comparabilité des réponses. Les résultats du sondage sont disponibles intégralement sur le site de la Journée internationale contre l'homophobie : www.homophobie.org.
Renseignements: Richard Rancourt, directeur des communications, (514) 866-6788; Laurent McCutcheon, président, (514) 522-7614; Répondant en langue anglaise: Denis Cormier, directeur des programmes, (514) 866-6788
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